Sur les treize nouvelles qui composent ce recueil, seules trois sont écrites à la troisième personne du singulier. Dans les dix autres, l’auteur rédige à la première personne et ce sont les plus intéressantes. Le lecteur devient lui-même le narrateur qui n’est autre que son personnage. Et pourtant comment s’identifier à un sandalier qui a chaussé un certain J., spécialiste de la communication et qui aujourd’hui pourrait être considéré comme un clodo céleste, arrêté par les sbires de Ponce P. pour fraude fiscale ? Ou être le compagnon, et l’amant, d’un certain T.E. Lawrence, un alcoolique notoire sévissant en Orient ? Ou cet écrivaillon obsédé par la maladie de Creutzfeld-Jacob, au point que tous ses écrits, refusés par les éditeurs, tournent autour de la viande et qui trouvera peut-être une autre source d’inspiration grâce à un ordinateur démoniaque, On notera au passage que l’auteur se moque gentiment de la littérature américaine formatée. Ou encore ce texte jubilatoire qui décline à foison proverbes, maximes et autres aphorismes, en les triturant, les réécrivant, les adaptant sans en changer le sens. Un exercice de style rondement mené. Des textes courts, percutants, qui tournent autour d’une même idée, celle de bien faire. D’écrire juste, en impliquant le lecteur, en le dépaysant aussi. L’humour est tapi dans l’émotion, dans la complexité des personnages, de leur relation avec eux-mêmes et avec les autres. Un début prometteur qui cherche sa voix, voie, et la trouvera très rapidement. Thierry Quinzin, un nouvel auteur attachant, en espérant que ce ne sera pas son seul opus.
|
Autres titres de thierry quinzin
Géographie Du Purgatoire |