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MICHEL QUINT |
Mauvaise ConscienceAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
2196Lectures depuisLe jeudi 15 Aout 2013
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Une lecture de |
Samedi 16 août vers huit heures du matin, un puissant tremblement de terre secoue Aix-en-Provence. Beaucoup d'immeubles du centre-ville sont touchés. Il faut s'attendre à de nombreuses victimes. Émergeant d'un cauchemar perso, Paul-Jacques Sinibaldi se réveille pour constater le chaos qui règne. Par chance, son épouse Valérie et leurs deux enfants ne sont pas dans l'appartement. Ils séjournent dans leur villa de Pierrevert. P.J.Sinibaldi est le propriétaire d'un important garage d'Aix hérité de son défunt père, qu'il a développé. Homme d'action et de décisions, il s'empresse de quitter l'appartement sinistré. Il sauve sa voisine Lydie, femme du dentiste, d'une tentative de viol. Il lui fixe rendez-vous afin de fuir ensemble la ville dans quelques heures. Entre-temps, P.J. participe aux secours près de l'immeuble. Puis il rejoindra son garage pour y emprunter une grosse voiture. Pourtant, la suite ne se résumera pas à rejoindre tranquillement son épouse avec Lydie. De leur côté, la blonde étudiante Rita, son petit ami Pierrot et leurs quatre copains allaient rentrer après une nuit festive, quand se produisit le séisme. Puisque la joaillerie devant laquelle ils passent est éventrée par le tremblement de terre, autant qu'ils se servent. Ils sont bientôt rejoints par Ettore Muginello. C'est un ancien footballeur pro, sélectionné en Équipe de France, qui dut abandonner sa carrière à cause d'une blessure. Il est devenu homme d'affaires, gérant une équipe de prostituées dévouées. Il se livre aussi à un trafic de drogue, pour le compte du caïd appelé “Monsieur”. Ettore sauve les apparences en menant une vie bourgeoise avec sa maîtresse Martine. Profitant de l'occasion, il s'associe avec la bande de Rita, s'appropriant un copieux lot de bijoux. Il n'a pas l'intention de partager le butin avec eux, sûr de pouvoir se débarrasser de ces jeunes le moment venu. Pour écouler les bijoux, il doit contacter “Monsieur” via la prostituée Mélissa. Originaire de Roubaix, âgé de quarante-cinq ans, grand buveur de bières, le commissaire Hubert Imbert s'intéresse modérément au chaos provoqué par le séisme. Avec son adjoint Mercurey, il veut coincer les grossiums d'un réseau de drogue particulièrement organisé. Son fil conducteur, même s'il n'a pas de preuve de son implication, c'est Ettore Muginello. Quand le duo de flics débarque chez celui-ci, tout le monde est parti. Non sans laisser des traces du cambriolage de la joaillerie, et un cadavre encore chaud. Un cahier de recettes de cuisine apparaît mystérieux au policier Imbert. Ça mérite d'être décrypté, mais il leur faut d'abord interroger Mélissa. Un des amis de Rita s'est cru assez malin pour filer seul avec le butin, dans la BMW d'Ettore. À cause d'un accident, alors que ses copains sont déjà sur sa piste, il va tenter de voler une autre voiture dans le garage de P.J. Sinibaldi. Rejoindre le refuge de P.J. à Pierrevert s'annonce un voyage tumultueux... Bien avant le succès de “Effroyables jardins” (2000), Michel Quint débuta sa carrière de romancier en 1984 avec “Le testament inavouable” et “Mauvaise conscience” (Fleuve Noir, coll.Spécial-Police). Ce deuxième titre dénote une remarquable maîtrise des intrigues. D'une part, il s'agit d'un habile chassé-croisé entre une poignée de personnages, sur fond de désordre ambiant, mise en scène cataclysmique décrite avec subtilité. Tandis qu'on fuit le chaos, une course-poursuite s'engage. Roman d'action trépidant, on l'a compris. D'autre part, l'unité de temps est respectée. L'histoire se déroule sur vingt-cinq heures, du séisme à la conclusion. Bel exercice, loin d'être facile. La construction du récit est impeccable. Avec des flash-back, où plane l'ombre du nommé Carbasi, et où la montgolfière figurant en couverture prendra son sens. Et puis, il convient de souligner l'écriture. Narration fluide, bien sûr, mais aussi stylée. En témoignent ces deux courts extraits, relatifs aux suites de la catastrophe : “Si nécessaire, on forcerait un peu le passage ici ou là. Parce que ça allait grouiller de docteurs, de flics et de curés. Histoire d'extrêmonctionner à tour de crucifix. De pillards, aussi. On allait se décorseter dans tous les coins […] Les ombres s'accusaient, plus encore parce qu'on allumait des feux, pour faire chauffer de l'eau et cuire quelques boites. Toute la verve méditerranéenne avait reparu sur les visages. Ça jouait presque au malheur, aux victimes de la fatalité qu'on voit à la télé, autour des popotes. Comme des gosses jouent à la marchande sur un pré, quand les parents les traînent à une barbecue-party.” Certes, en trente ans, avec une quarantaine de titres, Michel Quint a démontré son talent d'écrivain. Néanmoins, bien que ces premiers romans n'aient pas été réédités, il ne serait pas mauvais de redécouvrir ses excellents suspenses des débuts. |
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