|
|
MICHEL QUINT |
La Folie VerdierAux éditions DU MOTEURVisitez leur site |
2172Lectures depuisLe samedi 12 Fevrier 2011
|
Une lecture de |
Dans la région lilloise, la châtelaine octogénaire Marie-Madeleine Gheysels met en vente sa propriété familiale. Le produit de cette transaction ira à son jeune amant Thierry Sauvage. D’après ce dernier, “le château ruisselle de mauvaises ondes, il faut s’en débarrasser. La vieille dame est bien la seule à y croire, ou à faire semblant. Personne n’est dupe du gigolo…” Avec une part de cynisme et la complicité de son notaire habituel, Matthieu Ternisien va acquérir la propriété un peu au-dessous de sa valeur. Il projette de transformer les lieux en hôtel de luxe, avec un parc à l’anglaise. Beaucoup de travaux en perspective. Quand Thierry lui fait visiter la propriété, ils sont accompagnés de la belle Charlotte. Conseillère municipale, celle-ci est la fille d’un ancien employé du château, arabe d’origine. Si Matthieu s’avoue sous le charme de cette jeune femme à l’allure décidée, il n’espère pas grand-chose. La décoration intérieure de la demeure est assez étrange, mais le mobilier n’a guère d’intérêt. Dans le parc, la Folie Verdier est un pavillon annexe, abandonné de longue date. Sachant que la propriété a été occupée par les Allemands durant les deux guerres, on sait qu’ils ont entreposé dans la cave un véritable arsenal. Quand elle était enfant, l’actuelle châtelaine avait interdiction absolue d’y pénétrer. Trois mois plus tard, alors que l’on approche de la finalisation du projet de Matthieu, un accident se produit. Avec sa petite amie Melissa, Thierry tentait de dénicher un supposé trésor dans la cave de la Folie Verdier. Il est mort dans l’explosion d’une grenade trouvée sur place. Peut-être possédait-il finalement certains talents de médium, et n’avait-il pas tort de redouter cet endroit ? Quant à espérer découvrir ici un trésor, ça tient de la fable enfantine. Charlotte n’est pas seulement élue municipale. Assistée de son ami de toujours, Abdel, c’est aussi une spécialiste du déminage. Il s’avère urgent de nettoyer l’endroit, avant d’entreprendre les travaux prévus par Matthieu. Ce n’est pas une mission sans danger. Pourtant, dans cette propriété où rôdent des fantômes du passé, le principal risque reste de déterrer des épisodes historiques et familiaux… Si Michel Quint s’est fait connaître d’un large public grâce à “Effroyables jardins”, sa carrière débuta par l’écriture de romans noirs. Ses huit premiers titres furent publiés dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir, plus un neuvième chez cet éditeur et, plus tard, d’autres titres chez Rivages. Même si son inspiration évolue, jamais il n’a renié cette génération d’auteurs de néo-polars dont il est issu et dont il garde l’esprit. La preuve en est, avec cette “histoire courte”. Sans nul doute, il aurait pu développer cette intrigue à suspense sur deux cent pages minimum. Pour quelqu’un ayant le sens de la concision comme lui, le format choisi est le meilleur. C’est ainsi que l’on perçoit la force de ce récit. “Le petit pavillon est éclairé a giorno y compris à l’intérieur. A cause de cette bulle lumineuse, du jour qui vient de tourner l’horizon, elle m’entend seulement ariver, met sa main en visière, saute à terre et fait deux pas, éblouie encore, Matthieu ? Et je la prends aux épaules, oui j’ai fait au plus vite, que se passe-t-il Charlotte, je l’embrasse sur les deux joues, je la serre, finies mes coquetteries, quelque chose vient de nous rapprocher que j’ignore encore…” Si la manière narrative est impeccable, c’est avant tout un authentique polar noir. De sombres secrets hantent les protagonistes de cette affaire. Un texte riche en nuances et en surprises. À lire, pour connaître toutes les facettes du talent de Michel Quint. |
Autres titres de |