J'existe à peine de Michel QUINT


J'existe à Peine QUINT30

MICHEL QUINT

J'existe à Peine


Aux éditions HELOISE D'ORMESSON


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Le dimanche 9 Novembre 2014

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Michel QUINT




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution le 11 septembre 2014. 288 pages. 19,00€.

Quint.. essence !

A peine ? Un peu quand même !

Le meilleur moyen de cacher sa personnalité, c'est de s'exhiber en public. Alexandre est artiste intermittent, adepte de Frégoli et de Gabin, et afin de rentabiliser son spectacle, il cumule les rôles, changeant d'habit en un tour de main et de velcro, adoptant des voix de femme ou d'enfant, ou pour les personnages qui n'apparaissent pas sur scène déployant son don de ventriloque éloquent. Il dirige une petite troupe, ne pouvant travailler seul mais il écrit les scénarii et les dialogues et supervise la mise en scène.

Il s'est spécialisé dans la reconstitution de faits-divers réels, plus ou moins scabreux, mais son rêve serait de mettre en scène le crash de l'avion qui transportait le boxeur Marcel Cerdan et la violoniste Ginette Neveu, au dessus des Açores le 28 octobre 1949. Jusqu'au jour où un tragique accident se produit en Alsace.

Alors Alexandre décide de partir seul, honorer un contrat à Wattrelos, son pays natal, la reconstitution de la visite de la Reine d'Angleterre en 1957 à La Lainière et dans la foulée une crèche vivante. Va falloir qu'il se débrouille mais il ne manque pas de ressources, et puis il trouvera bien sur place quelques figurants, le père Julius Braeme par exemple, son mentor et menteur. Celui qui couvrait ses absences auprès de ses parents adoptifs, déclarant qu'il l'aidait au Secours Catholique alors que le jeune Alex composait ses gammes au Conservatoire. C'était il y a plus de vingt ans, depuis Alex en a foulé des planches, enfilé des costumes et le Père Julius fumé des cigarettes.

Retour au pays, d'abord rencontrer Marie-Christine, l'ancienne employée de La Lainière, comme Chantal, reconvertie réceptionniste dans une usine transformée en musée des Arts et Traditions, Alex n'est pas chaud, mais s'il veut connaître le nom de sa mère, la vraie, il faut d'abord en passer par les exigences du Père Julius. Et puis il est de petites compensations qui valent bien des sacrifices. Marion, la belle Marion, la fille de Marie-Christine, qui joue à l'écolière dans une classe années cinquante. Elle est fiancée à un militaire, un gradé, on ne peut être moins quand on nait de la petite noblesse, parti en Afrique, et le mariage est prévu pour plus tard. Marion qui va l'aider dans sa recherche de défroques et d'un véhicule haut de gamme, genre Rolls-Royce Phantom IV pour l'arrivée de la Reine dans l'arène de la reconstitution, et lui présenter Léonore, qui tient une boutique. Léonore, elle lui en veut supposant qu'elle fut la maîtresse de son père, riche négociant en vêtements, possédant une multitude de magasins, ayant su faire fructifier son argent. Sauf que ce n'est pas Léonore qui était la maîtresse du père de Marion, mais sa mère. Des histoires de famille qui s'entrelacent, se délacent comme les robes de mariées que Marion va essayer en compagnie d'Alexandre, comme les masques qui tombent, des mues, changements de peau qui dévoilent les véritables personnalités.

Alexandre va mal, se pose des questions et le physique se rappelle à son bon, ou mauvais souvenir. Les vertèbres qui se coincent, des disques foutus, rayés, et de multiples contusions qui signent une enfance qui part à tire d'ailes, des réminiscences de parents adoptifs volontiers maltraitants.

Mais il ne faut pas croire que Michel Quint se contente de faire son théâtre d'ombres pour que les masques tombent, il organise une nouvelle reconstitution, celle du braquage en 1968 dans le Mongy, le fameux tramway lillois qui reliait sur quelques kilomètres Roubaix et Tourcoing, le père de Léonore qui transportait de l'argent confié par son patron et qui lui a été dérobé pendant le transport, une affaire jamais résolue, un père handicapé d'un genou et qui boitait, le privant d'une course à la suite de son voleur.

Michel Quint possède une écriture narrative bien particulière, envoutante, hypnotisante, que le lecteur reconnait dès les premières pages et il suit les différents protagonistes dans leur rôle de transformiste, Alexandre mais également les autres personnages qui se déshabillent moralement et physiquement. Il se dépiautent, ôtent leurs oripeaux, voiles translucides qui cachent autant qu'ils dévoilent, les mensonges, les non-dits, les certitudes erronées, les transformant en anges ou démons, planant dans le vide de la mémoire jusqu'à ce que la lumière jaillisse en force.

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