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ELENA PIACENTINI |
Vendetta Chez Les ChtisAux éditions RAVET-ANCEAU - POLARS EN NORD |
2005Lectures depuisLe dimanche 27 Juin 2010
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Une lecture de |
Le commandant Leoni et son équipe de la PJ lilloise sont chargés d’enquêter sur le meurtre d’une jeune femme. Aux abords d’un champs, on a trouvé le cadavre mutilé de Christelle Gallois, employée à l’aéroport. De curieuses marques sont imprimées sur son corps. Expert en matière de religion, un des adjoints de Leoni pense qu’il peut s’agir d’un meurtre rituel, rappelant le sacrifice dédié à Moloch, dieu maléfique. Car, en effet, la victime était enceinte de quelques semaines. Gourou de fanatiques religieux hostiles à l’avortement, Guillaume de Tielt a déjà eu de graves ennuis avec la justice. L’adjoint de Leoni qui explore cette piste s’aperçoit bientôt que son suspect a volontairement disparu. La police ne peut espérer l’aide du prêtre qui protège Guillaume de Tielt. Leoni aurait préféré que ce soit son amie médecin légiste Éliane qui s’occupe de l’autopsie. Celle-ci est absente pour cause de voyage romantique avec son amant italien. Éliane a choisi son ami André Duval pour la remplacer. Ce légiste-là, d’une froideur cynique, ne plait guère aux policiers. Éliane elle-même se pose des questions sur le comportement de son ami. Le décès de la mère d’André a-t-il un rapport avec son attitude ? Éliane et son amant interrompent leur séjour au soleil pour se rendre en Normandie, où vivait la famille du légiste. Le couple s’introduit dans la maison de la mère d’André. Éliane s’intéresse vite au cas du frère jumeau de son ami, victime d’une mort tragique alors que l’enfant était interné dans une clinique. Elle obtient de troublants témoignages. Policier d’Europol, Maxime Guillon suggère à l’équipe de Leoni une hypothèse qui n’est pas à négliger. Depuis de longues années, il s’interroge sur un insaisissable tueur à gages nommé Moloch. Certes, celui-ci pourrait avoir été éliminé, car il n’a plus fait parler de lui depuis quelques temps. Mais le meurtre de Christelle Gallois, suivi peu après d’une mise en scène sanglante dans une petite église de campagne, serait bien dans la manière de ce Moloch. Pour autant, Leoni n’écarte pas la piste des militants anti-avortement. L’intervention chez une des adeptes de Guillaume de Tielt va d’ailleurs mal tourner. Le policier voudrait déterminer le rôle de la journaliste Alice Debruyne dans l’affaire. L’ambitieuse jeune femme est-elle simplement en contact avec le tueur, ou manipulée par Moloch ? Le tueur fait une autre victime, elle aussi enceinte. La police doit rapidement protéger les femmes répertories sur un fichier médical piraté. Parmi elles, figure Marie, la compagne de Leoni. Celui-ci estime qu’il y a trop de zones d’ombre dans cette enquête, trop de pistes divergentes. Se renseigner sur Moloch, c’est approcher certains services secrets. Maxime Guillon ne s’en méfie pas assez. Le nommé Fioraventi, qui en sait trop sur la question, a choisi de se cacher. Mais sa seule chance consiste à s’allier avec Leoni, afin de traquer ensemble Moloch… Les quelques indications sur le scénario contenues dans ce résumé ne sauraient traduire l’ensemble de l’intrigue. On aura compris quelles sont les pistes suivies par les policiers, sur qui se portent leurs soupçons et, en parallèle, ceux de la légiste Éliane. Mais, pour mieux entrer dans cette histoire, il faut retenir d’abord l’état d’esprit de Leoni, ainsi exprimé par sa compagne : “Tu vis chacune de tes enquêtes comme un défi personnel. Une fois l’énigme résolue, tu semble enfin être en paix avec toi-même, peut-être même en paix avec les victimes. C’est à elles que tu rends des comptes, n’est-ce pas ?” Leoni s’implique à fond dans ces investigations mouvementées, aussi meurtrières qu’explosives. Il évolue en terrain miné, au risque de retrouver des traces de son propre passé. Fatalement, on dénombrera quelques victimes supplémentaires, dues à Moloch ou à d’autres. C’est plutôt un roman d’action avec de noires facettes qu’une simple enquête policière, que nous a concocté Elena Piacentini. Un suspense énigmatique et tortueux, au tempo rythmé. Ce qui n’empêche pas une part d’humour (“Avec les procédures et les manuels, on trouve toujours quelques imbéciles pour les appliquer à la lettre, sans passer par la case cerveau”). Notons encore un clin d’œil au héros d’Andrea Camilleri. Un roman palpitant, diablement passionnant ! |
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