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JEAN-BERNARD POUY |
Rosbif SaignantAux éditions COOP-BREIZHVisitez leur site |
2683Lectures depuisLe mardi 12 Mai 2009
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Une lecture de |
Originaire du Pays de Galles, Jeff Sullivan est découvert noyé dans un petit étang du Centre Bretagne. Depuis quelques années, il tenait un bistrot convivial dans le bourg de Botmoal, le “Bif&Bif”. Le cyber-journaliste Léo Tanguy et son combi bariolé sont dans le secteur. La mort de Jeff apparaît vite suspecte. Ce qui n’est pas pour déplaire à Armand, le correspondant local d’Ouest-France, un rockeux qui ne détesterait pas sortir de la routine. Léo sympathise immédiatement avec ce précieux allié, qui a ses sources gendarmesques. Le lendemain, le bar de Jeff est détruit par un incendie, qui n’a rien d’accidentel. Dès que les parents du journaliste seront de retour, Léo leur confiera Miro, le perroquet de Jeff. À peine a-t-il le temps de faire un détour par le Pays Bigouden, auprès de la belle surfeuse Nora, que le meurtre est confirmé. Jeff Sullivan occupa naguère un poste important dans une banque de son pays, dont il démissionna cinq ans avant la grande crise. Il acheta une maison d’écluse à Motreff, avant de la revendre des compatriotes, et d’ouvrir son bar à Botmoal. Pas de chance pour l’acheteur de sa maison, Alvin Brett, décédé peu après dans un accident de voiture. Les incendiaires du bistrot sont vite identifiés par les gendarmes. Il ne faudrait pas que ce soit prétexte pour les enquêteurs de classer l’affaire sur le meurtre. La veuve d’Alvin Brett confirme que Jeff Sullivan et son mari furent collègues dans la même banque, qu’ils démissionnèrent à quelques mois d’intervalle. Par contre, les questions financières ne l’ont jamais intéressée, elle. Une rumeur affirme que Jeff était homo. Léo vérifie qu’il était inconnu de ce milieu dans la région. Outre le nommé Gordon Plimsoul installé à Concarneau, quelques Anglais installés par ici intéressent Léo : la société Gènes Création (si discrète sur ses activités), l’institut Shelley (mais les admirateurs du grand poète sont absents), la brocante Oldies (dont les patrons étaient ailleurs au moment des faits), le studio Loud Sky Records, ou le journal The Central News. Sans doute la curiosité de Léo a-t-elle été repérée, car il est sévèrement tabassé par deux cogneurs. Il lui faudra bien trois jours de soins chez son amie et informatrice quimpéroise Suzie pour se retaper. Petit détour par Concarneau, mais perte de temps, car Plimsoul n’est pas là. Pendant ce temps, le perroquet Miro s’est très bien adapté chez les parents de Léo. Le bruyant volatile peut offrir à Léo la clé des secrets du défunt Jeff… Rappelons que les aventures de Léo Tanguy se déroulent dans un futur pas trop lointain. Elles constituent une série écrite par divers auteurs, chacun rédigeant son “épisode”. Selon un principe analogue à celui de la série Le Poulpe, dont Jean-Bernard Pouy fut le créateur. Suivre les impératifs d’une “bible” n’est sans doute pas pour déplaire à cet auteur confirmé, lui qui s’impose déjà des contraintes à chaque roman. C’est ainsi qu’il s’approprie véritablement le personnage de Léo dans cette histoire. Il lui apporte une densité certaine, notamment dans son rapport avec ses parents (plus présents) et sa complicité avec le localier rockeur Armand. Léo menant une enquête journalistique, inutile de chercher la comparaison avec Gabriel Lecouvreur, même si tous deux sont des esprits libres. Quoi qu’il en soit, Pouy nous a concocté une intrigue solide et pleine de péripéties. Sans oublier, comme il se doit, une belle part d’humour. Ainsi décrit-il les suites d’une soirée de beuverie : “En se réveillant, au petit matin, il a une vraie casquette en peau de locomotive. Armand roupille sur le divan de son salon, aplati sur le ventre, un vrai Airbus après un atterrissage raté. Il le laisse cuver et, en buvant un café à réveiller un mafioso, il tente de se rappeler de tout ce qui s’est dit, en vrac, la veille au soir.” On peut donc confirmer que Léo Tanguy et J.B.Pouy sont tous les deux en pleine forme. |
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