HERVE PRUDON

Martin, Gina, Franck… et les autres. Tous les autres, ceux qui vivent dans la misère et ceux qui les inondent de misère.
Martin, dit Tintin, aime Gina qui aime la télé et les fêtes de mariage arrosées à la bière… quant à Franck, aux mi-temps il ne refuse pas « une petite pipe avec sa bière pour se détendre »

La misère n’est pas que financière, elle est aussi langagière. Et non loin de la langue chienne règne le chaos celui où l’amour est dans le cul, où les femmes (ta femme) ont « des cuisses de grenouilles, sa jupette à carreaux et ses après-ski, ses cheveux jaunes et sa gueule d’endive ». 

Pourquoi  Martin accepte-t-il son humiliation? Pourquoi accepte-t-il de se défaire de sa culture, de ses mots, de ce qu’il fut? Parce qu’il aime Gina? Ou parce qu’il aime marcher seul sur la plage?

Hervé Prudon revient à la série noire avec pour tout bagage sa langue intarissable en jaillissements inventifs nourris de fantasmes et de sordide.