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JEAN-BERNARD POUY |
La Récup'Aux éditions FAYARDVisitez leur site |
2381Lectures depuisLe mardi 24 Septembre 2008
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Une lecture de |
Antoine est serrurier à Paris, spécialisé dans les clés et mécanismes anciens. Dans le passé, il a eu des ennuis avec la Justice, mais s’est rangé. Il espère même des travaux de restauration pour les Musées nationaux. Pour ça, il lui faut une machine coûteuse. Quand un ami fourgue lui propose une mission lucrative et illégale, Antoine accepte. Encadré par des malfrats russes, il force sans trop de mal une serrure ancienne dans un château. Plusieurs œuvres d’art sont emportées par les Russes, qui ne lui paient pas les 10 000 Euros prévus. Antoine est frappé, puis overdosé par ses commanditaires. Résultat : deux jours d’hospitalisation dans le coma, et la mémoire avec plus de trous qu’un terrain de golf. Près de Roscoff, où il est en convalescence chez son ami Germain, Antoine visionne le film “Blank Point”. C’est un peu son histoire. Même s’il doit jouer à David contre Goliath, il décide d’être aussi fort que Lee Marvin, le héros du film. Récupérer le fric promis, tel est son seul but. Retour à Paris. Consultant l’Inventaire général, il va situer le château où il a opéré, non pas près d’Étampes mais en Seine-et-Marne. Tandis que le fourgue ayant servi d’intermédiaire est abattu, Antoine retrouve son ami Mustapha, dit Focol. Délinquant devenu détective privé, il lui fournit un pistolet et des infos. Le château appartient au nommé De Randol. C’est le PDG de la SAGOM, société visée actuellement par l’OPA d’un groupe financier russe. Focol loue une planque à Antoine, qui n’est pas sûr que le patron de son ami soit vraiment fiable. Se renseignant sur le château, Antoine apprend que l’ancien propriétaire, Zerkosky, y gardait des œuvres d’art très rares. Ça n’explique pas l’embrouille, mais c’est une piste. Quant au rôle du sous-ministre Lapasset dans l’OPA contre SAGOM, ça mériterait aussi d’être éclairci. L’atelier d’Antoine est incendié, par les Russes qui le traquent. Quant un tireur le prend pour cible, Antoine l’abat avant de disparaître un mois. Il espère se faire oublier, mais ses ennemis sont coriaces. Leurs magouilles, il s’en moque. Il veut son fric... L’exemple tutélaire de Lee Marvin permet à Antoine de se motiver pour affronter les ombres menaçantes de ses dangereux adversaires. S’il imite la froide détermination du héros de cinéma, le serrurier est néanmoins dans les ennuis jusqu’au cou. Pour savoir à qui réclamer son dû, ses investigations causent de périlleuses situations. Tout n’est pas si sombre, car on sourit aussi souvent : aux tribulations des cendres du père d’Antoine, à l’évocation émue des manifs, ou au portrait d’une singulière grand-mère Corse, entre autres. Intrigue à la solidité éprouvée, tonalité vive et enjouée, c’est dans un récit trépidant que nous entraîne Jean-Bernard Pouy. Une fois encore, un grand plaisir de lecture. |