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SERGE PENGER |
Les Fleurs Fanées.Aux éditions LES SATURNALES |
401Lectures depuisLe mercredi 5 Septembre 2018
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Une lecture de |
Série Section mœurs. Parution 15 mars 2018. 256 pages. 7,95€. ISBN : 978-2364010703 Les petites collections populaires sont de retour ! Ne vous fiez surtout pas au titre de cette nouvelle collection éditée par Les Saturnales. En effet, impossible de ne pas songer à Brigade Mondaine, Police des Mœurs et autres séries érotico-policières. Et bien non, c’est tout à fait différent. Pourtant, si les deux enquêteurs qui évoluent dans cette nouvelle série sont rattachés à la brigade de mœurs de Bruxelles, le texte ne tombe pas dans cette orgie de descriptions charnelles qui foisonnaient dans les collections précitées. Il aborde des sujets de société et dénonce certaines pratiques ici et ailleurs. Surtout ailleurs. Alexandre Janssens et Sophie Vermuyten sont deux policiers belges de la section Mœurs de Bruxelles. Et c’est dans le cadre de leurs activités que leur patron les envoie au Vietnam pour assister à un symposium à Hanoï. Un grand coup de balai doit être donné dans la fourmilière de trafic humain, et pas seulement le tourisme sexuel. Ces pays du Sud-est asiatique entendent lutter contre la prostitution locale et l’esclave sexuel. Et si les deux agents spéciaux de la brigade des Mœurs ont été désignés, c’est parce qu’ils ont déjà passé des vacances au Vietnam quelques années auparavant et donc qu’ils sont sensés connaitre le pays. A Kuala Lumpur, la première escale, les deux policiers sont réceptionnés par le commissionnaire Haji, qui dirige la division d’enquêtes criminelles de la police malaisienne, et son assistante le commandant Sharifah. Il est considéré comme un homme intègre et incorruptible. Mais il peut également se montrer odieux. Puis direction Hô chi Minh-Ville où Janssens et Vermuyten où sont accueillis par le Lieutenant-colonel Nghia puis ensuite arrivée à Hanoï, le but de leur voyage, lieu où doit se dérouler le symposium. Seulement, des meurtres sont perpétrés en la personne de notables, des empoisonnements pudiquement appelés troubles gastriques ou autres par les autorités locales. Il ne faut pas que les médias et la population locale soit informés de la vérité. Parallèlement, le lecteur suit le parcours de Sokhem, un gamin de neuf ans, qui sert depuis quelques années, de jouet sexuel. Alors qu’il doit satisfaire les exigences d’un général, une femme nommée Senshi se rend dans le bordel dirigé par Mamasan. Elle lui enduit le corps d’une huile essentielle, spéciale, car le général décède après avoir léché le corps du garçonnet. Et pour signer son crime elle dépose une fleur de lotus fanée sur le corps. Des fleurs que l’on retrouvera sur d’autres corps. Puis elle emmène le gamin lui promettant qu’il ne sera plus importuné. Les policiers belges sont mis au courant pour les fleurs et les meurtres perpétrés aussi bien à Phnom Penh qu’en d’autres endroits comme Hô Chi Minh-Ville, l’ancienne Saïgon. Seulement ils sentent que tout autant Nghia que son jeune adjoint Huan, un policier à l’avenir prometteur, que Haji et Shafirah, jouent un jeu dangereux. Tout n’est pas dit, et ils se posent des questions concernant la sincérité des policiers asiatiques. Et ceux qui déposent des fleurs de lotus fanées sur les corps paraissent suppléer aux défaillances policières, tuant sans vergogne de hauts dignitaires qui sans cela auraient pu bénéficier de l’impunité. Mais nos policiers belges ne sont pas à l’abri de coups tordus, de tacles malvenus, donnant de leur corps pour une enquête qui déborde de leur présence principale ou officielle.
A part un léger interlude érotique, ce qui maintenant est un passage quasi obligé dans tous les romans, les auteurs et les éditeurs pensant ainsi appâter les lecteurs, tout est narré avec pudeur et sobriété. Ceux qui s’attendaient à des flots de sang et de sperme seront déçus. Pas de violence, pas de stupre, pas de scènes voyeuristes dans ce roman signé par un auteur qui est déjà un romancier confirmé. Car mon petit doigt, qui est toujours à l’écoute des informations, m’a susurré dans le conduit auditif, que Serge Penger a reçu sous un autre nom le Grand prix de littérature policière et le Prix des maisons de la presse. Je connais justement un auteur, dont je ne vous dévoile pas le nom de peur de me tromper, qui a obtenu ces deux distinctions, et qui de plus a vécu au Viêt-Nam de mars 2006 à mai 2010. Ce n’est donc pas étonnant que ce roman soit aussi bien documenté géographiquement mais pas que, et qui se positionne loin des clichés souvent lus dans ce type d’ouvrages. A mon humble avis une série à suivre d’autant que le couple formé par Sophie Vermuyten et Alexandre Janssens est assez atypique. Ils vivent ensemble dans le même appartement mais leur relation reste platonique. Assez rare pour être signalé. |