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ELENA PIACENTINI |
Comme De Longs échosAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
873Lectures depuisLe jeudi 24 Aout 2017
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Une lecture de |
Bientôt retraité, le commandant Albert Lazaret dirige une équipe de la Police Judiciaire de Lille. Il est assisté par Mathilde Sénéchal, trente-huit ans, dont la réputation de dureté n’est pas usurpée. Un caractère affirmé, certainement dû à un passé difficile. Il n’y a que sa jeune et singulière voisine Adèle qui trouve grâce aux yeux de Mathilde Sénéchal. Les lieutenants Delage et Sqalli complètent le groupe de la PJ, avec le brigadier Sylvie Muller, nouvelle venue. Ils sont appelés pour une affaire criminelle, quand Vincent Dussart trouve le cadavre de son épouse Chloé. Leur bébé Quentin a disparu. Le mari est en état de choc traumatique, et hospitalisé. Des traces de sang laissent penser qu’on a pu tuer Quentin. La police est immédiatement entrée en action. Dans les cas de kidnapping d’enfant, nul n’ignore que le temps presse. Un des policiers rend visite à un pédophile fiché, pour ne rien négliger. On va vérifier également les alibis de la mère et de la tante du mari, tous les proches de la famille. “Si on se fie à la loi des nombres, les prédateurs que l’imaginaire se représente tapis dans l’ombre glauque d’un parking ou sous le couvert d’un bosquet ne sont pas les plus prolifiques. C’est à une armée de monstres ordinaires que s’attaque Mathilde. La voisine serviable, le brave tonton, la copine sympa, le collègue de travail attentionné. Ils sont dans la lumière. Installés dans le quotidien de la victime…” Le domicile de Vincent Dussart est perquisitionné, car le père est en général le plus suspect dans ce type d’affaires. D’autant que la situation était particulière. Chloé et lui étaient provisoirement séparés, à l’amiable, depuis quelques semaines. Tout était censé rentrer dans l’ordre ce soir-là. Peut-être qu’un week-end à Londres, et l’obtention d’un meilleur poste à Nancy pour Vincent Dussart, pouvaient améliorer leur relation de couple. Néanmoins, des images de vidéosurveillance montrent un curieux comportement du mari de la victime. Et une jeune femme s’adresse à la police, hésitante ou apeurée. Par son témoignage, on s’aperçoit que Vincent Dussart est plus pervers qu’il y paraît. Pierre Orsalhièr fut autrefois policier. Il s’est depuis longtemps réfugié dans la montagne ariégeoise. Pour fuir les plus noires réalités du monde, sans nul doute. Voilà vingt ans, il fut confronté à une affaire très similaire, le cas de la famille Laborde. Le rôle du mari n’y fut pas clarifié, pas plus que les véritables circonstances. Pierre Orsalhièr traverse la France jusqu’à Lille, où il prend contact avec Mathilde. Tous deux listent les comparaisons entre les dossiers en question. Adèle, la jeune voisine de la policière, y met son grain de sel, proposant quelques suggestions farfelues. Pas absolument absurdes, pourtant. Pierre n’excluant rien, il va dénicher un indice correspondant à une élucubration d’Adèle. Rétabli, Vincent Dussart est interrogé chez les policiers. Il campe sur ses positions, niant avoir assassiné son épouse, ni fait le moindre mal à son bébé, refusant de commenter les détails extra-conjugaux malsains. Malgré tout, les policiers disposent d’une piste : Vincent a récemment acheté illégalement une arme à feu auprès d’un type louche. Associé aux enquêteurs, Pierre Orsalhièr va les mettre sur la bonne voie… (Extrait) “L’enquêtrice enfourche sa moto et se compresse les tempes. Elle n’a plus les idées claires. L’exécution sans bavure de la mère, la disparition de l’enfant, les traces de saignements, l’absence de cadavre, la coexistence de ces faits contradictoires défie son entendement. Elle ne parvient pas à tisser un canevas cohérent. S’il s’agit d’un enlèvement dont la mère est la victime collatérale, pourquoi ces traces de sang ? Si c’est un double meurtre, pourquoi n’a-t-on pas retrouvé le corps de l’enfant ? Si l’enfant est mort, pourquoi avoir escamoté son corps ? Si la mère était la seule cible, pourquoi s’en prendre à son fils ? L’enchaînement des "si" et des "pourquoi" réveille en elle une oppression diffuse et familière. Semblable à la menace que ferait peser la proximité d’un ennemi sans visage…” Cette fois, ce ne sont pas le policier Leoni – un Corse en poste à Lille, héros de sept titres d’Elena Piacentini – et son équipe qui sont à l’œuvre. On les retrouvera plus tard dans de nouvelles aventures. Néanmoins, c’est toujours la région lilloise qui sert de décor à cette intrigue. La tonalité est proche de celle des précédents romans, mais pas semblable. Bien sûr, il y a en plus le sentiment d’urgence, même si les policiers en arrivent à conclure avec logique que le bébé disparu est fatalement mort. Surtout, on est là dans un genre de faits divers en apparence peu énigmatique. Le principal suspect, c’est le survivant de la tuerie. Souvent, c’est vrai. On verra si c’est ici la bonne version. Une enquête sur un acte criminel, cela consiste à disséquer la vie des protagonistes. Elena Piacentini s’inspire de la réalité, restituant l’ambiance qui peut régner dans un groupe de policiers. Elle n’oublie pas que ce sont avant tout des êtres humains : le lieutenant Delage et ses soucis de divorce, la novice Sylvie Muller ne voulant pas rater sa première enquête, pour ne citer qu’eux. Mathilde Sénéchal s’attache, quant à elle, à tous les aspects de cet épineux dossier. Les motivations du coupable sont tellement tortueuses, parfois ! Le coup de pouce de Pierre, exilé volontaire dans les splendides paysages de l’Ariège, s’avérera déterminant. Certains auteurs possèdent un petit supplément de talent, une maîtrise de l’écriture alliant finesse et précision ; ainsi, on adhère sans hésiter à leurs romans. C’est le cas pour Elena Piacentini, qui ne déçoit jamais ses lecteurs. |
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