le cahier gainé de noir de Micky PAPOZ


Le Cahier Gainé De Noir PAPOZ329

MICKY PAPOZ

Le Cahier Gainé De Noir


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Le dimanche 14 Mai 2017

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Micky PAPOZ




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Collection Noire N°95. Parution mars 2017. 196 pages. 20,00€.

Ce n'est pas parce qu'il est gainé de noir que ce cahier est sexy... Mais son contenu est croustillant !

Romancière, nouvelliste et auteure de quelques essais, Micky Papoz est discrète, autant dans la vie que dans sa production littéraire, et en cela elle est précieuse.

Son dernier roman le démontre sans conteste et il aura fallu attendre trois ans pour pouvoir déguster cette intrigue sous forme de huis-clos, même si toute l'intrigue ne se déroule pas au même endroit.

L'hôtel des Citronniers à Cannes n'est pas un établissement haut-de-gamme, mais sympathique, accueillant touristes obligés de compter leur argent, et voyageurs-représentants de commerce, ou acteurs et starlettes de seconde zone se produisant dans des salles de spectacles de la ville ou venus en marge du fameux festival.

Autant de pensionnaires disparates qui illuminent la petite vie tranquille d'Isidorine Bourrier, femme de chambre largement quinquagénaire, célibataire, petite souris grise qui a toujours vécu avec sa mère jusqu'à ce que celle-ci décède sept ans auparavant. Elle est soigneuse, méticuleuse lorsqu'elle nettoie les chambres des pensionnaires, à tel point qu'elle récupère tous les détritus laissés par ceux-ci, emballages divers, bas filés, jusqu'aux cheveux, poils pubiens, mouchoirs papiers poissés de taches douteuses.

Elle enfouit son butin dans de petits sacs plastiques cachés au fond de sa grande poubelle accrochée à un chariot, sacs portant en inscription le numéro de la chambre nettoyée et qu'elle emmène chez elle, à l'insu des propriétaires, puis qu'elle entasse dans des cartons à chaussures. Elle consigne ensuite dans un carnet gainé de noir ses remarques, l'inventaire de son butin, avec le nom des pensionnaires pas gênés de laisser traîner des reliquats d'intimité.

Au mois d'avril 1985, un jeune couple, qui avait réservé, arrive en provenance de Dijon. Guillaume est promis à un bel avenir grâce à l'entregent de son beau-père, tandis que Julia, tout juste dix-huit ans, est déjà exigeante, susceptible, un peu tête en l'air. Mais Guillaume en est tellement épris qu'il lui pardonne ses défauts. Sur l'insistance de Julia, il emmène avec lui sa sacoche contenant l'argent de leur voyage de noces, et ils se rendent sur la plage. Evidemment, leur voiture est cambriolée, et il leur faut écourter leur séjour, promettant de revenir en juillet. Une promesse tenue d'effet.

Parmi les voyageurs qui descendent à l'hôtel des Citronniers, Isidorine est intriguée par un pensionnaire qui ne reste que peu de temps, venant environ une fois par mois, très discret et qui ne laisse dans sa chambre aucun déchet qu'elle peut récolter. Une frustration pour cette vieille fille. Heureusement les autres locataires compensent largement ce manque.

Tous ne sont pas affables, et comme avec Julia qui effectivement revient en juillet avec Guillaume toujours aussi amoureux, elle sent la moutarde lui monter au nez. Faut avouer qu'avec Julia, ce n'est pas difficile, et ce n'est pas parce qu'elle est de Dijon mais parce qu'elle se montre la plupart du temps odieuse.

Isidorine remarque que justement les notes qu'elle prend sur ses cahiers noirs bientôt s'appliquent à ceux auxquelles elles sont destinées. Ainsi cet homme qui reçoit des femmes de petite vertu, ou cet autre qui s'imbibe régulièrement, elle leur prédit un avenir pas vraiment rose. Au début ce ne sont que des déductions, des prédictions dues à sa perspicacité et à ses dons d'anticipation, mais les événements lui donnent raison, et dans ce cas pourquoi ne pas continuer et surtout forcer quelque peu le destin.

Le lecteur qui connait ses classiques ne manquera pas, en visitant le petit appartement d'Isidorine, en sa compagnie ou pas, de remarquer une certaine analogie, une certaine ressemblance avec La Bête et la Belle de Thierry Jonquet. Isidorine est quelqu'un de soigneux, et elle n'entasse pas des sacs poubelles mais des cartons méticuleusement rangés et étiquetés. Mais bientôt cet empilement ressemble à un vrai labyrinthe dans lequel elle évolue sans peine. Toutefois les voisins se demandent d'où peut provenir cette odeur nauséabonde tenace qui empuantit l'escalier. Cette similitude ne va pas plus loin car l'intrigue que nous propose Micky Papoz est beaucoup plus complexe et démoniaque. Le côté fantastique est abordé sans être véritablement présent, sauf lors de l'épilogue.

Par petites touches Micky Papoz dessine son intrigue, campant ses personnages, Isidorine, Tonin le gardien de nuit, Magali l'autre femme de chambre qui aide Isidorine les mois d'été pour le service du petit-déjeuner, le nettoyage des chambres et les repas du soir, le couple de propriétaires qui aspirent à la retraite, et surtout les différents pensionnaires qui résident à l'hôtel des Citronniers.

Elle les dépeint avec réalisme, comme autant de pièces d'un puzzle maléfique et naturaliste, un peu à la façon d'un Jérôme Bosch, et tous ces personnages prennent vie devant nos yeux. Elle décrit leurs particularités physiques, leurs traits de caractères, leurs travers, car il est bien connu qu'on fait plus attention aux défauts qu'aux qualités la plupart du temps. Et ils s'imposent à nous comme si un film était projeté devant nos eux.

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