une plaie ouverte de Patrick PECHEROT


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PATRICK PECHEROT

Une Plaie Ouverte


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Le samedi 7 Novembre 2015

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Patrick PECHEROT




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution septembre 2015. 272 pages. 16,90€.

... qui a du mal à cicatriser !

A l'aide de phrases courtes, hachées, pour une intrigue dont les protagonistes évoluent comme dans une sorte de brouillard, Une plaie ouverte se réfère beaucoup aux artistes littéraires et picturaux de l'époque. Verlaine, Vuillaume, Courbet, Gill, en sont les dignes protagonistes. Mais on pourrait comparer ce roman à une toile hybride, peinte en pointillé façon Seurat, dont les personnages sortiraient d'une brume à la Turner.

Un tableau qui se décline en triptyque, trois périodes s'étalant sur une durée de trente cinq ans.

Premier volet, tableau de gauche :

Une promenade professionnelle en 1905, sur les pas de Matthew J. Velmont, détective privé sur le retour émargeant à la Pinkerton. Un client européen a envoyé une photo représentant un jeune homme, du nom de Valentin Dana, charge à lui de le retrouver. Il remonte progressivement des pistes, dont il n'est pas sûr, établissant son parcours sur des rumeurs. Dana aurait peut-être été embauché par le Wild West Show, un immense cirque créé par William Cody alias Buffalo Bill, la légende du Far-West et la terreur des bisons. Il aurait pu côtoyer Martha Canary, plus connue sous le nom de Calamity Jane, à Buffalo en 1901. A moins que ce soit au Rocky Mountain Show de Tom Hardwick. Rien pour étayer l'existence de Dana, rien de concret concernant son appartenance au Wild West Show, sauf peut-être des carnets, des relevés de comptabilité, les signalant ensemble ici ou là, sans véritables preuves. Des témoignages prêtant à controverse également.

Le livre de comptes du West Wild Show, le délirium de Calamity Jane, les spectres de Prairie Home, la voix des défunts et celle des quakers conduisent vers Dana aussi sûrement que l'étoile a guidé les mages vers Bethléem.

Deuxième volet, tableau central.

Paris 1870 et les mois suivants jusqu'en juin 1871. Paris subit les assauts des Prussiens et va connaître bientôt connaitre la famine, ce qui réduit le bon peuple à se rebeller contre le gouvernement. La Commune prend le relais et les Versaillais ne sont pas tendre envers les rebelles. Les exactions ne se font pas attendre.

Parmi ce tumulte, quelques amis ont l'habitude de se retrouver chez Laveur ou dans d'autres troquets. Parmi eux, des artistes-peintres comme Courbet, Gill ou des littéraires qui ont pour nom Vallès, Verlaine, Vuillaume, ou encore Dana, Marceau, et la belle Manon. Manon est un modèle modèle puisque c'est elle qui choisit ceux qui vont avoir le privilège de reproduire sa beauté sur une toile, et même des parties charmantes de sa féminité, par Courbet notamment.

La rue Haxo est le théâtre d'une tragédie. Des otages sont fusillés et selon des témoins, toujours bien informés, Dana aurait participé à la tuerie. Cinquante et une victimes provenant de la prison de la Roquette, officiellement, mais cinquante-deux d'après un recensement. Condamné à mort Dana est en fuite. Dana, l'homme aux mains de colombes, des mains qui volètent dans l'air, des mains de prestidigitateur. Surgit d'une maison en décombres, la figure d'un gamin, Charles.

Troisième volet, tableau de droite.

1898 à Paris. Marceau recherche toujours Dana. Son esprit enfiévré par le laudanum est obnubilé par cette quête infructueuse. Il retrouve Charles, devenu Charles Pathé, qui propose de petits films en provenance de l'Amérique. Sur l'un d'eux, représentant une partie de poker, il pense reconnaître Dana dans le manieur de cartes. L'homme tourne le dos, mais ce sont ses mains agiles qui alertent Marceau. Charles Pathé qui a pris Marceau en amitié, une forme de reconnaissance des événements de 1871, promet de se renseigner auprès de son correspondant américain et diffuseur des petits films.

Dernier volet, le fronton.

Retour en 1905 pour l'épilogue de ce roman et de cette histoire ancrée principalement dans les remous de la Commune. Un fronton qui éclaire l'énigme tout en lui gardant une part d'ombre.

Patrick Pécherot joue sur les impressions, comme les peintres dont Monet, s'attachant à mettre en scène ses personnages dans les troubles des années 1870 et 1871, les laissant planer dans les brouillards des effluves de la fée verte et du laudanum.

Outre les personnages réels cités ci-dessus, la silhouette de Rimbaud est fortement présente, comme un ectoplasme juché sur une épaule et qui s'enfuit lorsque l'on tourne la tête pour l'apercevoir. D'ailleurs c'est toute l'intrigue qui navigue dans un brouillard, avec parfois quelques éclaircies, pour mieux nous replonger dans le doute et l'incertitude.

Doute et incertitude qui rongent Marceau dans sa quête de Dana l'insaisissable, parti là-bas aux Amériques exercer son talent de mystificateur.

Doute et incertitude qui rongent les Parisiens au cours de ces longs mois de souffrance à cause de la guerre contre la Prusse puis de la Commune.

Un roman qui au départ désarçonne car le lecteur louvoie à vue dans le brouillard. Peu à peu, cela se décante, mais son attention est attirée par les personnages qui gravitent dans l'histoire et dans l'Histoire, délaissant quelque peu Dana qui représente le phare de l'intrigue. Le bateau à la dérive étant Marceau. Et l'on peut se demander si entre Pécherot et Dana le fuyant, l'évasif, il n'existe pas un point commun : celui de se trouver ailleurs où on les attend.

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