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STANISLAS PETROSKY |
Haine 13Aux éditions SKAVisitez leur site |
1116Lectures depuisLe samedi 11 Avril 2015
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Une lecture de |
Nouvelle. Collection Noire Sœur. Version numérique. 1,49€. Effet Haine... Lorsque l'on sort d'une maison d'arrêt des Hauts-de-Seine et que l'on veut rejoindre Caen, sans débourser un fifrelin, le meilleur moyen pour ce rendre dans la capitale bas-normande, c'est de faire du stop, et principalement sur une route nationale, voire départementale. Pourtant le narrateur n'est pas chaud. Emprunter la RN 13, c'est bien, le seul petit problème réside justement en ce nombre 13, synonyme de malheur. Pourtant il doit s'y rendre à Caen, et il sait quand et pourquoi. Il a un petit compte à régler avec une fille qu'il a connu et l'a déçu. Elle l'avait balancé aux policiers pour une histoire d'herbe, qu'il ne lui aurait pas échangé en contrepartie d'une petite coucherie. Mais si elle était belle et sculptée comme une déesse grecque, sa prestation au lit n'avait pas convaincu notre narrateur, qui en réprimande ne lui avait pas donné la botte de foin désirée. Du coup, elle l'avait dénoncée pour viol et il s'était retrouvé en cabane. Tout ça c'est du passé, et route vers la dulcinée à qui il réserve un chien de sa chatte. En cet été 1976, le soleil donne, et personne ne s'arrête, pas même un routier. Vraiment ils ne justifient pas leur qualificatif de sympa... Enfin un bon père de famille, du moins c'est l'impression qu'il donne, lui propose de monter à bord. Seulement, y'a un truc. S'il devine que Quinquin, c'est un surnom donné au narrateur à cause de la couleur de ses cheveux, a passé de longs mois à l'ombre, il reste obscur sur sa vie professionnelle, familiale, publique et privée. Quinquin déblatère, d'autant mieux que l'autre lui refile le volant, histoire de se reposer. Et Quinquin se pose des questions.
Ancré dans un style qui a fait florès dans les années cinquante et soixante, avec quelques réminiscences de faits divers dont les plus anciens se souviennent encore, Haine 13 est une nouvelle qui dépasse la limitation de vitesse. Le langage employé relève de l'argot de grand-papa, d'Audiard, de Simonin, d'Ange Bastiani, du compréhensible et de l'imagé. Mais c'est surtout à un autre auteur auquel j'ai pensé, décédé à la fin des années 70 dans un accident... de voiture. Il s'agit d'André Duquesne, alias Peter Randa. Alors hommage ou coïncidence, peu me chaut, Stanislas Petrosky est un auteur que je découvre avec plaisir et dont j'aurai l'occasion de présenter non plus une nouvelle mais un docu-roman prochainement. |
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