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SYLVAIN PETTINOTTI |
Les Oublies Du VercorsAux éditions L'ECIR |
2825Lectures depuisLe mercredi 15 Novembre 2006
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Une lecture de |
Juillet 2004, à Saint-François-en-Vercors. Léo, 14 ans, est en vacances avec sa jeune sœur et leur père instituteur. Lors d’une sortie VTT, Léo et ses copains (Michael et Antoine) trouvent dans une cache la sacoche d’un soldat allemand de la seconde guerre mondiale. L’objet rejoint l’exposition sur la Résistance organisée par son père dans l’école. Cette nuit-là, l’église est cambriolée, l’expo vandalisée, et la sacoche volée. Léo pense que le site historique d’une ruine autrefois incendiée a été aussi visité. Il mène sa petite enquête avec ses amis. Ingrid, jeune et belle Alsacienne logeant à l’hôtel, sympathise avec eux. Plusieurs personnes ont des comportements suspects : le vieux gitan Tonio et son fils ; Gilbert, ancien Résistant qui ne veut plus parler du maquis de la Plénouze ; Gaston, ex-FFI pas plus bavard ; un couple d’Américains habitant l’hôtel ; des jumeaux s’introduisant de nuit dans la ruine ; et même la grand-mère d’Ingrid. Il est étrange que Gilbert et Tonio possèdent une même photo du maquis. La ruine reçoit beaucoup de visites nocturnes, comme si ses murs recelaient des secrets. L’affaire devient dangereuse quand le logement de la famille de Léo est cambriolé. Il raconte aux gendarmes ce qu’il a observé. Les inquiétants jumeaux sont arrêtés. Ils font partie d’un gang. Mais il reste bien d'autres vérités à découvrir pour Léo et ses amis... Même si le héros de cette aventure est un ado de 14 ans, ce livre s’adresse au plus large public. En effet, le thème historique est universel. Le mystère plane sur un village rattrapé par son passé. Chercher la vérité n’est pas sans risque, face à des adultes taisant leurs secrets ou leurs méfaits. Racontée avec entrain par Léo, cette enquête est riche en péripéties et en suspense. L’auteur n’abuse pas d’un artificiel "langage jeune". Les personnages sont certes typés, mais crédibles. Le retour sur les drames vécus lors de la guerre exprime émotion et humanisme. Un roman de belle qualité.
Ce qui arrive parfois. La dernière fois, je me suis égaré dans un Chandler. Et là, le livre fait plus de 300 pages. Une épreuve, je me dis. Je reporte donc sa lecture à plus tard. Puis je finis par l'ouvrir, plus tôt que prévu, juste pour prendre la température et voir combien de temps j'allais attendre. C'est la vieille bagnole sur la couverture qui m'avait interpellé. Cette image ne ment pas. Elle donne un ton. Un chapitre. Et je le referme. Un livre, c'est une expérience intime avec l'histoire qu'un auteur vous confie, lorsqu'il s'agit d'une histoire. Le temps qu'on y accorde est tout aussi important que le temps qu'il fait à l'instant où vous ouvrez ce livre. Je le rouvre. Au premier jour des vacances d'été, trois adolescents découvrent une trappe dans une forêt du Vercors. Sous la trappe, sous la mousse, sur la terre, un objet. Un vestige. Une bombe symbolique qui va détonner dans les environs et provoquer des échos tout à fait inattendus dans le petit village de Saint François en Vercors. Il y aura des questionnements, des rencontres, des bouleversements, des hypothèses, encore des rencontres, puis un dénouement. Je ne veux pas consacrer cette chronique à résumer le livre. Je l'évoque simplement car je l'ai lu très rapidement et parce qu'il m'a aspiré dans un univers qui, par moments, me retournait celui de La guerre des boutons ou de Stand by me, le film. Et ce sont des goûts passés qui traversent la lecture, puisque l'histoire est contemporaine, mais qu'elle puise ses racines dans une Histoire plus ancienne, peut-être aussi enfouie que "l'objet" sous la trappe ? Les oubliés du Vercors fut un véritable plaisir de lecture. On n'y réfléchit pas et on se laisse emporter dans l'intrigue qui se déroule tranquillement, à mesure que le personnage principal et narrateur y déniche lui-même des clés. Car c'est une enquète. Un jeu de trappes. De questions et de réponses dissimulées ça et là, dans les vieilles pierres, dans les boites en métal ou dans les mémoires. L'auteur ne tente jamais d'embellir son écriture par des manières qui s'avèreraient quoi qu'il en soit inutiles. Et c'est pour cette raison que le roman fonctionne ; parce qu'il est proche des choses et des êtres. |
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