A peine débarqués à Orly en provenance de Corse où ils ont passé quelques jours de congés réparateurs et familiaux, le commissaire Ottaviani, Marylin dite sa Blondeur, Jean-Toussaint leur garçonnet et l’inspecteur Pietri dit Bastos qui cumule les fonctions d’ami, de cousin et de parrain, sont immédiatement mis dans le bain. Comme le proclame Ottaviani, Flic, c’est ma vraie nature, il n’a pas son pareil pour renifler les entourloupettes. Un barbu qui s’engouffre comme un voleur dans un taxi, le dit taxi qui roule à tombeau ouvert vers Paris, il n’en faut pas plus pour exciter la curiosité de nos anti-gangs. La conscience professionnelle existe. D’autant qu’à une bifurcation sur le périphérique, à la hauteur de la Porte d’Orléans, une voiture qui vient d’être dépassée par le taxi explose sans raison apparente, ralentissant la circulation. Des débris de la carcasse, les flics retirent un cadavre carbonisé et une mallette contenant des billets de banque et des papiers calcinés. Une rapide enquête auprès de la compagnie de taxis permet de localiser rapidement le barbu aux cheveux noirs. Un homme qui du jour au lendemain change d’apparence, devenant blond et imberbe. Bizarre. Bastos, qui malgré une fiancée l’attendant imperturbablement au pays natal, ne rechigne pas sur les bonnes fortunes et les conquêtes faciles, trouvera une aide précieuse en la fille délurée d’une concierge. Quant à Ottaviani, il s’apercevra que si les politiciens tergiversent à propos de l’Europe, d’autres anticipent et plantent déjà leurs jalons au-delà des frontières. Malgré une intrigue un peu mince, Georges Pierquin, qui a du métier et nous a habitué à plus élaboré, nous propose un livre agréable à lire. Une pointe d’humour omniprésente, un zeste d’érotisme, de l’action sans brutalité excessive, une écriture facile, quoique l’emploi contestable de mots d’argots désuets, une construction solide et quelques réflexions frappées du sceau du bon sens, en font un ouvrage pétillant. Il est vrai que la Blanquette de Limoux chère à l’auteur, y contribue pour beaucoup. On ne peut pas toujours être bon, mais Georges Pierquin n’est jamais mauvais. Subtil distinguo.
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