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GUILLAUME PREVOST |
Le Quadrille Des MauditsAux éditions 10/18Visitez leur site |
635Lectures depuisLe vendredi 24 Mai 2013
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Une lecture de |
Automne 1919. Âgé de vingt-six ans, François-Claudius Simon est inspecteur à la Brigade criminelle de Paris. Il y fait équipe avec Adrien Mortier, qu'il apprécie. Aux archives de la police, il a retrouvé un ami d'enfance, Lucien Desmoulins. Bien qu'encore jeune, François est un ancien combattant de la Grande guerre, terminée depuis peu. Sa “famille” à Paris, c'est la boutique de la mûre Mado et de Barnabé, grand Sénégalais qui la protège. Jadis abandonné par sa mère Blanche Simon, François ignore de nombreux aspects de son passé. Il fut élevé, ainsi que son ami Lucien, à l'orphelinat agricole de Giel, dans l'Orne. Ce pensionnat religieux était dirigé par l'abbé Malvieux, mourant en cet automne. S'il sait sa mère souffrante et internée, François ne cherche pas à renouer avec elle. Son état ne l'aiderait guère à retrouver des signes de ses origines, mais peut-être en dénichera-t-il dans les documents de l'abbé Malvieux. Côté cœur, François est sans nouvelles de son amante Elsa, partie se joindre à la révolution Russe. La jeune Fernande, vingt ans, vient d'être poignardée alors qu'elle assistait à une séance de cinématographe à l'Olympic Palace. Aucun témoin n'a rien remarqué autour du crime. Sans doute pourrait-on soupçonner le patron ruiné d'une salle voisine, le Gai Spectacle. Les aveux de ce vétéran du cinéma, interrogé par François et Mortier, n'ont aucune valeur. Après avoir vu les parents de la victime, les deux policiers situent deux suspects au sein de l'imprimerie où Fernande était employée. Toutefois, l'hypothèse reste imprécise. Une autre femme blonde est assassinée au cinéma Récamier, quelques jours plus tard. Ayant utilisé des fumigènes, le coupable a créé la panique avant de tuer sa victime et de fuir. Une gamine donne une possible description de l'assassin aux deux policiers. Surtout, c'est encore une fois lors de la diffusion d'un épisode du film “Les maudits” qu'a été commis le meurtre. Produit par la société française Lighthouse, ce serial connaît un succès populaire. François et Mortier rencontrent bientôt l'énergique producteur de ces films, Valfandier. Ce double meurtre pourrait avoir un lien avec celui de l'actrice Edwige Larivière, commis un an plus tôt. Elle tourna pour les films Pathé, ainsi que beaucoup d'acteurs désormais employés par Lighthouse. Enfermé en psychiatrie, l'assassin d'Edwige ne peut pas avoir récidivé, mais un imitateur n'est pas à exclure. Le médecin traitant le cas du criminel n'est autre que Frédéric Valfandier, fils du producteur de cinéma, et époux d'une ancienne petite amie de François. Le jeune policier cerne mal le médecin, possible suspect. Aux studios de cinéma, les policiers questionnent le réalisateur Mentola et la demie-douzaine d'acteurs du film “Les maudits”. Tous semblent posséder un bon alibi aux heures des récents meurtres. François finit par identifier le scénariste du fameux film, malgré son pseudo. Un incendie de ses locaux cause la mort du patron du Gai Spectacle. Il serait trop facile de croire à un suicide du coupable, manière de clore l'affaire qui satisferait les autorités. François va devoir explorer plusieurs pistes avant d'approcher la vérité... Après “La valse des gueules cassées” et “Le bal de l'Équarisseur”, voici la troisième affaire traitée par François-Claudius Simon. Ce polar historique a été récompensé par le Prix Messardière Roman de l'été en 2012. La période qui succède à la guerre de 14-18 reste probablement méconnue de la plupart de nos contemporains. Guillaume Prévost restitue cette époque d'une façon très vivante, fort convaincante. Les premières projections datant de 1895, le cinématographe est une invention alors en plein essor. Certains pensent déjà au “parlant”, mais ce sont encore les “serial” qui plaisent le plus au public. Il s'agissait de films courts, d'un maximum d'une demie-heure, fabriqués à la chaîne par les studios, et diffusés en salles sous forme de feuilletons. François Guérif leur rendit hommage dans son ouvrage “Le cinéma policier français” (Éd. H.Veyrier, 1979-81). Ici, la quasi-totalité des chapitres porte un titre authentique de “serial”. Riche en mystères, l'intrigue se concentre autour du cinématographe, ainsi que de la psychiatrie. Néanmoins, on s'intéresse également à la vie personnelle de François. Depuis l'orphelinat de Giel (qui existait réellement), bien des questions n'ont toujours pas de réponses pour lui. Harmonie entre enquête de police et problèmes privés, qui rend cette histoire vraiment séduisante. |
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