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EMMANUELLE PETIT |
Mobile InconnuAux éditions JEANNE COURTOISVisitez leur site |
1433Lectures depuisLe samedi 27 Avril 2013
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Une lecture de |
Dans la région grenobloise, deux voitures se sont percutées sur une route de montagne, en pleine nuit, causant un grave accident. Dans l'un des véhicules, se trouvait le docteur David Frelon. Il n'est pas le plus atteint, mais observe dès son hospitalisation un mutisme anormal. C'est qu'il pense autant à son épouse Christelle et à leur jeune fils Oscar, qu'à sa passagère. On tardera à identifier celle-ci, probablement la plus sérieusement blessée lors de l'accident. La voiture d'en face transportait quatre passagers, tous âgés d'une vingtaine d'années. La conductrice, qui tenait le volant avec une grande nervosité, c'était Suzanne. Elle est étudiante en cinquième année de médecine. Tout comme l'une des passagères, son amie et voisine Lena. Suzanne et elle ont connu des expériences similaires dans les services hospitaliers. Des jeunes femmes au caractère volontaire. À l'insu de ses proches, Lena partage la vie de Charline. La mère de Lena, Catherine Delatour, ayant toujours cherché à s'embourgeoiser, dépressive depuis son divorce, n'aurait certainement pas compris le choix de sa fille. L'autre femme se trouvant dans le véhicule, c'est bien Charline. Elle n'a sans doute pas eu le temps de prendre son sac à mains avec ses papiers, avant de les accompagner. Le dernier des quatre est un métis nommé Victor Cardineau. Journaliste débutant, fils d'un coopérant au Niger ayant épousé une femme trop trop décédée, il s'intéresse à des dossiers sensibles. La prostitution chez les étudiantes, ou les victimes de la “drogue du viol”, ce sont des sujet pour lesquels on ne manque pas de témoignages anonymes, mais très peu de plaintes sont déposées. Dès leur première rencontre, Suzanne fut sensible au charme de Victor. Tandis que sa petite sœur Rose, étudiante en première année de médecine, semblait avoir aussi trouvé l'amour. Si la police est appelée sur les lieux de l'accident, c'est qu'il existe un problème. Un coup de feu a été tiré, causant probablement le choc entre les deux véhicules. La capitaine de police Sally Babe et son adjoint quinquagénaire Édouard Breloque vont enquête, autant sur les lieux de l'accident, qu'à l'hôpital. Les exemplaires parents de Suzanne et de Rose ne mesurent pas plus la situation que les autres, arrivés tour à tour. La balistique permet une étonnante révélation: l'arme (déclarée) qui a tiré appartient à Jacques Letellier, l'oncle de Suzanne. Ni lui (ignorant que le revolver avait disparu), ni son épouse, ne peuvent être suspectés de s'être trouvé sur la route de l'accident. Avant d'aller plus mal, Victor essaie de donner un indice à la policière.“Sally s'évertue à donner un sens aux paroles de Victor. La présence des deux voitures sur la même route n'était, par conséquent, pas une coïncidence. Mais qui avait des raisons de tirer sur l'Alfa ? Et pourquoi ?” C'est dans les ordinateurs, dont celui de Victor, que résident quelques éléments de réponses... Une douteuse collision nocturne sur une route déserte, entraînant des investigations de la police. N'en déduisons surtout pas qu'il s'agit d'un classique “roman d'enquête”. Bien sûr, Sally Babe est flic, mais le fil conducteur de l'histoire, ce n'est pas elle. Tout se passe ici lors d'une seule nuit d'attente aux urgences. Avec une multiplication des flash-back, afin de nous présenter personnages et situations. Car ce sont effectivement les étudiantes en médecine et leurs proches qui sont au centre de l'intrigue. Nous voici donc plongés dans un parfait exemple de suspense psychologique, avec ses énigmatiques questions. Le risque d'un tel roman, c'est le surnombre de personnages. Six victimes gravement ou moins blessées, les familles et parents de celles-ci, plus des témoins dans le dossier sur lequel Victor devait écrire un article, on pourrait s'y perdre. Le talent de l'auteure réside en partie dans les portraits. Certains sont dessinés peu à peu, suggérés comme pour les parents de Suzanne, précisés tel le cas du père de Victor ou de la mère de Lena. C'est un mystère entouré d'un brouillard qui s'estompe progressivement, que nous a concocté Emmanuelle Petit. Certes, déjà des signes fantomatiques se distinguent peut-être, laissant penser qu'on a compris. Pourtant, on suit les détails de l'intrigue jusqu'au dénouement. C'est la preuve qu'on a besoin de faire le tour complet de la situation. Un polar réellement captivant, héritier de la meilleure tradition du genre. |
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