L’affaire commence le 3 septembre 1959. Le commissaire Brunois, de la Police Judiciaire, reçoit une lettre anonyme indiquant où se trouve le cadavre d’une jeune femme. Le policier et son adjoint, Tixier, ont bien raison d’aller vérifier sur les lieux. Le corps de la victime est vite identifié par le fermier accompagnant les enquêteurs, puisqu’elle était employée chez lui. Ayant séjourné un temps dans une maison de redressement, cette Marcelle Comte était une personne dont il n’avait pas à se plaindre. Alfred, le commis de la ferme, était amoureux de Marcelle. On apprend qu’il fut même question de mariage entre eux. D’autant que la victime possédait de belles économies. Pourquoi quitta-t-elle la ferme ce jour-là, alors que nul problème ne s’annonçait ? La véritable Marcelle Comte va très bien. Elle est mariée, menant une vie sans histoire. C’est Danielle Duperron qui usurpa naguère son identité. Depuis sa sortie du centre de redressement, son parcours fut fort chaotique. Elle se prostitua à Lyon pendant deux ans, lâchant rapidement le souteneur en lequel elle ne pouvait avoir confiance, envisageant de se marier avec un “homme bien” qu’elle appelait M.Jean. L’enquête découvrira des précisions pas si nettes à propos de ce dernier. Marié, ce M.Jean menait une drôle de double vie. Comment Danielle, fille adoptive d’un honorable notaire, en arriva-t-elle à cette existence dissolue ? Pourquoi, alors que son clerc était amoureux d’elle, le père la fit-il placer jusqu’à sa majorité en établissement surveillé ? En sortant, Danielle changea d’identité afin de ne pas renouer avec son passé. Les policiers savent que la victime a rencontré plusieurs hommes peu avant sa mort. La réaction du notaire vaut-elle un aveu ? Les mensonges de M.Jean plaident-ils vraiment contre lui ? À moins que la passion des jeux d’argent ne soit le mobile de l’assassin ? Son arrestation, avant la frontière suisse, s’annonce agitée… Un roman à l’ambiance rurale sans doute un peu datée, mais qui n’est pas sans qualités. En effet, la narration est vive autant que l’intrigue est solide, sans superflu, avec des scènes s’enchaînant parfaitement, et une chronologie habilement bousculée sur la fin. Un bon roman de mystère.
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