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JAMES PATTERSON |
La Piste Du TigreAux éditions JCLATTESVisitez leur site |
2614Lectures depuisLe samedi 17 Juin 2012
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Une lecture de |
Traduction de l’anglais/Etats-Unis par Philippe Hupp Les scènes de meurtres perpétrées avec violence, Alex Cross, l’inspecteur et psychologue du FBI y est habitué. Pourtant lorsqu’il découvre l’horreur dans une maison de Georgetown près de Washington, il ne peut refréner ses sentiments. Une famille a été décimée, le père, la mère, les enfants, mais ce qui bouleverse le plus Alex Cross, c’est qu’il reconnait en l’une des victimes une ancienne petite amie, lorsqu’ils fréquentaient ensemble les bancs de l’Université de Georgetown. Son premier amour. Les premières constatations sur les lieux du drame démontrent que plusieurs personnes ont participé au massacre, principalement des enfants. D’autres meurtres similaires se produisent peu après et Cross décide de s’investir personnellement dans cette affaire. Bree, sa compagne, inspectrice elle aussi, participe aux enquêtes et aux premières constatations sur le terrain. Grâce à un ami, il apprend que le responsable de ces tueries serait un personnage surnommé le Tigre. Mais Eric Dana, l’un des patrons de la CIA lui interdit de participer à l’enquête qui est du ressort de la célèbre agence. Le fils d’un ambassadeur nigérian est abattu dans une discothèque. Il recueille quelques renseignements primordiaux auprès des témoins qui ont assistés au meurtre. Malgré les instructions aussitôt transmises afin de les avertir, ses parents qui assistent à une réunion à Abuja, la capitale fédérale du Nigéria, sont eux aussi tués. Cross participe à une opération montée par le FBI dans l’état de Virginie, près d’une station service. Malgré la souricière, les tueurs repérés parviennent à s’enfuir. Laissant sur le carreau quelques policiers. Cross a le temps d’apercevoir le meneur, un homme imposant commandant à des gamins. Bravant les interdits émanant de Bree et de sa grand-mère Mama Nana qui élève chez lui les trois enfants d’Alex nés d’un précédent mariage, malgré les représentants de la CIA, Alex Cross décide de s’impliquer davantage. Selon certaines sources, le Tigre serait reparti au Nigeria et Cross, sur ces deniers personnels, prend un avion pour Lagos. Dans l’avion qui le mène à Lagos, il est contacté par un prêtre, le père Bombata, qui lui signifie que parvenu sur place il risque d’avoir besoin de son aide. Mais tout d’abord Cross doit contacter Flaherty, le représentant local de la CIA. Dès son arrivée à l’aéroport il est en butte aux tracasseries douanières et policières. Les pots-de-vin et le graissage de pattes est monnaie courante. Cela ne suffit pas. Il est arrêté et conduit dans une prison où il végète près de trois jours. Il est molesté, a le nez cassé, recueille auprès d’autres prisonniers quelques informations puis il est libéré en piteux état. Ses démarches, d’abord en compagnie d’un homme amputé d’un bras et dont il fait la connaissance dans une mine de diamants, puis d’Adanne, une journaliste qui traque elle aussi le Tigre, le conduisent en différents points du Nigéria, de la Sierra Leone, du Libéria et jusqu’au Darfour, dans un camp de réfugiés. Il risque sa vie à plusieurs reprises, assiste impuissant à de nombreuses exactions, à des massacres, et se voit investi d’une mission : en tant qu’Américain, il doit raconter ce qu’il a vu afin d’en informer le monde entier. Avec l’espoir que les meurtres, les massacres, les génocides ethniques soient connus de tous afin qu’une éventuelle prise de conscience puisse remédier à tous ces homicides. Si certains des romans de James Patterson sont faciles à lire, simples dans les intrigues parfois convenues mais toujours distillées avec un métier certain, ici l’auteur nous entraîne dans une suite d’aventures poignantes, terribles, difficiles à supporter tant l’horreur décrite est prégnante, et il démontre un esprit humaniste. Il dénonce les horreurs qui se perpétuent dans cette partie du continent africain, où les membres des ONG, les soldats de l’ONU et autres pacificateurs ont du mal à assumer leurs missions. La prévarication balaie les bons sentiments, quant ils existent, les brutalités commises tout autant par des bandes organisées que par les policiers font froid dans le dos, et le lecteur ressort meurtri, affligé, ému, indigné, révolté devant l’étalage des sauvageries, des atrocités, du barbarisme qui suintent de ces pages. Sont également dénoncés la corruption, les trafics en tous genres, diamants et pétrole, les magouilles financières internationales et le double jeu de la CIA. Un roman noir dans lequel l’auteur est tout autant impliqué que son héros, et si cela pouvait avoir un minimum d’impact dans les consciences, on pourra se dire que James Patterson a réussi dans son entreprise. Mais combien n’y verront là qu’un roman de fiction, d’aventures, dans un contexte où personne ou presque se sent concerné, puisque tout dépend du ressort des états et de leur implication, de leur bon vouloir à régler les problèmes en faisant abstraction des enjeux financiers ?
À Washington, Alex Cross est un enquêteur de la brigade criminelle. Concubin de sa collègue Bree Stone, il est père de famille et s’occupe aussi de sa grand-mère. C’est un policier expérimenté, disposant d’une certaine autonomie. Les affaires hors normes sont sa spécialité. Le massacre d’une famille d’Afro-Américain, les Cox, est spectaculaire. Cinq victimes, parmi lesquelles Ellie Cox, qui fut autrefois la petite amie d’Alex. Elle était principalement ciblée, peut-être à cause de son dernier manuscrit en cours d’écriture. Peu de temps après, un musulman et sa famille sont retrouvés égorgés auprès de leur mosquée. Pour Alex, nul doute que ce soit l’œuvre de la même bande, dont les membres semblent mineurs. Bien qu’il ait des contacts à la CIA, ceux-ci se montrent peu coopératifs. Alex et ses collègues tendent une embuscade autour d’une station-service de Virginie. Ils sont directement confrontés au gang des meurtriers, qui n’hésitent pas à utiliser une solution explosive pour s’en tirer. Le chef de cette bande de jeunes sauvages est un grand Noir africain (deux mètres, 113 kilos) qu’on appelle Le Tigre. Malgré sa corpulence, il est athlétique. Sans pitié, il pousse les mineurs de son gang aux pires extrémités. Une attaque armée fait quatre victimes à la sortie d’une boite de nuit, dont le fils de l’ambassadeur du Nigeria. Alex a déjà trouvé des indices en lien avec ce pays, au sujet duquel Ellie Cox avait enquêté récemment. Son instinct lui dit qu’il existe un rapport avec les massacres précédents. D’ailleurs, les parents de la victime sont assassinés en Afrique au même moment. Alex décide de poursuivre ses investigations au Nigeria. Sowande, dit Le Tigre, continue ses missions criminelles. Son commanditaire et lui-même sont informés des projets d’Alex Cross. Le policier américain débarque à l’aéroport de Lagos. Dès la sortie, il est enlevé, frappé, et se retrouve bientôt enfermé à la prison de Kirikiri. Les geôliers sont ici intraitables. L’agent Flaherty de la CIA va lui permettre de retrouver la liberté quelques jours plus tard. Alex n’a pas le temps de faire du tourisme à Lagos, dit go-slow city. Selon un indic de Flaherty, Le Tigre se trouve maintenant en Sierra Leone. En effet, il cause des victimes à la mine de diamants de Koidu. Sur sa piste, Alex le traque avec un temps de retard. De retour aux Etats-Unis, le policier n’en a pas fini avec cette enquête. Ses enfants et sa grand-mère sont autant que lui menacés. Obstiné, Alex finira par dénicher des preuves contre le commanditaire du Tigre… Il est toujours très agréable de proposer le survol d’un roman de James Patterson. Même si l’on fournit quelques détails, une multitude d’autres péripéties restent à découvrir pour les futurs lecteurs. Ce douzième suspense ayant pour héros Alex Cross est un authentique roman d’aventures, raconté avec cette fluidité qui est la qualité première des livres de cet auteur. Quelques scènes nous permettent de ne pas perdre de vue Le Tigre mais, pour l’essentiel, on suit comme son ombre cet enquêteur tenace. C’est aussi une manière de percevoir les facettes humaines de ce policier, dans son quotidien ou égaré en Afrique. Il faut reconnaître que c’est avec une certaine lucidité que Patterson évoque le cas du Nigeria. Cette dictature est financée en grande partie par les Occidentaux, en échange du pétrole dans le Delta du Niger. Un pays où règne la corruption, les conflits ethniques et religieux, où diverses factions armées imposent leur loi. Sans doute l’exemple même du déséquilibre africain, ce qui apporte à cette fiction un réalisme supplémentaire. Au fil de ses tribulations, Alex Cross ne doit faire confiance à personne s’il veut dépasser le danger, et découvrir la vérité. Un suspense comme on les aime, agité et captivant. |
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