electre à la havane de Leonardo PADURA


Electre à La Havane PADURA14

LEONARDO PADURA

Electre à La Havane


Aux éditions METAILIE, SUITES

2136

Lectures depuis
Le samedi 21 Novembre 2004

fleche Soutenez RayonPolar en achetant
electre à la havane
sur
Amazone


fleche
fleche

Leonardo PADURA




Une lecture de
JEAN-CLAUDE RENOUX

JEAN-CLAUDE RENOUX  
"Electre à la Havane" est le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre de Padura.
Leonardo Padura est Cubain, il vit et publie sur l'île, ne se cache pas d'être anticastriste (il met un point d'honneur à ne jamais prononcer le nom de Fidel Castro), et il a adopté l'écriture des grands auteurs américains : décrire et non pas dire. Pas de dénonciation, la description se suffit à elle-même et c'est au lecteur de puiser en lui l'émotion que va faire naître la narration : révolte, colère, tendresse, jubilation. C'est tout cela qui passe à travers le tableau de Cuba et du peuple cubain dont l'intrigue n'est que le prétexte. Mais quelle belle, rare et forte histoire que voilà ! Le Conde, machiste et homophobe, qui est à Padura ce que Maigret est à Simenon, est appelé à enquêter sur le meurtre d'un travesti et à rencontrer le Marques, un génie du théâtre contemporain. Un ex génie plutôt, car c'est un homme brisé parce que homosexuel et parce que ses mises en scène ne correspondaient aux canons du réalisme socialiste du début des années 70. C'était l'époque où l'on internait les baptistes, et tous les éléments antisociaux et d'abord les homos.
"Les salauds, dira le Marques, ce sont les autres : les policiers pour leur propre compte, les commissaires volontaires, les poursuivants spontanés, les délateurs sans salaire, les juges par goût, tous ceux qui se croient maîtres de la vie, du destin et même de la pureté morale, culturelle, voire historique d'un pays..."
Le premier contact du Conde avec le Marques est marqué par le dégoût que lui inspire le personnage : c'est à peine s'il ose lui serrer la main. La progression de la relation entre les deux hommes est subtile et parfaitement maîtrisée. Peu à peu, l'écrivain refoulé parce que non-conformiste qu'est le Conde va se prendre de respect pour le Marques, au point de lui faire lire une nouvelle qu'il a écrite. C'est là que le tour de main de Padura se fait sentir, car à la lecture de la nouvelle, on ne peut s'empêcher de se dire : "C'est pas mal, mais il y a quelque chose qui cloche à la fin". C'est précisément ce que dira le Marques après avoir affirmé que la nouvelle est bonne et que le Conde a du talent.
Leur relation évoluera jusqu'à une espèce d'affection et de tendresse qui ne peut s'avouer. C'est vraiment du grand art !
Quant à l'intrigue en elle-même elle n'est que de peu d'importance, "Electre à La havane" est une vaste réflexion sur la culture et sur l'homophobie ( homophobie qui n'est pas propre à Cuba ni au régime, où d'ailleurs les persécutions ont cessé, mais à tous les pays de l'Amérique latine, sans parler des Etats-Unis où l'homosexualité est un délit dans certains Etats qui se mèlent aussi, Bible en main, de légiférer sur les rapports intimes autorisés ou proscrits dans le couple).


Une autre lecture du

Electre à La Havane

de
L A

L A
Dans le Bois de la Havane un jeune travesti, vêtu d’une magnifique robe rouge, est retrouvé assassiné. « Apres avoir tué le travesti (l’assassin) lui a baissé le slip et a fouillé dans son anus » déclare le légiste en observant la dépouille d’Alexis Arayan.
L’inspecteur Conde, à qui échoit la dure tâche de mener cette enquête, est très embarrassé par l’identité de la victime. Il s’agit du fils d’un important dignitaire du régime. Et avec les gens important mieux vaut avancer prudemment !
Mais autre chose le dérange dans cette affaire peu banale : il n’a pas d’autre possibilité que de se plonger dans le milieu gay de la Havane. Autant dire que Conde s’avance en terrain délicat dans un univers qu’il ignore et que son éducation de macho tropical vouerait aux flamme de l’enfer s’il était croyant.
Mais comment faire autrement ? Comment échapper à cette corvée ? Comment ne pas tenter de décoder les rites des homosexuels ? Comment ne pas « fréquenter » Alberto Marqués, vieil homosexuel, au sujet duquel courent les histoires les plus folles ? Condé se résout à rendre visite à ce vieux dramaturge qui vit dans une « villa » aux volets perpétuellement clos. Mais au fil de ses entrevues la méfiance de Condé s’émousse, et c’est avec curiosité qu’il l’écoute raconter sa jeunesse, ses souvenirs d’un voyage à Paris… du temps où il était un dramaturge vanté, adulé et où il échafaudait le projet de monter son Electre à la Havane…
L’enquête de Condé se perd dans les méandres des souvenirs de cet intellectuel que le stalinisme aux senteurs de canne à sucre a banni au terme d’un procès aux relents moscovites. Elle se perd dans l’histoire d’un peuple égaré sur les terres d’Afrique… pour finalement se conclure dans les égouts du régime que hantent les ignobles besogneux arrivistes et opportunistes.

Autres titres de
leonardo padura



Adios Hemingway

Les Brumes Du Passé

L’automne à Cuba
livrenpoche
Chercher leonardo padura



 
 



Pour être informé des Mises à Jour, Abonnez-vous à l'Hebdo du RayonPolar
Indiquez votre Mail

Les réclames du RayonPolar

Pour votre publicité, contactez le site

Pub sur RayonPolar

Sur les 32200 pages du Site
chiffres Google Le jeudi 3 Novembre 2011







En accédant à ce site marchand par l'intermédiaire de ce lien vous soutenez financièrement le RayonPolar






Site dédié au Polar-Film-Série
Si vous entrez directement sur cette page,
Retrouvez ses nouvelles en ligne, ses critiques de polars, de films, de séries TV
Sa liste de revues et sa galerie de couvertures de polars anciens.
Visitez le Rayon Polar
Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques.
- Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique britannique















Pinterest
(C) Les textes n'engagent que leurs signataires
RayonPolar
Certaines illustrations de ce site sont des reprises des couvertures de la collection Néo et sont signées
Jean-Claude Claeys.

Reproduit ici avec son aimable autorisation
Pour visiter son Site
Pour acheter des originaux
Cliquez sur l'image
RayonPolar