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STEPHANE PAJOT |
Aztèques FreaksAux éditions BALEINEVisitez leur site |
775Lectures depuisLe vendredi 13 Janvier 2012
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Une lecture de |
Dans le bistrot de Gérard, avenue Ledru-Rollin, on s’excite sur les suppositoires frasques de DSK à New York. Le troussage de soubrettes, Gabriel Lecouvreur n’y joue qu’avec sa Chéryl préférée, magicienne du Kamasoutra. Revigoré, Le Poulpe a des envies de prendre l’air entre la Loire et l’Erdre. Car il a appris que c’est le cirque à Nantes. Plus précisément qu’un artiste lilliputien de l’Olympic Circus s’est suicidé par pendaison dans le passage La Pommeraye. Et qu’un avaleur de grenouilles, du même cirque, est porté disparu depuis quelques jours. Gabriel n’a pas besoin d’aller bien loin en ville pour s’informer. Au buffet de la gare, le barman Thomas est un circophile, un ardent passionné connaissant toutes les attractions présentées par l’Olympic Circus. D’ailleurs les frères Hugo, géants authentiques, et quelques autres artistes fréquentent son bar chaque mardi. Thomas a recommandé à Gabriel l’hôtel des Camélias. C’est plus proche du boui-boui que du palace, mais certains artistes de passage y logent régulièrement. Et l’accueil est assuré par l’une d’entre eux. En guise de bienvenue, une intervention policière musclée conduit Gabriel au commissariat. Y a maldonne, flics sur les nerfs, erreur sur le suspect. L’article de presse du localier Pierre-Cénon Trigo complète les informations du Poulpe. Vu que le lilliputien est mort d’abord d’une balle dans la tête, le journaliste n’exclut pas un meurtre. Quant à l’avaleur de grenouilles, pas de nouvelles ne signifie pas bonne nouvelle. Pour Gabriel, direction le square du Maquis-de-Saffré, à la découverte des animations présentées par les “phénomènes de foires”. Les bonimenteurs sont à l’œuvre, attirant le public, dans une ambiance aussi festive qu’insolite. Le Poulpe s’introduit clandestinement dans la roulotte du disparu, en quête d’un éventuel indice. Vanzini, le directeur du cirque, va bientôt l’engager comme figurant dans son propre rôle poulpesque. Ce qui permet à Gabriel d’approcher encore davantage les artistes de l’Olympic. Il y a même de l’Aztèque au menu, remarque-t-il. Plus exactement un couple d’amis des victimes, soi-disant héritier des civilisations précolombiennes. C’est plutôt par l’attirante Wanda, charmeuse de serpents ressemblant à Chéryl en brune, que Gabriel se laisse dévorer. Tester les spécialités locales de bières dans les bistrots du centre-ville nantais, ou fréquenter le club des amis circophiles du barman Thomas, ça n’apprend pas grand-chose à Gabriel. Pourtant, le danger rôde toujours autour du cirque… Le bouillonnement culturel n’est pas un vain mot lorsqu’on parle de Nantes. Les lieux de rencontre y foisonnent. Les initiatives artistiques y sont nombreuses et diverses. Stéphane Pajot nous en a déjà donné un aperçu en 2011 dans “Carnaval infernal”, une aventure de Léo Tanguy, cousin breton du Poulpe. Cette fois, “Aztèques freaks” est le prétexte à une balade de l’octopode au cœur de cette ville, dont l’auteur nantais connaît autant l’histoire que chaque lieu. Voici donc l’infatigable Gabriel au milieu de disgraciés du physique, qui transforment leur singularité en atout artistique. Ambiance décalée, aussi quelque peu troublante, puisque évoquant le film marquant de Tod Browning “Freaks” (La monstrueuse parade, 1932). Sans oublier Phineas Taylor Barnum (1810-1891), qui mit en valeur les “phénomènes de foires”. Si le contexte est important, l’intrigue criminelle et ses mystères ne sont pas négligés non plus. Du bout de ses tentacules, Le Poulpe ne manquera pas de nous désigner les coupables. Un épisode très séduisant de cette série. |
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