l’homme qui en voulait trop de Patrice PELISSIER


L’homme Qui En Voulait Trop PELISSIER122

PATRICE PELISSIER

L’homme Qui En Voulait Trop


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Le vendredi 7 Octobre 2011

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Patrice PELISSIER




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Les Combes, c’est un hameau perdu dans le massif du Sancy, en Auvergne. Une poignée de maisons, d’autant plus isolées qu’il neige fort en ce début décembre. C’est là que vivent Claude, un enseignant, et sa compagne infirmière Sylvie. Leur maison est encore en rénovation, la réparant selon leurs moyens. Celle où habite André, vieux bonhomme acariâtre, est carrément crasseuse. Il s’en fiche, c’est un logement qu’il loue à sa sœur qu’il déteste. À l’inverse, le confort règne dans le gîte de Noémie, qui reçoit ponctuellement des touristes. C’est chez elle que les voisins se réfugient en cas de “Blitz”, car elle dispose d’un générateur électrique. Le “Blitz”, ce sont des périodes comme celle-ci, où la neige coupe les relations avec l’extérieur. Dernière habitante, Julia est une Hollandaise de 47 ans ayant rompu avec son passé après le décès de son mari. Elle a aménagé sa maison à son goût, offrant sans doute la plus agréable ambiance du hameau.

Il arrive que Julia invite chez elle des amants de passage. C’est le cas d’Alex Marchand, un bellâtre de trente-cinq ans. Séducteur fauché, vivotant entre jobs occasionnels et générosité de ses conquêtes, il aimerait prolonger son séjour ici. L’isolement, causé par la neige ayant envahi la contrée, lui donne ce prétexte. Il se sent bien adopté par les gens des Combes. Peut-il deviner que Noémie n’a pas une si bonne opinion du voisinage ? Au moins Alex sait-il que le vieil André a deux armes dangereuses : un fusil puissant et un armagnac dévastateur. Alors que l’alerte météo est au plus fort, un étranger au hameau débarque après (dit-il) un incident en voiture. En réalité, ce Maurice Jésup représente une menace. Trop bien renseigné sur chacune des personnes vivant là, il sera le catalyseur du drame qui va bientôt se jouer en ces lieux.

Quelques jours plus tard, on découvre qu’un massacre s’est produit au hameau. Les premières constatations effectuées par les gendarmes, des enquêteurs de toute la région arrivent massivement. Outre un général, le procureur, le préfet, les journalistes ne vont pas tarder à rejoindre les Combes. Le carnage ayant causé six morts, l’affaire est sérieuse. On finit par retrouver un survivant à l’extérieur du hameau, gravement blessé, dans le coma, rapidement hospitalisé à Clermont-Ferrand. Le jeune gendarme Delaire apparaît le plus efficace, notant tout dans son petit carnet, à l’ancienne. Il y dessine un plan qui a le mérite de mettre à plat la scène de crime dans son ensemble. Néanmoins, ça ne lui indique pas l’enchaînement meurtrier, ni les raisons du massacre. Le septième homme, la victime gisant dans la neige à l’extérieur du hameau, est le suspect probable. Pourtant, les enquêteurs ont fort peu de chances de retrouver la vérité…

Il s’agit bien d’un roman policier “dans la tradition”. Le décor montagneux et un petit groupe de personnes s’y prêtent, loin de tout sous une tempête de neige. Une partie de la narration est assurée par Alex, témoin intrusif. C’est plutôt un oisif profiteur qu’un vrai cynique, mais il évolue avec les circonstances. Du côté de la gendarmerie, on nous raconte objectivement les faits. De gros moyens sont déployés, mais peu d’hypothèses réellement étayées, faute d’éléments. La tonalité du récit ne cherche pas une noirceur chargée. Hormis la reconstitution des crimes, peu de violence exprimée puisque le résultat est déjà sanglant. Les portraits n’accablent pas les protagonistes, sans masquer leurs failles, ni leur jeu parfois malsain. On constate la dégradation menant au carnage, on ne juge pas. “Classique” encore : on dispose de plus d’atouts que les enquêteurs, belle astuce pour créer une complicité avec les lecteurs. Une sympathique “pirouette” finale conclut cette affaire. Un suspense très réussi, extrêmement plaisant à lire.

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CLAUDE LE NOCHER
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Une autre lecture du

L’homme Qui En Voulait Trop

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

En cette fin de novembre, le massif auvergnat essuie une tempête de neige dont les anciens ne se souviennent pas en avoir connu une identique depuis des décennies. Un qui est content et se frotte les mains, c’est bien Jean Deschamps qui va pouvoir sortir son chasse-neige afin de déblayer la route qui traverse le hameau des Combes, au cœur du Sancy. Son enthousiasme est rapidement refroidi, c’est le mot qui convient, lorsqu’il arrive sur place. Le corps d’une femme blonde est étendu dans la neige ensanglantée, le ventre perforé à l’aide d’une fourche. Aussitôt il appelle les gendarmes et les secours.

Arrivés sur place les représentants de la maréchaussée et les pompiers ne peuvent que constater le décès de la jeune femme. Seulement leur surprise va croissant lorsqu’en visitant les cinq ou six maisons du hameau ils découvrent d’autres cadavres. Une femme gît au bas d’un escalier, le cou rompu, un homme a été égorgé, une autre femme a le crâne fracassé, probablement à l’aide d’une bûche retrouvée non loin, un vieillard n’a pas digéré une salve de carabine. Cinq cadavres auquel s’ajoute un autre, retrouvé sur son lit dans une chambre, décédé de mort naturelle selon les premières constatations. Un inconnu du capitaine Feyrat et du gendarme Delaire qui connaissaient tous les résidents du lieu-dit.

D’abord Julia, une Hollandaise, la quarantaine prononcée, alerte et enjouée, qui écrivait des romans pour enfants publiés dans son pays natal. Considérée comme une croqueuse d’hommes depuis son installation cinq ans auparavant et son veuvage. Ensuite Noémie Auch qui avait transformé sa maison en gîte après avoir plaqué son travail dans une grande société d’audit parisienne. Ensuite un couple, Claude Tinto et Sylvie Mauresm, lui instituteur et elle infirmière libérale. Enfin André, un vieux grognon, porté sur l’alcool et particulièrement l’armagnac qu’il améliorait avec une eau-de-vie locale dépassant hautement le taux d’alcool autorisé. Il se murmurait qu’entre lui et Noémie, il se passait des choses, mais ne nous éternisons pas sur des ragots qui sont peut-être des véracités. Il n’entretenait pas sa maison, uniquement dans un esprit de vengeance à l’encontre de sa sœur propriétaire. Sinon tous les autres avaient restauré leurs domiciles afin de vivre plus confortablement, quoique pour certains les travaux n’étaient point terminés par manque d’argent.

Une véritable bouteille à l’encre rouge versée dans un désert de neige pour des enquêteurs qui ne savent pas par quel bout prendre l’enquête. D’autant que des sommités de l’administration, hauts fonctionnaires de la République et gradés impatients de la gendarmerie piaffent d’impatience. Il faut un résultat à tout prix, même si la vérité n’est pas au bout du chemin, ne serait-ce que pour contenter les journalistes et l’opinion publique. Chacun possède sa thèse, parfois en contradiction avec celle de leurs subordonnés ou des représentants de l’Etat, dans un esprit de conflit larvé. Est-ce le fait d’un seul meurtrier qui aurait utilisé différents moyens pour supprimer ses semblables, ou une guerre de clan de laquelle personne ne serait sorti vivant ? Personne ? Si, enfoui dans la neige à quelques dizaines de mètres du hameau est retrouvé un homme. Eventré lui aussi, mais vivant. Enfin, plongé dans le coma, mais à la médecine rien n’est impossible. Les secours et les gendarmes aimeraient pouvoir s’en persuader.

Le lecteur possède cet avantage sur les enquêteurs, c’est qu’il connait au moins l’identité d’un des deux inconnus et son parcours jusqu’au hameau. Alex est un parasite, qui use et abuse de sa belle gueule pour se faire entretenir par des femmes en manque… d’affection. C’est ainsi qu’il rencontre dans un café Julia avec laquelle il sympathise. Elle lui propose de l’héberger durant un certain temps, afin de meubler ses soirées. Il s’installe et fait la connaissance des autres habitants du village, lesquels l’adoptent rapidement. La tempête de neige fait rage et l’électricité vient à manquer. Heureusement, Noémie, prévoyante, dispose d’un groupe électrogène, ce qui leur permet de se retrouver le soir pour manger ensemble. Le Blitz, comme appellent les résidents quoique ce mot est inapproprié, est source de désagréments surtout lorsqu’un individu disant se nommer Maurice Jesup fait irruption. Sa voiture est embourbée, et il arrive à pied, une mallette à la main. Cette intrusion dans la petite communauté va générer bientôt une animosité fatale.

Construit comme un huis-clos étouffant, malgré la froidure extérieure, ce roman n’est pas sans nous rappeler quelques œuvres d’Agatha Christie et autres auteurs de suspense. Avec toutefois cette particularité que le présent et le passé s’entrelacent. C'est-à-dire la découverte du corps puis l’enquête qui s’ensuit sont découpés en strates par la narration de la rencontre entre Julia et Alex puis la description des événements dramatiques. Patrice Pelissier, qui fut libraire, ah le beau métier en voie de disparition, à Clermont-Ferrand, connait ses classiques et nous offre un petit bijou. Ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser à l’actualité : « A cinq heures du matin, une carte d’état-major sous les yeux, il (Jean Deschamps, le conducteur d’engins de déblaiement) étudia le réseau secondaire, non prioritaire par rapport à l’unique route qui menait à la station. Certains jours, il était préférable d’être skieur qu’élève. Mais ce n’était pas les enfants qui reprocheraient aux élus locaux de privilégier l’argent plutôt que le savoir ».

Un roman rafraichissant (si, si !) dont l’intrigue ne s’envase pas dans des considérations oiseuses.

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PAUL MAUGENDRE
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