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PASCAL PRATZ |
EsméraldaAux éditions SKAVisitez leur site |
710Lectures depuisLe jeudi 21 Mai 2015
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Une lecture de |
Collection Culissime. 0,99€. Et le narrateur ne se nomme pas Quasimodo...
La grande Ducasse bat son plein et le narrateur flâne parmi les manèges, les stands, assailli par les odeurs de frites, de barbe à papa et pommes d'amour. Une fête foraine qui va durer pendant deux mois. Il est seul et donc il peut se rendre où il le désire sans être tiraillé par des demandes émanant de gamins turbulents et exigeants ou de femme désireuse de trouver le grand frisson ailleurs que dans la chambre conjugale. Ce n'est pas le décor externe du Palais des Horreurs qui l'attire, ni les cris, les hurlements d'extase des demoiselles qui s'engouffrent dans cette bouche géante pour en ressortir par une ouverture en forme d'anus (c'est pas moi qui ai eu l'idée de cette image suggestive, mais l'auteur), non, c'est la gente demoiselle qui se tient à la caisse. Elle est belle comme... Tiens l'image m'échappe... Ses cheveux couleur d'incendie et ses yeux verts l'aspirent et aussitôt il lui pose une question qui dénote une recherche linguistique savante et osée, du genre : Vous finissez à quelle heure ? Rendez-vous est pris pour minuit, heure de fermeture de l'attraction. Minuit personne, le temps passe, un peu plus tard, personne, il poireaute, personne, enfin vers une heure du matin, la voilà qui arrive, toujours aussi belle, éblouissante, provocante. Et à ce moment se joue une scène qui le pétrifie. Elle lui prend la main et s'en va et lui, il reste comme un manchot accroché à sa banquise. Retour arrière et s'engage une conversation pour le moins passionnante, qui consiste à savoir ce qu'ils vont pouvoir faire et où. Non seulement elle a un corps admirable, qu'il dévore des yeux, mais au goût c'est une déferlante de friandises dont il se repait avec volupté. Et rendez-vous est pris pour le lendemain soir, afin de savoir si les sensations seront les mêmes et aussi sensationnelles. Mais il semblerait bien qu'une diablerie se soit glissée dans leur chambre, des pattes fourchues pouvant en attester.
Nouvelle érotique, comme le laisse supposer le titre de la collection, mais également à tendance onirique et fantastique, Esméralda joue avec les sens, et pas uniquement celui du toucher du narrateur, et par voie de conséquence du lecteur. Esméralda, comment dire, s'envoie en l'air dans toute l'acception du terme, aussi bien au figuré qu'au propre. Et le narrateur la suit dans cette explosion charnelle, à sa grande joie mais également à son grand étonnement. Bref ils passent tous les deux une nuit mémorable et le lecteur un moment lui aussi mémorable.
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