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JEAN-BERNARD POUY |
La Belle De FontenayAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
1285Lectures depuisLe mardi 13 Octobre 2015
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Une lecture de |
N°2290. Parution février 1992. 240 pages. Réédition Folio Policier N°76. Parution mai 1999. 272 pages. 7,50€. Aucun rapport avec la dame aux chapeaux et aux miss... D'origine espagnole, Enric Jovillar vit dans la proche banlieue parisienne et tel Candide, il cultive son jardin choisissant soigneusement sa semence de pommes de terre, de préférence de la Belle de Fontenay. Orphelin, il a reçu à neuf ans, en pleine guerre d'Espagne, une balle dans la tête, ce qui l'a rendu sourd. Depuis, pour compenser, il a perdu volontairement l'usage de la parole. Après une vie chaotique et bien remplie, il n'aspire qu'à une retraite paisible. Anarchiste au grand cœur, il se vautre dans le calme et le silence. Le mardi, jour sacré, il rejoint ses copains et tape la belotte. Lorsqu'il fait beau, Laura, une jeunette fréquentant le lycée Jules Romains, s'installe sur son carré de pelouse et se laisse béatement bronzer, tandis qu'il sarcle, bine, surveille ses plants de pomme de terre et ses tomates. Un jour, fini la tranquillité. Son jardin est envahi par des policiers, le commissaire Gaillet en tête. Dans le tonneau où Jovillar recueille l'eau de pluie, l'eau précieuse des plantes, les pandores repêchent le cadavre de Laura. Dix-sept ans, la fleur de l'âge. Jovillar est immédiatement soupçonné, ses antécédents ne plaidant pas en sa faveur. Et que voulez-vous répondre à des flics qui ne veulent pas vous entendre, lorsqu'on est sourd et muet ! Alors l'anar bucolique et patatophile décide d'enquêter en marge de la police officielle qui a été obligée de le relaxer grâce à un alibi en béton et inopiné. Jovillar, en côtoyant les lycéens, les adolescents, les amis de Laura, ses professeurs, piétine de nombreuses plates-bandes, suit un chemin bordé de ronces et débouche sur un champ d'ortie. De quoi faire rager un jardinier méticuleux qui n'apprécie pas qu'on lui raconte des salades.
Sous des dehors bourrus, pince sans rire, Jean-Bernard Pouy recèle une grande sensibilité. Une qualité et un état d'esprit que l'on retrouve dans ses romans s'inscrivant en marge des modes. Mais c'est également un iconoclaste qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat et l'épilogue de La Belle de Fontenay n'étonnera pas ceux qui ont apprécié son précédent roman à la Série Noire, Le cinéma de papa. Il subsiste en Jovillar, son héros, quelques miettes de juvénilité ainsi qu'une pointe de superstition. Son plaisir est de lire les conseils, suggestions, maximes et autres sentences, sur les gaufrettes craquantes, délices de son enfance. Jovillar a également la phobie des fautes d'orthographe et il ne se prive pas de faire remarquer leurs erreurs à ses interlocuteurs, surtout si ceux-ci lui déplaisent. Ah, si l'imprimeur pouvait en prendre de la graine et éviter à l'avenir les moult coquilles qui parsèment ce roman !
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/09/jean-bernard-pouy-suzanne-et-les-ringards.html
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