Rêves brisés de Francis PORNON


Rêves Brisés PORNON92

FRANCIS PORNON

Rêves Brisés


Aux éditions PASCAL GALODE

4465

Lectures depuis
Le mardi 2 Novembre 2010

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Francis PORNON




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Latécoère, l’Aéropostale, Sud Aviation, Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet, autant de noms de sociétés et d’aviateurs qui restent attachés à Toulouse, ville berceau de l’aéronautique. Depuis l’Airbus a pris la relève même si la construction de ce fleuron de l’aviation est disséminée entre plusieurs pays de l’Union Européenne et délocalisée partiellement. Alors, que des suicides d’employés entachent le renom de l’entreprise ne plait guère en haut lieu. Une femme qui ne veut pas décliner son nom et qui la mandate, propose une conséquente somme d’argent à Aymeric Mercader, surnommé le Cathare, ancien journaliste reconverti comme détective privé et à son ami et adjoint Jojo, afin d’enquêter. Mais ces suicides, s’ils différent dans leur conception, possèdent toutefois un point commun. Du moins c’est que pense Aymeric, car si tous ces défunts travaillaient pour Airbus ou ses sous-traitants, tout tourne autour du feu et de l’eau. Aymeric s’attache à remonter la piste en partant d’une noyée, Evelyne Pigasse. Jojo et lui s’invitent donc dans l’appartement de la jeune femme, séparée de son mari et mère d’un enfant. A priori, elle ne possédait pas le bon profil pour devenir candidate au suicide. Les deux hommes ne trouvent rien de spécial au cours de leur inspection, sauf un livre de chevet dans lequel un passage a été coché :

Car avec un labeur surhumain

Je tire de la neige froide un feu clair

Et de l’eau douce de la mer…

Ces vers, un peu abscons écrits par un trouvère du Moyen Âge n’ont apparemment rien à voir avec l’aviation, mais peut-être avec le suicide de la jeune femme. A Aymeric d’en dénicher la signification. Une agression, perpétrée à l’aide d’une bouteille de bière emplie de white spirit, leur est signalée. Mélanie, la victime, est une jeune fille et heureusement des témoins présents sur les lieux ont pu éviter le drame. Les deux amis la rencontrent à l’hôpital puis la prennent en charge. Ils se rendent compte rapidement qu’elle est accro à la cocaïne et Jojo se charge de la ravitailler. Seulement, est-ce parce qu’il se montre un peu trop entreprenant en voulant changer les bandages qui enserrent les jambes de la blessée, ou pour une autre raison propre à Mélanie, mais la jeune fille parait lui en vouloir sérieusement. Une bénévole du syndicat, surnommé Chasse-neige, est elle aussi rayée des effectifs, sans qu’elle l’ait souhaité. Aymeric rencontre Caïn un ancien policier, en retraite mais qui a gardé des accointances avec des collègues, Bertrand un syndicaliste du NRG, Nouveau rassemblement général, qui se bat contre les suppressions d’emploi dans le groupe et est toujours accompagné d’Otto, un garde corps taillé dans la masse, une bibliothécaire qui lui prête des ouvrages sur Mermoz, et quelques membres des familles des défunts. D’autres protagonistes grenouillent dans cette intrigue dont un amoureux de l’aviation et de Mermoz qui a transformé son grenier en musée de l’air et un Enquêteur sur lequel dont personne ne peut donner le moindre renseignement. L’enquête avance tout doucement avec des extensions imprévues, des visites dans le vieux Toulouse et ses égouts. Et au delà de l’enquête proprement dite le lecteur se trouve fasciné par le personnage Aymeric. Notre détective sexagénaire se montre fin gourmet, il se prépare sa popote à l’aide de graisse de canard, et ne boit en théorie jamais avant le coucher du soleil, un principe édicté par Hemingway et un peu à cause d’un accident cardiaque survenu quelques années auparavant. Il retrouve Maria, une chanteuse de bel canto pour laquelle il ressent quelque affinité, pratique le Viet vo dao, un art martial importé d’Indochine, et se plonge volontiers dans les réminiscences du passé, le sien et celui des autres. Quant à Jojo, sorte de Bérurier toulousain, il n’apprécie pas du tout que ses interlocuteurs s’expriment en disant « On », rétorquant que On est un imbécile. Ce qui m’a ramené quelques décennies en arrière lorsque l’une de mes institutrices affirmait : On, pronom imbécile qui qualifie celui qui l’emploie. Mais le roman comporte bien d’autres attraits, historiques et sociaux. Par exemple le combat du syndicaliste contre le plan du groupe SADE qui prévoit la suppression de milliers d’emplois pour le seul bénéfice d’actionnaires, la sous-traitance (La sous-traitance, c’est une catégorie de sous-employés !). Sans oublier l’incursion dans les débuts de l’aviation, et surtout les positions extrême-droitistes de la plupart des patrons et des aviateurs, l’élite de l’élite, sans oublier les figures de Maurice Papon qui fut président de Sud-Aviation, Jules Védrines qui a établi en 1912 un record du monde en avion (145,161 km/h), et s’est posé sur les toits des Galeries Lafayette, devenant le premier délinquant de l’histoire de l’aviation et qui brigua le poste de député à Limoux, de Mermoz vice-président d’un parti d’extrême-droite, et quelques autres figures à découvrir au fil des pages.

Un roman qui est comme un coup de projecteur sur Toulouse et son industrie aéronautique balayant hier et aujourd’hui.
Retrouvez
PAUL MAUGENDRE
sur
leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/


Une autre lecture du

Rêves Brisés

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Parution le 21 octobre 2010. 350 pages. 19,90€.

Toute ma vie j'ai rêvé de voir le bas d'en haut, toute ma vie j'ai rêvé d'être une hôtesse de l'air...

Latécoère, l’Aéropostale, Sud Aviation, Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet, autant de noms de sociétés et d’aviateurs qui restent attachés à Toulouse, ville berceau de l’aéronautique. Depuis l’Airbus a pris la relève même si la construction de ce fleuron de l’aviation est disséminée entre plusieurs pays de l’Union Européenne et délocalisée partiellement. Alors, que des suicides d’employés entachent le renom de l’entreprise ne plait guère en haut lieu.

Une femme qui ne veut pas décliner son nom et qui la mandate, propose une conséquente somme d’argent à Aymeric Mercader, surnommé le Cathare, ancien journaliste reconverti comme détective privé et à son ami et adjoint Jojo, afin d’enquêter. Mais ces suicides, s’ils différent dans leur conception, possèdent toutefois un point commun. Du moins c’est ce que pense Aymeric, car si tous ces défunts travaillaient pour Airbus ou ses sous-traitants, tout tourne autour du feu et de l’eau. Aymeric s’attache à remonter la piste en partant d’une noyée, Evelyne Pigasse. Jojo et lui s’invitent donc dans l’appartement de la jeune femme, séparée de son mari et mère d’un enfant. A priori, elle ne possédait pas le bon profil pour devenir candidate au suicide. Les deux hommes ne trouvent rien de spécial au cours de leur inspection, sauf un livre de chevet dans lequel un passage a été coché :

Car avec un labeur surhumain

Je tire de la neige froide un feu clair

Et de l’eau douce de la mer…

Ces vers, un peu abscons écrits par un trouvère du Moyen Âge n’ont apparemment rien à voir avec l’aviation, mais peut-être avec le suicide de la jeune femme. A Aymeric d’en dénicher la signification. Une agression, perpétrée à l’aide d’une bouteille de bière emplie de white spirit, leur est signalée. Mélanie, la victime, est une jeune fille et heureusement des témoins présents sur les lieux ont pu éviter le drame. Les deux amis la rencontrent à l’hôpital puis la prennent en charge. Ils se rendent compte rapidement qu’elle est accro à la cocaïne et Jojo se charge de la ravitailler. Seulement, est-ce parce qu’il se montre un peu trop entreprenant en voulant changer les bandages qui enserrent les jambes de la blessée, ou pour une autre raison propre à Mélanie, mais la jeune fille parait lui en vouloir sérieusement.

Une bénévole du syndicat, surnommé Chasse-neige, est elle aussi rayée des effectifs, sans qu’elle l’ait souhaité. Aymeric rencontre Caïn un ancien policier, en retraite mais qui a gardé des accointances avec des collègues, Bertrand un syndicaliste du NRG, Nouveau rassemblement général, qui se bat contre les suppressions d’emploi dans le groupe et est toujours accompagné d’Otto, un garde corps taillé dans la masse, une bibliothécaire qui lui prête des ouvrages sur Mermoz, et quelques membres des familles des défunts. D’autres protagonistes grenouillent dans cette intrigue dont un amoureux de l’aviation et de Mermoz qui a transformé son grenier en musée de l’air et un Enquêteur sur lequel dont personne ne peut donner le moindre renseignement.

L’enquête avance tout doucement avec des extensions imprévues, des visites dans le vieux Toulouse et ses égouts. Et au delà de l’enquête proprement dite le lecteur se trouve fasciné par le personnage Aymeric. Notre détective sexagénaire se montre fin gourmet, il se prépare sa popote à l’aide de graisse de canard, et ne boit en théorie jamais avant le coucher du soleil, un principe édicté par Hemingway et un peu à cause d’un accident cardiaque survenu quelques années auparavant.

Il retrouve Maria, une chanteuse de bel canto pour laquelle il ressent quelque affinité, pratique le Viet vo dao, un art martial importé d’Indochine, et se plonge volontiers dans les réminiscences du passé, le sien et celui des autres.

Quant à Jojo, sorte de Bérurier toulousain, il n’apprécie pas du tout que ses interlocuteurs s’expriment en disant « On », rétorquant que On est un imbécile. Ce qui m’a ramené quelques décennies en arrière lorsque l’une de mes institutrices affirmait : On, pronom imbécile qui qualifie celui qui l’emploie.

Mais le roman comporte bien d’autres attraits, historiques et sociaux. Par exemple le combat du syndicaliste contre le plan du groupe SADE qui prévoit la suppression de milliers d’emplois pour le seul bénéfice d’actionnaires, la sous-traitance (La sous-traitance, c’est une catégorie de sous-employés !). Sans oublier l’incursion dans les débuts de l’aviation, et surtout les positions extrême-droitistes de la plupart des patrons et des aviateurs, l’élite de l’élite, sans oublier les figures de Maurice Papon qui fut président de Sud-Aviation, Jules Védrines qui a établi en 1912 un record du monde en avion (145,161 km/h), et s’est posé sur les toits des Galeries Lafayette, devenant le premier délinquant de l’histoire de l’aviation et qui brigua le poste de député à Limoux, de Mermoz vice-président d’un parti d’extrême-droite, et quelques autres figures à découvrir au fil des pages.

Un roman qui est comme un coup de projecteur sur Toulouse et son industrie aéronautique balayant hier et aujourd’hui.

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