Dieu pardonne, lui pas ! de Stanislas PETROSKY


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STANISLAS PETROSKY

Dieu Pardonne, Lui Pas !


Aux éditions LAJOUANIE


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Le jeudi 20 Avril 2017

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Stanislas PETROSKY




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Physiquement, Estéban Lehydeux ressemble à Bruce Willis dans le rôle du baroudeur John McClane. Belle prestance pour un homme d’Église d’âge moyen comme lui. Qu’il soit curé, soit ! Par ailleurs, il est prêtre exorciste. Des activités qu’il n’exerce pas à temps plein. Car son approche de la religion n’est pas absolument catholique. Le vœu d’abstinence ne fait pas partie de ses préceptes de vie. Dès qu’une jolie femme se pointe sur son écran-radar, ça finit très bientôt par des galipettes sexuelles intenses. Même si la donzelle est aussi mal fringuée que la belle Sandy, une blogueuse havraise, dans cette affaire. En outre, Estéban est connu des initiés sous le nom de Requiem. Il lui arrive de mener certaines missions périlleuses, avec l’appui logistique d’un puissant organisme secret du Vatican.

C’est du côté du Havre que semble se nicher le Diable, ces temps-ci. Un employé de la société Ody-Art a été assassiné. C’est un de ses collègues, un syndicaliste réputé nerveux, qui est fortement suspect. Toutefois, en étudiant le dossier de cette entreprise, Requiem s’aperçoit que se posent pas mal de questions. Qu’Ody-Art commercialise des objets du genre militaria en import-export, pourquoi pas ? Mais le cursus du patron de la société est plutôt trouble. Ce Jean-François Roy adhère depuis sa jeunesse à des groupuscules ultra-nationalistes, des décomplexés de l’hitlérisme, des combattants pour la suprématie de la race blanche. Quand on sait qu’en deux ans, il y aurait eu trois suicides au sein de cette entreprise, plus quelques disparitions de stagiaires, ça mérite d’infiltrer ladite société.

Requiem bénéficie d’un contact au Havre, en la personne d’Elena. Grâce à elle, il contacte l’excitante Sandy, qui a de bonnes infos sur Ody-Art et ne rechigne pas sur la gaudriole. Amadouer un syndicaliste rouge pur prolétariat tel que Michel Vigneron, employé de Jean-François Roy, pas facile même si l’on est un curé de choc. Le bonhomme ne s’accommode-t-il pas trop aisément de l’ambiance facho qui règne dans cette entreprise, en fait ? Quant à la machine sophistiquée utilisée en toute discrétion par Ody-Art, ça doit cacher quelque chose de pas bien net. Quand on voit les gugusses autour du patron, on n’est pas étonnés que Jean-François Roy se prenne pour le nouveau gourou des nazillons. Avec références à la Bible, et tout le cérémonial qui fascinera une poignée d’allumés xénophobes.

En se concoctant un CV qui a tout pour plaire au patron de la société, Requiem va pouvoir identifier les adeptes de la nostalgie nazie, et surtout mieux cerner les activité de cette entreprise. Parce qu’il existe quand même, derrière la mise en scène confinant au ridicule, de la criminalité dans tout cela. Il y a un moment où il faut passer à l’action, et essayer de mettre hors d’état de nuire ces bons aryens…

(Extrait) “Je sais, je te dis que le type est con, on ne peut pas juger sur une phrase, mais je te jure qu’il le porte sur lui, écoute un peu ça : j’ai en face de moi un mastard qui frôle la cinquantaine, d’un bon mètre-quatre-vingt, d’au moins cent quarante kilos, le genre de mec qui met un futal taille cinquante-quatre, sauf que là il a dû s’enduire de beurre et en porte un de taille quarante-huit, c’est pareil pour le tee-shirt, il est quatre tailles trop petit. Un véritable Bibendum, un empilage de pneus, des avant-bras gros comme mes cuisses. Tu sens pourtant que ce mec-là a été beau dans sa jeunesse […] Bon maintenant, il a la gueule ravagée par la petite vérole et des cicatrices en tout genre. Je peux te dire que celui-là n’a jamais été enfant de chœur. S’il a fait partie d’une chorale, cela ne pouvait être que les petits chanteurs à la croix d’fer, je n’en vois pas d’autre. Bien sûr, une belle brosse paramilitaire du plus bel effet avec ses cheveux grisonnants et, comble du grand chic, une croix gammée sur ce qui lui sert de biceps. Je sens que je vais me faire un copain.”

Le commissaire San-Antonio est toujours en activité, Patrice Dard poursuivant l’œuvre de son père, Frédéric Dard. Ce héros compte quantité d’admirateurs. Dont certains ont envie d’imaginer des personnages proches de leur idole. Ces auteurs ne font pas dans l’imitation mais plutôt dans l’hommage. Requiem n’est donc pas du tout une copie de San-Antonio, il est "dans le même esprit". Et dans celui de Michel Audiard aussi, ça va de soi. Il suffit de lire les titres de chapitres pour s’en convaincre. Ce sont de joyeuses contrepèteries ("ma mine inspire de l’amitié", par exemple). Comme San-Antonio, Requiem parle au lecteur-mon-ami, y ajoutant généreusement quelques notules amusées de bas de page.

Comédies à suspense, telle est la catégorie où classer ce type de romans. De la drôlerie non-stop, avec des passages gentiment grivois et un peu de pugilat pour animer l’histoire. L’auteur emprunte certains noms à des amis, plaisanterie entre-soi. Le titre lui-même fait penser au premier western-spaghetti réunissant Terence Hill et Bud Spencer (Dieu pardonne… moi pas !). Néanmoins, il n’est pas inutile de rappeler que l’humour n’a jamais empêché de servir une bonne intrigue. L’intrépide Requiem se trouve confronté à des nazillons bien tapés, des obsédés de la race supérieure. Caricaturaux ? Sans doute, mais pas plus que les guignols qui se revendiquent de ces mouvances identitaires. On ne reprochera pas au héros d’en éliminer quelques-uns, fut-ce par la fiction. Quand sourires et suspense vont de pair, ça donne ici un roman franchement sympathique.

Retrouvez
CLAUDE LE NOCHER
sur
action-suspense.over-blog.com


Une autre lecture du

Dieu Pardonne, Lui Pas !

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Série Requiem N°2. Roman policier mais pas que... Préface de Patrice Dard. Parution le 14 avril 2017. 200 pages. 18,00€.

Qu'ils s'arrangent entre eux, ceci ne nous regarde pas !

Se prénommer Estéban n'est pas rédhibitoire, mais porter comme patronyme celui de Lehydeux, surtout quand on n'est pas mal foutu de sa personne, c'est comme une injure à la nature. Alors Estéban préfère qu'on l'appelle Requiem, d'ailleurs ce n'est pas antinomique puisqu'il est prêtre. Et plus particulièrement curé exorciste attaché à un cabinet du Vatican.

Après une journée liturgique à célébrer la messe, puis une soirée supposée de détente en compagnie de son amie Cécile à qui il donne sa bénédiction urbi et orbite à plusieurs reprises, puis une matinée de rattrapage au pieu histoire de se reposer de ses efforts nocturnes, Requiem se sustente afin de récupérer de ses débordements dans la salle de restaurant de l'hôtel chic et lit le journal, un Paris-Normandie du jour qui traine à portée de ses yeux.

Un article l'interpelle (à tarte) concernant une rixe sur le port du Havre, un syndicaliste du nom de Jules Durant étant soupçonné d'assassinat. Jules Durand ne jouait du piano debout, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour Requiem ça veut dire beaucoup. Ce nom, banal sans aucun doute, porté par de nombreuses personnes, est pourtant celui d'un homme qui en 1910 fut victime d'une grave erreur judiciaire, et l'homonymie n'échappe pas à Requiem toujours friand de faits divers à résonance libertaire

Et voici Requiem fouillant sur le Net, à la recherche de renseignements concernant cette affaire et il découvre que l'employeur de Jules Durand, le présumé assassin et sa victime travaillaient tous deux pour Ody-Art, une société fondée par Jean-François Roy. Cette société est spécialisée dans l'achat, la revente, la négociation d'objets d'art auprès des collectionneurs privés. Mais pas privée de moyens. Et Roy n'est pas un inconnu, car une photo le montre, posant vingt ans auparavant effectuant un salut nazi avec les breloques et écussons de même nature et évidence, en illustration d'un article posté sur le-libertaire.net signé Sandy M.

Comme Esteban alias Requiem possède une copine demeurant au Havre - tels les marins Esteban aurait-il une femme des chaque port sachant que dans chaque homme sommeille un porc ? - il contacte donc Elena à qui il narre le pourquoi du comment il est dans la cité construite sous François 1er. Elena lui promet de lui trouver un emploi chez Ody-Art par le truchement de Vigneron, un employé affilié à la CGT et grande gueule sympa chargé des recrutements. Requiem avoue à Vigneron son statut de curé exorciste, et c'est ainsi qu'Esteban met les deux pieds dans l'entrepôt et les deux mains dans les opérations de colisage, rôle qui était dévoué auparavant à Jules Durand.

Il est embauché sous le nom d'Alix et il met tant de cœur à l'ouvrage qu'il se fait estimer. Il se fait également apprécier de Sandy M. grâce à sa façon de manier le goupillon, laquelle Sandy ne résiste pas à ses charmes et à sa façon de caresser dans le sens du poil. Il fouille dans les caisses, à l'insu de son patron, mais pas à celui de Sandy, mais restons avec Roy et ne nous immisçons pas dans les draps de Sandy.

Roy, le néo-fasciste est fortement intéressé par ce nouvel employé qui se dit prêtre intégriste, relégué en marge de l'Eglise, et au cours d'un entretien se réfère aux prêtres de Phinéas, une secte néo-nazie.

Une aventure dans les méandres des idées néo-nazies propagées par de nouveaux adeptes de cette doctrine nauséabonde, cela ne pouvait pas échapper à Requiem. Et Stanislas Petrosky met tout son cœur et le reste, à la rédaction de cette histoire, légère dans la forme et au combien d'actualité dans le fond.

Naturellement, placée sous le saint patronage de San-Antonio, cette intrigue ne peut manquer d'être humoristique, avec nombre de références et façons de procéder dignes du maître. Notamment avec les interpellations au lecteur et les renvois en bas de pages. Mais comme souvent avec Frédéric Dard lorsqu'il signait San Antonio, surtout dans la seconde partie de sa production, il s'agit souvent d'un humour amer.

Il y a un côté Don Camillo chez Requiem, mais pas que et l'on pourra retrouver quelques ressemblances avec ces prêtres libertins du XVIIIe siècle tels que l'on en voit par exemple sous la plume de Boyer d'Argens dans Thérèse philosophe ou encore avecRabelais qui était ecclésiastique et anticlérical. Enfin, Requeim est un fervent adepte des asticots-cercueil, c'est à dire, pour ceux qui n'auraient pas compris, des verres de bière.

Bon nombre de personnages portent le nom d'auteurs émergeant et émargeant chez Lajouanie ou Atelier Mosesu. Des clins d'œil amicaux sans nul doute, même si certains ou certaines sont traités avec une certaine légèreté.

Curiosité : Chaque tête de chapitre comporte une contrepèterie. Certaines sont faciles, d'autres moins. Amusez-vous à les déchiffrer !

Retrouvez
PAUL MAUGENDRE
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