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JEAN-LOUIS PESCH |
La Mystérieuse InventionAux éditions LE LOMBARD |
395Lectures depuisLe mardi 5 Mars 2019
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Une lecture de |
Sylvain et Sylvette n°36. Editions Le Lombard. Parution le 7 juin 1996. 48 pages. Nombreuses éditions et rééditions. ISBN : 978-2803610358 Un message écologique ? Créée par Maurice Cuvillier en 1941, cette série, en apparence naïve, destinée à l’édification de la jeunesse, fut pour beaucoup de nous dans le début des années 1950 le début de l’incursion dans la lecture de la bande dessinée aux côtés des magazines Tintin et Spirou. Dans les patronages de bons curés nous flattaient la tête et nous prêtaient ces ouvrages dans un but de communier avec la nature ou nous offraient des séances de cinéma gratuites. Les aventures de ces deux gamins vivant dans une chaumière située dans les bois, aux costumes surannés empruntés au monde agricole français du début du XXe siècle, doit peut-être beaucoup à Benjamin Rabier, mais elle comporte des messages parfois cachés, sur le respect de la nature et la protection des animaux, même si les compères s’ingénient à contrecarrer les efforts des deux enfants pour initier la paix entre humains et animaux. Et les compères, Renard, Loup, Ours et Sanglier ont beau se démener, ils n’arrivent jamais à leur fin. D’ailleurs c’est Renard qui le plus souvent a une idée. Il la propose à ses compères. Loup est souvent plus réticent, Ours ne sait qu’approuver, en répétant à satiété ça c’est vrai tandis que Sanglier prend tout à la rigolade. Le dernier méfait en date, au début du volume, est provoqué par Renard qui voyant Mignonnet l’agneau décidé de partir à la découverte, essaie de le capturer. Heureusement pour Mignonnet, monsieur Tartalo arrive sur les entrefaites et réduit à néant les velléités de Renard. Monsieur Tartalo est un vieil inventeur et il recherche un endroit calme avec un point d’eau. Justement, non loin, un vieux moulin à eau est désaffecté et Sylvain lui indique le chemin. Monsieur Tartalo est ravi et explique pourquoi il a besoin de cet endroit. Il vient d’inventer à un moteur à eau révolutionnaire : il n’y aura plus besoin de mettre du carburant polluant pour se déplacer. Plus d’émanations nocives ! Mais les compères veillent, attirés par cette invention extraordinaire.
Le côté écologique, surtout de nos jours n’échappera à personne, mais cette idée ne date pas d’hier. En effet, cet album a été publié aux environs de l’année 1958. Et déjà un substitut au pétrole était envisagé. Mais cet aspect écologique n’est pas le seul message placé dans cette histoire. En effet Jean-Louis Pesch démontre les absurdités de la langue française, dans une scène hilarante située au début de cette histoire. Ainsi lorsque la tortue demande aux animaux de la ferme comment s’appelle le petit de l’oie, tout le monde sèche. Le petit de l’oie est un oison, explique-t-elle. Puis elle demande comment se nomme le petit de la cane. Souriceau réplique alors, fier de lui : un canon. Logique, non ? La réponse exacte est évidemment un caneton. Aussi lorsque la tortue demande le nom du petit de l’âne, Mignonnet l’agneau s’exclame Moi je sais ! L’aneton ! Toujours logique sauf que la bonne réponse est l’ânon. Comment voulez-vous que les enfants s’y retrouvent ? Le dessin est précis tout en étant fouillé, proche de la ligne claire. C’est frais, cocasse, humoristique, divertissant et rafraîchissant. Ce volume est le dernier de Jean-Louis Pesch seul avant la collaboration de Claude Dubois à partir du N°37. Et le succès de Sylvain et Sylvette ne se dément pas puisque les éditions P’tit Louis, publient des inédits signés Belom ou Bruno Bertin et des rééditions. |