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JEAN PEREZ |
Les Rats Aussi Crèvent De La PesteAux éditions PRESSES DU MIDIVisitez leur site |
1223Lectures depuisLe mercredi 21 Aout 2013
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Une lecture de |
Une cave d’immeuble sert en général de débarras pour vieilleries que l’on répugne à jeter, on ne sait jamais ça peut servir, pour entreposer du matériel que l’on n’utilise que sporadiquement, genre toile de tente et matériel de camping, ou encore bouteilles de vin qui reposent en paix. Mais découvrir un cadavre, celui d’un adolescent qui plus est, est moins courant. Le gamin est allongé sur le dos, jambes légèrement écartées, l’appareil génital entièrement ablaté. La présence d’un bas de femme autour du cou laisse supposer qu’il a été étranglé avant d’être atrocement mutilé. La priorité est de savoir à quand remonte la mort, ensuite il faut découvrir l’identité du môme. Pour le capitaine Massier et son adjoint Chartel, la tâche est délicate. Il semblerait que le meurtre se soit déroulé durant un match de football dans le stade situé en périphérie de la ville. Ce qui explique que les jeunes de la cité fussent absents dans les rues et que la nuit précédente s’est déroulée dans le calme, sans incident majeur. Massier ressent tout à coup des sueurs froides. Ses enfants étaient dehors la nuit du crime. Luc avait un cours de judo et Armelle dinait chez une copine. Chartel n’a pas d’enfants, ce qui l’amène à se montrer indulgent avec les gamins traités trop souvent et trop rapidement de voyous. Massier sans se conduire en papa poule, est plus tranché dans ses jugements et il convoque ses deux adolescents pour les mettre en garde et leur renouveler les consignes de prudence. Si Luc est admiratif de son père, Armelle, de deux ans plus âgée, revendique une indépendance dans sa vie privée. Ce qui l’amène à se heurter, oralement cela ne va pas plus loin, à son géniteur. Sa vie sentimentale a déjà connu quelques accrocs, dont une rupture houleuse qui a laissé des traces. Ce qui se traduit pas une hargne à l’encontre de la gent masculine, son père y compris. Comme d’habitude, la Gendarmerie avait bien fait son boulot, quoi qu’en disent certains, prompts à brocarder cette institution militaro-judiciaire. Grâce donc à la célérité et la conscience professionnelle des gendarmes l’identité du gamin permet de mieux comprendre pourquoi sa disparition n’a pas été signalée plus rapidement. Les parents de la victime, nommée Ricardo, tiennent une épicerie de village à plus de vingt kilomètres de là et l’adolescent au lieu de rentrer chez lui tous les soirs passait deux ou trois nuits par semaine chez des copains. Or, après vérification aucune famille n’a hébergé Ricardo. Une nouvelle victime est à déplorer, assassinée dans des circonstances similaires, à l’ablation identique et Massier, Chartel et leur supérieur sont dans la panade complète. Puis une autre… Un début de piste se profile lorsqu’un nom leur est soufflé : Face de rat. Bon mais court roman dont l’intrigue est bien menée mais qui démontre que les policiers ne peuvent pas toujours résoudre une affaire sans un coup de pouce du destin. L’épilogue, bien amené, joue sur un artifice littéraire laissant le lecteur apporter sa propre conclusion. Car si tout est dénoué, expliqué, il restera à une personne à prendre la ou les décisions qui conviennent. Seul petit bémol : le prix du livre qui n’engage pas à l’achat. 13 euros pour 80 pages, alors que d’autres romans tout aussi bons, sont à une quinzaine d’euros pour 400 pages ou plus, cela peut réfréner les envies du lecteur. |