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FRANCK PAVLOFF |
Matin BrunAux éditions CHEYNEVisitez leur site |
1801Lectures depuisLe mercredi 25 Janvier 2012
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Une lecture de |
Tout commence par une ordonnance gouvernementale anodine. Pas de quoi fouetter un chat. Du moins, c’est ce que pensent Charlie et son ami narrateur. L’état à décidé, il n’y a qu’à s’exécuter, sans se poser de questions. Enfin, quand je dis s’exécuter, il s’agirait plutôt d’exécuter, de se débarrasser, des chiens qui ne répondent plus à la norme imposée. Tous ceux qui ne sont pas bruns sont destinés à l’abattage. Charlie et son ami ne s’offusquent pas de cette décision. A part boire des bières et jouer à la belote, le reste ne les touche pas. Charlie a dû se plier à cette, mais la loi c’est la loi. Mais ce n’est qu’un début car les chats sont eux aussi traqués. Seuls les chats roux sont acceptés. Que fait-on dans ce cas ? On se plie aux injonctions, tout simplement. Ils subissent sans se poser de questions, sans se rebeller. Seulement l’état s’attaque aussi aux livres. Sont interdits tous les ouvrages dans lesquels sont représentés des chiens et des chats ne possédant pas cette couleur unique, brune. Tout s’enchaîne inexorablement… Ceci n’est qu’une courte nouvelle de fiction, d’anticipation, seulement sous cette parabole se cache une vision de notre avenir qui n’est pas rose. Je ne vais pas rappeler les exactions commises sous le IIIème Reich. Plus jamais ça direz-vous ! Ah bon, mais que se passe-t-il de nos jours lorsqu’un ministre de l’Intérieur se glorifie d’avoir dépassé de plus de 17% le quota, qui lui avait été fixé, du nombre d’expulsions d’étrangers en France (Agence Reuters du 10/01/2012). Content de lui, la main sur le cœur. Facile, il n’a pas de cœur. Je ne crois pas qu’il ait lu ce texte, mais de toute façon il est au-dessus de tout ça. Ce n’est pas de la politique, une simple prise de conscience. Cela me rappelle un sketch de Fernand Raynaud. Le douanier, qui disait à peu près ceci : J’aime pas les étrangers. J’suis pas bête, j’suis douanier. J’aime pas les étrangers, ils prennent notre travail. Dans mon village, il y avait un étranger. On lui a dit de partir, lui, sa femme et ses enfants. Alors il est parti. Depuis on n’a plus de pain dans le village. Il était boulanger ! Edité en 1998 sans tambour ni trompette, Matin brun s’est vendu depuis à plus 1 580 000 exemplaires et a bénéficié de douze réimpressions. Il est étudié dans certaines écoles. Mais le message a-t-il été compris par tous ? Pas sûr !
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