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FRANCK PAVLOFF |
Foulées NoiresAux éditions BALEINEVisitez leur site |
2047Lectures depuisLe vendredi 29 Avril 2011
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Une lecture de |
Ancien photographe à l'agence Sygma, Julien Garec troque sa boîte noire pour un stylo. Il est chargé d'écrire un papier sur les travaux des Olympiades d'Athlétisme de Grenoble pour le compte d'un journal sportif dirigé par son copain Paulo. Il crèche dans un troquet tenu par des jumeaux Libanais, rendez-vous des accros de la course à pied. Un semi-marathon des berges est organisé et les concurrents grognent contre la participation de Kényans, arrivage direct de Londres et même pas affilies à la FFA. Une demi-heure après le départ, l'un des Africains qui était en tête, tombe à la baille. Certains l'ont vu s'affaisser sur le parapet, d'autres pensent à une bousculade. C'est un cadavre que les pompiers repêchent et dirigent sur une clinique privée. Dans les relents sulfureux crachés par les cheminées des usines chimiques, Garec renifle des odeurs de paris clandestins, de suspicion de dopage. Dans le chantier du nouveau stade, il repère d'autres Kényans, parqués dans une baraque, immigrés sans papiers surveillés par un de leurs frères, un ancien champion. Le journaliste est prié de dégager, mais il a mis le bras dans l'engrenage. D'autant qu'il aggrave son cas en recueillant un adolescent blessé que ses hôteliers refusent d'héberger. Garec pensait donner un coup de pied dans la fourmilière, c'est un nid de frelons qui lui tombe sur le crâne. Utilisant son stylo comme d'un Laguiole, Franck Pavloff taille dans le vif, d'une écriture incisive. Les mots sont catapultés sur le papier, mais le tout ne manque pas de poésie. Il est dommage que Franck Pavloff se sert plus du langage parlé que du langage écrit, car certaines tournures grammaticales vont faire hérisser les cheveux d'enseignants. Et s'ils étudient le texte dans les lycées, ils risquent plus de s'attarder sur la forme que sur le fond.
Bon anniversaire à Franck Pavloff né le 24 avril 1940. Ancien photographe à l'agence Sygma, Julien Garec troque sa boîte noire pour un stylo. Il est chargé d'écrire un papier sur les travaux des Olympiades d'Athlétisme de Grenoble pour le compte d'un journal sportif dirigé par son copain Paulo. Il crèche dans un troquet tenu par des jumeaux Libanais, rendez-vous des accros de la course à pied. Un semi-marathon des berges est organisé et les concurrents grognent contre la participation de Kényans, arrivage direct de Londres et même pas affiliés à la FFA. Une demi-heure après le départ, l'un des Africains qui était en tête, tombe à la baille. Certains l'ont vu s'affaisser sur le parapet, d'autres pensent à une bousculade. C'est un cadavre que les pompiers repêchent et dirigent sur une clinique privée. Dans les relents sulfureux crachés par les cheminées des usines chimiques, Garec renifle des odeurs de paris clandestins, de suspicion de dopage. Dans le chantier du nouveau stade, il repère d'autres Kényans, parqués dans une baraque, immigrés sans papiers surveillés par un de leurs frères, un ancien champion. Le journaliste est prié de dégager, mais il a mis le bras dans l'engrenage. D'autant qu'il aggrave son cas en recueillant un adolescent blessé que ses hôteliers refusent d'héberger. Garec pensait donner un coup de pied dans la fourmilière, c'est un nid de frelons qui lui tombe sur le crâne. Utilisant son stylo comme d'un Laguiole (un vrai, pas un succédané fabriqué en Chine), Franck Pavloff taille dans le vif, d'une écriture incisive. Les mots sont catapultés sur le papier, mais le tout ne manque pas de poésie. Il est dommage que Franck Pavloff se sert plus du langage parlé que du langage écrit, car certaines tournures grammaticales vont faire hérisser les cheveux d'enseignants. Et s'ils étudient le texte dans les lycées, ils risquent plus de s'attarder sur la forme que sur le fond.
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