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MICHEL PAGEL |
Les Escargots Se Cachent Pour MourirAux éditions DU BELIALVisitez leur site |
1104Lectures depuisLe mercredi 12 Mars 2014
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Une lecture de |
Un titre pudique, émouvant, pathétique... Ce recueil est composé de deux romans, revus et complétés par l’auteur, parus précédemment dans la collection Anticipation du Fleuve Noir.
Pour une poignée d’Hélix Pomatias : Chris Malet possède un don rare et peu commun, ce qui l’amène à travailler pour les Services Secrets, épisodiquement et quelque peu en dilettante. Il est capable de se projeter physiquement au sein d’un roman, quel qu’il soit et d’en modifier sensiblement le déroulement, d’influer sur l’histoire, de sauver par exemple des personnages d’une mort qui était irrévocablement décidée par l’auteur. Et si son supérieur fait appel à lui, c’est bien parce qu’une situation décrite dans un roman d’origine étrangère risque de porter préjudice à la nation entière. Oui mais, voilà, tout ne se passe pas toujours comme on le voudrait et Chris Malet en fait l’amère expérience, à son corps défendant. Complètement délirant, ce livre est une farce énorme, une bouffonnerie, au sens noble des termes, un tourbillon dans lequel s’enchevêtrent les situations les plus cocasses, alors qu’elles devraient être tragiques, et le lecteur est entraîné à la suite du héros comme sur un immense toboggan. Les aventures ou mésaventures de Chris Malet se suivent à un rythme infernal et c’est tout juste si le lecteur a le temps de reprendre son souffle. Et pourtant du souffle il lui en faut, ne serait-ce que pour pouvoir rire tout son saoul. Tout concourt à réjouir le lecteur, que ce soit dans la description des événements, des situations, dans la formulation des dialogues, dans l’apparition de personnages secondaires tels que Hammett ou Chandler, ou encore dans les adjonctions et différents notules en bas de page, façon San-Antonio. Jusqu’à l’auteur lui-même qui prend une part active et fort intéressante à l’action et à la rédaction de son propre ouvrage.
Le cimetière des astronefs : Gaba est un petit trafiquant, fournissant de tout et n’importe quoi, aux quatre coins de l’univers, ce qui dénote de sa part esprit d’initiative et propension à se fourvoyer dans des endroits inaccessibles. Son astronef Betty n’est plus de première jeunesse, mais fidèle à l’adage “ c’est dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe ” Gaba ne crache pas dans le potage. Il a rendez-vous dans un centre de loisirs à Tchoume, ou sur Givrée, je ne sais plus bien. Le principal n’étant pas le lieu mais le pourquoi, c’est à dire le motif de ce rendez-vous. Aykip D. Foot Jr charge notre ami, nous pouvons lui décerner ce qualificatif puisque Gaba est tout de même le héros de l’histoire, de dérober un cerveau positronique sur un astronef afin de contrer John I. Mustgotothe, le créateur fabriquant exclusif de cette petite merveille. Seulement l’unique moyen de s’approprier un cerveau positronique est simple, dangereux, aléatoire et tutti quanti. Il suffit de récupérer le dit organe sur la carcasse d’un astronef hors service, mais pas n’importe où : dans le cimetière des astronefs, qui comme celui des éléphants est inconnu, inaccessible, ailleurs et plus loin. Gaba, de la marine de l’air, n’écoutant que son courage et le bruit sympathique des billets froissés par une main généreuse, s’élance au cou de l’Aventure. Michel Pagel et Le cimetière des astronefs sont au roman de science-fiction ce que San-Antonio est au roman policier. Installez-vous à l’aise, dans vos charentaises, laissez-vous transporter dans l’univers délirant, onirique, farfelu, débridé (aucune connotation anti-asiatique), fantaisiste, bizarre, extravagant, fantastique, et complètement dingue. En un mot réjouissant et jubilatoire.
Ce recueil est également disponible sur le site du Bélial en version numérique, au prix de 7,99€ et les deux romans qui le composent peuvent être achetés séparément en format numérique au prix de 4,99€ chacun. |
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