|
|
|
HUGUES PAGAN |
Police District ( Série Télé)Aux éditions |
1853Lectures depuisjour de sa mise en ligne
|
 |
Une lecture de |
 |
| La radio télévision française, dans sa volonté d’édification des masses populaires, s’est lancée, depuis plusieurs années, dans la diffusion systématique, sur toutes ses chaînes concurrentielles et à toute heure, de séries que tout autorise à regrouper sous le nom générique de « … de mon quartier, de mon village » A la charge du téléspectateur de remplacer les trois points de suspension par le terme approprié : instit, assistante sociale, commissariat, avocat, médecin… Chacun établira facilement la liste des séries qu’il convient de classer dans la rubrique « Au commissariat de mon quartier ». Séries semblables, aux personnages bonhommes et interchangeables : un flic (commissaire ou inspecteur) une flic (l’égale du premier)une ribambelle de sous-fifres (parfois dénommés mulets) et par-dessus tout ça un patron (la plupart du temps incompétent). Scénarios fidèles à l’idéologie du polar à la française : re-présentation d’un fait-divers traité sur le ton badin et moraliste qu’adopterait un couple dont l’un serait une assistante sociale et l’autre éducateur en vacation sur un plateau de télévisé. Hyper-réalisme social que n’égale (en négatif) que feu le réalisme socialiste : la totalité de nos héros se coltinant avec les problèmes de tout un chacun, du pékin moyen, du quidam abstentionniste. Les scénaristes, dans leur souci du vrai, les affublent de gosses (qu’il faut à cinq heures aller chercher à de l’école), d’un partenaire (mari ou femme, c’est selon) quelque peu maladroit, voire d’une absence de partenaire… mais là… c’est toute la misère de l’Homme qui se joue ! A ce stade, comment ne pas signaler cette série, aujourd’hui défunte, qui voyait le héros, un flic hors cadre et divorcé, flanqué du charmant bambin au visage couvert de taches de rousseurs et qui tout au long de la série tentait, désespérément, d’adopter l’enfant, sous l’œil sévère d’une assistante sociale… Là, faut avouer que les scénaristes avaient fait fort, dommage qu’ils n’aient pas réussi à caser dans ce drame insoutenable un instit !… Et la télévision vivait, paisible, à son rythme : une séries, made in France, et hop… une série, made Coca cola, et hop… un magazine de société, et hop… on reprend… dans le désordre… de toute manière, c’est pareil !… n’est pas Ed McBain qui veut ! Et ne voilà-t-il pas qu’un soir, au détour du zapping lassé, l’atmosphère du commissariat est enfumée, les tronches sont mal rasées, le whisky a remplacé le quart de rosé (servi au cour des repas uniquement), les cellules sont sales, les bureaux bordéliques… et on libère même une ou deux ordures (faute de preuves)… La caméra filme serré des visages défaits, fatigués, des grimaces de douleur, des sentiments troubles, des mecs qui fument, qui fument et qui fument encore. Et à qui devons-nous ce dérapage revigorant ? A qui devons-nous Police District ? A Hugues Pagan ancien inspecteur divisionnaire… Autant dire que si ses écrits sont aussi beaux que ses images il est sans conteste… |
Autres titres de |
