ma voix est un mensonge de Rafael menjívar OCHOA


Ma Voix Est Un Mensonge OCHOA94

RAFAEL MENJIVAR OCHOA

Ma Voix Est Un Mensonge


Aux éditions QUIDAM EDITEUR


Visitez leur site

187

Lectures depuis
Le mercredi 14 Mars 2018

fleche Soutenez RayonPolar en achetant
ma voix est un mensonge
sur
Amazone


fleche
fleche

Rafael menjívar OCHOA




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Il fut un temps où, avant que s’impose la télévision, le média le plus populaire était la radio. Les auditeurs suivaient avec passion les programmes. C’était aussi vrai en Amérique centrale hispanophone. Cet acteur de feuilletons radiophoniques connut ainsi une certaine notoriété dans son pays, se spécialisant dans les rôles de méchants. Pendant dix-neuf ans, il a été le partenaire de la célèbre Guadalupe Frejas, à la voix merveilleuse et au physique monstrueux. La carrière de l’acteur s’arrête brutalement à l’âge de quarante-trois ans, pour deux raisons. D’abord, la radio a acheté des productions similaires du Venezuela, de mauvaise qualité mais beaucoup moins coûteuses. Et puis, il perd sa partenaire adorée, ce qui signifie presque certainement que la direction de la radio ne fera plus appel à lui.

Songeant à un éventuel retour au théâtre, l’acteur est bientôt mis en contact avec un service spécial de la police. On va lui proposer une mission qui lui rapporterait quinze mille dollars. Il ne s’est jamais intéressé de près à la politique. Il n’ignore pas qu’existent des mouvements révolutionnaires, des groupuscules contestataires. Leur poids est relatif, mais ce sont quand même des activistes usant souvent de violence. Parmi les politiciens en mesure d’apporter la stabilité, se trouve l’industriel Jiménez Fresedo, dont l’acteur a récemment entendu parler. C’est cet espoir du monde politique qui est au centre du dossier que l’on va lui confier. Il semble que Fresedo ait été enlevé et assassiné, ce dont les journaux – sous contrôle gouvernemental – n’ont pas du tout parlé.

Le chef du service de la police secrète est un drôle de bonhomme. La protection autour de lui est maximale, au point que l’acteur se demande si ce flic n’est pas paranoïaque. Il est parfaitement renseigné sur le parcours radiophonique de l’acteur, se disant admiratif de sa voix. Pris en filature par un agent du même service, avec lequel il sympathisera, c’est en professionnel que l’acteur étudie les éléments préparés par le chef de la police.

Afin qu’il accepte la mission, on lui présente la jeune veuve d’un policier tué par des guérilleros, les mêmes qui ont exécuté Fresedo. Bien que cette María soit convaincante, l’acteur n’est pas dupe. Par contre, au deuxième rendez-vous avec le chef des policiers, il s’avère que celui-ci est réellement visé par un adversaire qui voudrait sa place. Même s’il est longtemps conscient de ne pas cerner tous les enjeux de cette mascarade, l’acteur accepte d’aller au bout de cette mission "d’imitation"…

(Extrait) “Je supposai qu’il s’agissait d’une alarme qui le reliait aux hommes de l’extérieur, à eux, qui le protégeaient du monde. Je parcourus la salle du regard et je ne vis rien d’autre que des murs vides, l’immense table qui sentait l’acajou et quinze ou vingt chaises ; un interrupteur pour la lumière, aucune fenêtre.

— Ne sortez de chez vous que pour venir me voir, dit-il enfin, en reprenant sa voix de tendre vieillard. Les téléphones de votre immeuble sont sur écoute. Je ne devrais pas vous le dire, mais j’aime jouer proprement – il trempa ses lèvres dans le cognac. Il va sans dire que vous ne devez pas mentionner cette conversation. Il y a des choses qui ne doivent pas être sues. C’en est une.”

Il n’est pas indispensable de dater précisément cette histoire, le contexte étant l’agitation politique et ses dérives dans un pays latino-américain. Toutefois, l’auteur laisse entendre que nous sommes là au milieu des années 1960. Ce qui explique l’influence de la radio, et les actions d’inspiration communiste de guérilleros. Entre son métier et sa fascination pour sa partenaire, le héros-narrateur ne s’intéresse guère aux jeux de pouvoir ou aux combats révolutionnaires. Pour lui, la voix est un outil dont il se sert avec habileté. C’est aussi un atout pour essayer de situer ses interlocuteurs. Il discerne ainsi la patience du policier affecté à sa protection, la sincérité de sa logeuse, le rôle particulier de María, etc.

La tournure de ce roman court rappelle celle des contes, qui ne sont jamais dénués d’une part de cruauté. Si c’est un habitué des personnages de méchants, ceux que l’on châtie à la fin des feuilletons, l’acteur est bien plus subtil. Un sentimental qui regrette la rupture avec la famille de sa sœur, par exemple. Témoin lucide aussi, car on ne paie pas une forte somme juste pour mission d’importance moindre. Les apparences, les faux-semblants, les demies vérités, ça ne le déroute pas puisqu’il possède une solide formation théâtrale. Il y a même de la drôlerie dans les péripéties qu’il traverse, l’auteur ayant évité de forcer sur la noirceur. Initialement publié sous le titre “Les années flétries”, voilà un roman singulier, se démarquant grâce à un sujet original autant que par sa narration.

Retrouvez
CLAUDE LE NOCHER
sur
action-suspense.over-blog.com
 
livrenpoche
Chercher rafael menjívar ochoa



 
 



Pour être informé des Mises à Jour, Abonnez-vous à l'Hebdo du RayonPolar
Indiquez votre Mail

Les réclames du RayonPolar

Pour votre publicité, contactez le site

Pub sur RayonPolar

Sur les 32200 pages du Site
chiffres Google Le jeudi 3 Novembre 2011







En accédant à ce site marchand par l'intermédiaire de ce lien vous soutenez financièrement le RayonPolar






Site dédié au Polar-Film-Série
Si vous entrez directement sur cette page,
Retrouvez ses nouvelles en ligne, ses critiques de polars, de films, de séries TV
Sa liste de revues et sa galerie de couvertures de polars anciens.
Visitez le Rayon Polar
Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques.
- Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique britannique















Pinterest
(C) Les textes n'engagent que leurs signataires
RayonPolar
Certaines illustrations de ce site sont des reprises des couvertures de la collection Néo et sont signées
Jean-Claude Claeys.

Reproduit ici avec son aimable autorisation
Pour visiter son Site
Pour acheter des originaux
Cliquez sur l'image
RayonPolar