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MAX OBIONE |
Sœur Fouettard. 1ère Partie LoulouAux éditions SKAVisitez leur site |
1832Lectures depuisLe mardi 13 Mai 2014
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Une lecture de |
L'Obione du peuple ! Même si la pomme est la représentation biblique du péché, une marque affichant ce fruit comme emblème joue les censeurs uniquement sur la photographie de couverture d'un roman sans se préoccuper du texte. Et nous pauvres pommes sommes sensés accepter cette dictature informatique. Avouons, après lecture, que cela ne mériterait de fouetter un chat. Moi je trouve qu'il est plus indécent de la part d'un pays qui se veux prude de vendre des armes en toute impunité à des adolescents. Voilà, c'est dit, passons maintenant aux choses sérieuses. Entre 1870 et 1871, avec en toile de fond les événements de la Commune, nous suivons le parcours amoureux et sexuel d'une jeune femme qui préfère vendre son corps aux hommes, et accessoirement aux femmes, plutôt que de vendre son âme au Diable. Un rapport de police signale que la dénommée Marie-Louise B. a assisté en compagnie de trois autres pensionnaires d'un établissement de plaisir à l'exécution de l'assassin Troppmann. Elle est soupçonnée de fréquenter le club des Femmes dirigé par Nathalie Lemel. Seulement Marie-Louise est très appréciée d'hommes en vue dont un Pair de France et l'agent qui a rédigé le rapport demande si la surveillance de cette personne effectuée par les Mœurs doit être confiée aux Affaires Spéciales. En mai 1871, nous retrouvons Marie-Louise B., surnommée Loulou, cachée dans une encoignure de la rue du Petit Musc dans le Marais. Elle est traquée et n'ose pas s'aventurer plus loin. Les combats font rage entre Communards et Versaillais. Elle a participé au milieu de l'après-midi à une barricade de la rue Fontaine dirigée par Nathalie mais ils ont dû décrocher et dans la panique générale elle a balancé sa musette de cantinière et sa trousse à charpie. C'est alors qu'elle ressent le sentiment d'être épiée et levant les yeux elle aperçoit au dessus d'elle une tête ébouriffée. Ce n'est qu'un homme qui lui propose de faire le mur à l'envers. Et comme elle entend les bruits provoqués par des souliers à clous, elle n'hésite pas attraper la corde qui a été lancée par dessus le faîte du mur et grimpe comme si elle n'avait fait que ça de toute sa vie. Elle atterrit dans le jardin du couvent des Visitandines. L'homme se présente comme le jardinier, et se récrie d'être curé. Il s'appelle Alphonse et déclare être au service des sœurs depuis quinze ans. Quoique Loulou ne soit pas une adepte de la religion, elle accepte la proposition d'Alphonse, celle d'une bonne soupe qui va la requinquer, puis d'un verre de vin qui est suivi de quelques autres et lui tourne la tête légèrement. Alphonse est remonté contre les militaires, les insurgés, l'Empire en général et de Thiers en particulier. Il garde de la campagne de Sébastopol un souvenir derrière l'oreille, un trou qui n'est pas près d'être rebouché. Loulou est une adepte de la liberté des mœurs, pensant que si celle-ci est acquise, les femmes ne seront plus obligée à exercer le plus ancien métier du monde. Afin de lui prouver sa reconnaissance, elle commence à caresser Alphonse, qui n'a pas connu les faveurs d'une femme depuis belle lurette, puis tout se termine sur la paillasse du bonhomme. De ce côté là le jardin, même s'il est en friche, est rapidement débroussaillé. Le jardinier et la fille en fuite s'entendent bien, mais un jour Loulou est convoquée auprès de la mère supérieure laquelle a eu vent de sa présence. Loulou n'est pas une adepte de la religion, mais sa survie dans le couvent passe par des concessions. Et elle prouvera à Sœur Marie des Anges de la Sainte-Famille qu'elle comprend parfaitement où est son intérêt, et que si elle est habituée à flatter les hommes, les rapports entre femmes ne peuvent la laisser indifférente. L'union de la foi et de l'athéisme. Personnages réels et inventés cohabitent dans cette nouvelle joyeusement érotique tout en étant historique. Le personnage de Loulou est éminemment sympathique de par ses prises de positions, tant physiques que morales, mais elle n'est pas la seule. Le jardinier Alphonse, qui vit dans une communauté de femmes sans penser à mal (mâle ?), et qui comme Candide, le héros de Voltaire, trouve le bonheur simple en cultivant son jardin. Si le côté érotique est traité avec presque de la pudeur, le côté révolutionnaire ne pourra laisser indifférent l'amateur de Liberté et de Justice. Souvent les Communards ont été décriés, alors que Thiers et les Versaillais étaient érigés en sauveurs du peuple parisien. Du moins c'est ce que j'en ai retenu des articles qui figuraient dans mes livres d'histoire lorsque j'étais enfant puis néo-adolescent. Et c'est ainsi que les images que se forgent un gamin de la réalité sont parfois trompeuses à cause des partis pris des rédacteurs des manuels scolaires. Mais c'est aussi un hommage à la femme combattante, qui lutte pour son émancipation, pour l'égalité des sexes - un combat long, pas forcément vain mais toujours en gestation - qui se heurte à la prédominance masculine, mais également à l'inertie d'une grande partie de la gent féminine de l'époque qui se complait dans son rôle de potiche. La femme forte qui souvent montra la voie à suivre aux hommes démunis et leur insuffla le courage de continuer le combat. Qu'elle soit célèbre ou simplement militante anonyme.
Et vous partagerez avec moi ce le bonheur de lecture de Sœur Fouettard dont la seconde partie Angélique dont la fiche de présentation est ainsi rédigée : Stupre et pénitence Où Les Visitandines se dévergondent sans vergogne dans le couvent lupanar
Enfin pour consulter le catalogue SKA (Romans et nouvelles), deux adresses : Ska Editeur et vous pouvez également accéder à la E-librairie SKA.
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