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JANINE ORIANO

B Comme Baptiste


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Le vendredi 27 Decembre 2013

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Janine ORIANO




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Bon anniversaire à Janine Boissard, alias Janine Oriano, né le 18 décembre 1937.

Une jeune femme aborde Yves-Marie Préjean dans une rue de la capitale, l'appelle Baptiste et lui remémore quelques bons moments passés ensemble à Saint-Malo, ville d'où tous deux sont originaires. Malgré toute sa bonne volonté, Baptiste (prénommons-le ainsi pour la commodité du récit) ne se souvient de rien pour la bonne raison qu'il ne connait pas celle qui s'est présentée à lui comme Sandrine. Au début cette méprise l'amuse, puis il doit rejoindre sa femme Madeleine, personne empâtée par les ans, qui lui reproche sa condition de gagne-petit. Toutefois, le lendemain Baptiste va au rendez-vous proposé par la belle Sandrine et insidieusement l'engrenage se met en route.

A la boutique où il travaille comme disquaire, ses collègues, Mériot le Don Juan et Polly, ainsi que le patron, s'étonnent de le voir si bien sapé. Sandrine l'aguiche et le fait même monter chez elle. Mais elle le repousse alors que les hostilités amoureuses allaient débuter.

Baptiste est intrigué par le manège d'un homme qu'il croise près de chez Sandrine, s'engouffrant dans un hôtel proche. Il le revoit à la boutique. Un soir que Madeleine mange chez sa mère, Sandrine l'entraîne au restaurant. Ils se font tirer le portrait par un photographe ambulant puis ils vont chez elle. Ils boivent et Baptiste s'endort. Lorsqu'il se réveille le lendemain matin, Sandrine est morte, étranglée par un lacet appartenant à Baptiste. Celui-ci rentre chez lui, déboussolé, sans prévenir la police, puis, dégrisé, se promet de venger la morte et de sauver sa peau par la même occasion. Il récupère chez la morte le ticket du photographe mais la boutique n'existe plus depuis belle lurette. Il suit l'homme qui l'avait tant intrigué jusqu'à son hôtel pour apprendre que c'est un détective privé.

Il l'assomme et répond à un appel téléphonique destiné au privé. Le correspondant donne rendez-vous au Clairon, sorte de club privé. Là il rencontre un personnage falot qui lui raconte que Sandrine lui avait monté le même bateau et le faisait chanter depuis à l'aide de photos compromettantes. C'est lui qui a engagé le privé et il doit remettre l'argent sous enveloppe dans un bar, le Tournesol. Baptiste met dans la confidence son cousin Alfred, le loufiat du bar-restaurant où il mange tous les midis.

Narré à la première personne, B comme Baptiste se lit facilement mais pêche par un épilogue téléphoné. L'on connait le nom du meurtrier cinquante pages avant la fin et le reste n'est plus qu'une grosse ficelle qu'il suffit de dérouler. Baptiste, on le serait à moins, a paniqué et son tort a été de se méfier du détective, qui lui aurait appris la combine dès sa première rencontre, lui évitant toutes sortes d'ennuis. Sauf peut-être avec les policiers qui en général ne s'embarrassent pas de fioritures. Le début est assez humoristique, employant un argot bon enfant. Ensuite le ton se montre plus noir sans pour autant prétendre au chef d'œuvre.

Bon roman d'une débutante qui allait connaître la consécration littéraire sous le nom de Janine Boissard. Malheureusement, dans les salons et festivals littéraires auxquels elle participe, Janine Boissard n'apprécie pas que quelqu'un se présente à elle pour se faire dédicacer un des trois romans qu'elle a signé à la Série Noire, prétextant que c'étaient des œuvres de jeunesse.

Curiosité. Le manuscrit étant arrivé à la Série Noire sous le pseudonyme de J. Oriano, tout le staff, Marcel Duhamel en tête, pensait avoir déniché un nouvel auteur masculin. Une mystification involontaire entretenue par le ton de la narration. La méprise fut dissipée lors de la signature du contrat.

Citation : Toujours pareil avec les femmes; soyez fidèle pendant dix ans, elles s'endorment sur leurs lauriers.

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