chamamé de Leonardo OYOLA


Chamamé OYOLA47

LEONARDO OYOLA

Chamamé


Aux éditions ASPHALTE ED.

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Le lundi 6 Novembre 2012

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Leonardo OYOLA




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  
Chamamé – 2007 ; traduction d’Olivier Hamilton

Dans une ambiance noire et sordide à la James Hadley Chase, version ibérique, avec des personnages principaux qui ressembleraient à Bud Spencer et Terence Hill, le tout dans une mise en scène genre tragicomédie musicale, avec des mélodies des années 80 et une prose qui parfois se décline en vers libres, vous avez le nouvel Oyola, l’auteur de Golgotha, mais en plus fort, en plus déjanté, en plus cynique, en plus insolent, en plus ébouriffant, en plus iconoclaste.

 

Il s’appelle Ovejero, ça veut dire berger,

Mais tout le monde lui dit Perro, le chien.

Il déteste.

Le seul qui l’a jamais appelé « Ovejero » ( ?) c’est le pasteur Noé.

Respectueux Noé, il l’a toujours appelé par son nom, jamais avec mépris.

Ils se sont connus en prison, Noé le bassinait avec ses paroles et son prosélytisme à la petite semaine. Et pourtant ils ont fait équipe ensemble. A plusieurs reprises. Avant Noé était marié, puis il s’est promu pasteur, évangéliste. Mais ce n’est pas pour ça qu’il a perdu sa hargne, et tout en dégoisant la bonne parole, il garde près de lui son fidèle Pasteur Jiménez, une arme blanche redoutable qui ne sert pas qu’à bénir ses ouailles.

Car des ouailles, il en a dans la prison, le dimanche, quelques-uns qui assistent à ses logorrhées mystiques au lieu de jouer au foot dans la cour comme la plupart des détenus. Et puis il a fallu que Kitty Kat, le giton de Pombero Vega, vienne leur faire des propositions pas très catholiques. Alors Noé a protesté, et ça s’est terminé en bagarre générale avec éclaboussures de raisiné un peu partout. Juste la veille où Perro allait être libéré.

Mais faut pas croire, Noé a toujours eu envie de récolter de l’argent pour fonder son église, et Perro suit, comme un petit chien. Une idée tenace, chevillée au corps. Plus que les femmes.

C’est Noé qui a eu l’idée.

 

Gun N’Roses *

 

Juste que Madariaga Ledesma, qui a acquis une jolie petite fortune en vendant des tracteurs, lui refile un peu de blé.

Madariaga, veuf, vit avec sa mère et sa fille. Et Noé veut prendre en otage la fille et pour la récupérer le père devra leur donner une rançon. Simple non ? Seulement, cela ne se passe jamais comme c’est prévu. La poussière du chemin grippe le moteur de leur machination.

Et puis Noé est gourmand. Commence une chasse à l’homme entre les deux complices, avec quelques policiers accrochés à leurs ponchos. C’est ainsi que Perro tout en essayant de suivre la piste tracée par Noé revoit ses dernières années de galère.

Les fuites, les amours, les amis, la bande, les rixes, les empoignades avec les hommes de Pombero, les meurtres, les petites joies et les grandes souffrances.

Entre tendresse, bouffonnerie, violence, rage, vengeance, combats homériques et petites rixes de quartier, scènes d’anthologie grandiloquentes ou d’intimités émouvantes, ce roman-film est jalonné de plages musicales anglo-saxonnes ou hispaniques, dans un pot-pourri joyeux et enlevé qui va aussi bien de Bon Jovi aux Fabulosos Cadillacs, de Los Visitantes à Van Halen, des Beatles au générique du film d’animation Georges de la Jungle, de Def Leppard à Jerry Lee Lewis.

 

*Gun N’Roses, qui est le nom d’un groupe musical, signifie également en argot argentin : Espèce de gros caïd, une expression péjorative.

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PAUL MAUGENDRE
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Une autre lecture du

Chamamé

de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

En Argentine, dans la région côtière de Corrientes. Manuel Ovejero, que l'on surnomme Perro, est aujourd'hui âgé d'un trentaine d'années. Il avait onze ans quand, en défendant son petit frère, il comprit que rien ne remplaçait l'usage de la force. Plus tard, il intégra une bande de malfaiteurs, en tant que chauffeur. “Depuis que je suis gosse, il n'y a que deux choses qui m'ont permis de sortir du lot : conduire et danser sur du rock. Ça se voyait que j'étais né pour ça. Les bonnes bagnoles, c'est comme n'importe quelle femme digne de ce nom, il faut savoir les conduire.”

Ovejero baigne dans le rock, tendance hard, qui accompagne la plupart des moments de sa vie. Les femmes, c'est pour le sexe, pas le moindre sentiment. Il n'y a qu'avec Julia que ce fut différent. C'était une gamine de treize ans, quand ils se rencontrèrent dans un bar. Il en avait vingt-quatre, préférait éviter le détournement de mineure. Petit jeu du chat et de la souris, entre elle et lui. Toutefois, Julia n'était pas une allumeuse sans cervelle.

À la suite d'un casse, Ovejero a fait six ans de prison. Sans jamais dénoncer la bande qui l'employait, on lui en sera reconnaissant à sa sortie. Pendant sa détention, Julia et lui échangèrent des courriers, nouant une forte relation qui aidait le prisonnier à tenir le coup. Quand il fut libéré, Ovejero rejoignit Julia, qui tenait une ferme avec son père tout en étudiant. Admis comme son petit ami officiel, il avait d'autres activités, moins conformistes. C'est en taule que tout s'était joué. Avec sa bande de Paraguayens, le Pombero Vega entendait imposer sa loi à tous derrière les murs de la prison. Seul, Ovejero résistait déjà bien. Avec la complicité de Noé Carabajal, ce fut l'épreuve de force contre Vega et ses amis. Le Pasteur Noé, un illuminé, un prêcheur plus délirant que la moyenne, adepte de la violence s'il le fallait. Quand ils sortirent de prison, Ovejero et lui n'ignoraient pas la menace que le Pombero Vega continuait à faire peser sur eux.

Dans le Dodge Polara jaune du Pasteur Noé, ils devinrent des bandits itinérants, des pirates de la route, improvisant une série de coups fructueux. Le dernier en date, c'est l'enlèvement d'Andrea, la fille du riche Madariaga. L'essentiel, c'est de mettre la pression afin que le père verse rapidement la rançon. Il paie donc, et le duo n'a plus qu'à filer en relâchant bientôt la fille (et son employée). Ça, c'était le plan, mais le Pasteur Noé décide de doubler son comparse. Ovejero est en état d'arrestation, au commissariat de Lapacho.

Noé le tire de ce mauvais pas, avant de disparaître. Il a simplement pris l'autocar en direction de la triple frontière. Sauf que ses délires vont entraîner un accident, virant tant soit peu au carnage. Ovejero est retourné chez Julia. À la ferme, il va récupérer sa Chevy, car il lui faut un tel bolide pour traquer Noé. Quand il part, après avoir découvert que sa Julia avait un enfant en bas-âge, ça ressemble beaucoup à un adieu : “Saposimenendivé”, dit-elle en langue guarani. La chasse est lancée, la vengeance est en chemin. Pour Ovejero, les obstacles ne vont pas manquer...

Un noir polar qui ne réserve que de bonnes surprises au lecteur. Terriblement excitante, cette galerie d'excités. Bourrée d'adrénaline, c'est une histoire qui se shoote au rock'n'roll. Des repris de justice réglant leurs comptes, le sujet n'a pourtant rien de neuf. Dans la pègre, la trahison est une “valeur” universelle. Qu'ils se poursuivent à travers le décor argentin, américain ou français, du pareil au même. C'est donc par son écriture, sa tonalité et son tempo, que ce roman trouve toute sa saveur. Loin d'être tranquillement linéaire, la narration s'avère volontairement décousue, éclatée, effrénée, décoiffante.

Par exemple, on ne peut pas dire que ce soient des flash-backs qui nous relatent le parcours passé du héros, c'est plutôt dans la continuité du récit. Même la part amoureuse de sa vie ne calme guère la nervosité fiévreuse du style. La notion de “hors-la-loi” n'est pas ici un vague qualificatif, on est vraiment au milieu de truands violents qui ne font de cadeau à personne. Ce qui est illustré, entre autres, par le sort de Chapu, ami de Perro et de Noé en prison. Noirceur et cynisme donc, mais également un certain humour. Notamment grâce à des références aux séries-télé américaines des années 1970-80, en particulier à “Shérif, fais-moi peur” (147 épisodes d'une sacrée ringardise, mais un succès mondial). Quant aux extraits de chansons cités, ils apparaissent indissociables du texte, en effet. Un roman décalé et explosif, qui fut récompensé en 2008 par le Prix Dashiell Hammett, de la Semana Negra de Gijon (Asturies, Espagne).

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