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BERNARD OUSTRIERES |
AtochaAux éditions TRANSBORDEURSVisitez leur site |
2870Lectures depuisLe lundi 30 Janvier 2006
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Une lecture de |
Roland est un professeur d’espagnol quadragénaire, un matin un coup de blues plus important que les autres « un curieux mélange de désarroi léger et de tristesse obscure associés à l’engourdissement subit des félicités intérieures » le pousse à consulter Marianne une amie d’enfance, médecin psychiatre, qu’il aime en secret. Au lieu de lui prescrire des antidépresseurs celle-ci lui conseille de partir en voyage. C’est ce qu’il fait au volant d’une voiture louée. Mais l’un des patients de Marianne, psychopathe, également amoureux de son médecin veut se venger de ce rival et le prend en chasse. Une course poursuite s’engage entre l’Espagne et le Portugal. Au cours de cette fuite Roland va rencontrer Izaskun Iparraguire, une ancienne activiste Basque. Et le 11 mars 2004 il arrive à Atocha, le jour des attentats qu’on va attribuer un temps à l’ETA. Sur un scénario classique Bernard Oustrières arrive à nous tenir en haleine de bout en bout à travers un road-movie qui nous fait visiter quelques lieux plus ou moins connus de Lisbonne, Madrid ou Bilbao, ainsi qu’à travers des personnages dépeints avec humanité, comme la sensuelle Izaskun, ou les pensées hallucinées de celui qui poursuite Roland de sa folie meurtrière. Et, cerise sur le gâteau, ce roman est servi par une écriture réellement somptueuse.
4° de couverture : Passionnant road movies sudiste, Atocha nous entraîne des routes de France jusqu’à Lisbonne, Madrid, Bilbao. Roland, professeur d’espagnol quadragénaire, voue une passion secrète à Marianne, son amie d’enfance, devenue médecin psychiatre. Plutôt que de lui prescrire des antidépresseurs pour surmonter son spleen, celle-ci l’incite à partir en voyage. Mais l’un de ses patients psychopathes, également amoureux d’elle, veut se venger de ce rival. Une folle course-poursuite s’engage... Fuyant à la fois le tueur et ses propres démons, Roland arrive à Madrid par le train le jour des attentats du 11 mars 2004. Peu à peu, dans une Madrid endeuillée, il tisse avec le tueur une relation ambigüe. La menace mortelle semble lui offrir une possible évasion intérieure. Cet aspect “psy” n’altère pas le rythme du récit ni les péripéties hitchckiennes, ni lme rebondissement final, ni la chute. Bernard Oustrières aime développer ses intrigues à travers de passionnants road movies comme L’Irlandaise voiture 4 ou Cœur de Pharaon. Dans ce nouveau livre il nous entraîne dans une palpitante course poursuite à travers le Portugal et l’Espagne, prétexte à nous faire visiter des lieux magiques et à des rencontres insolites. Les têtes de chapitre sont des invitations au voyage : Gare de Lyon, Gran Via, Lisbonne, Atocha, Puerta de Hierro, Puerta del Sol, Plaza Mayor, etc. Dans une interview B. Oustrières disait qu’il envisageait d’écrire une trilogie mettant en scènes trois portrait de femmes. C’est chose faite avec Izaskun Iparraguire, une ancienne activiste basque que rencontre Roland au cours de sa folle cavale et qui va l’aider dans sa tentative d’échapper à son poursuivant dément. Mais ce qui frappe chez Bernard Oustrières, outre l’intrigue qui ménage un suspens continu ponctué de scènes où l’action s’accélère et nous tient en haleine, c’est la qualité de son écriture, une écriture de grands vents, de pluies amoureuses, de trains étranges, de roses rouges et de tangos noirs, une écriture qui fait qu’on savoure chaque phrase et fait de ce livre un peu plus qu’un « simple » polar, un roman tout court. C’est de la Littérature, avec un grand L, un très, très grand L ! Un livre à ne pas manquer. Une question de style Le livre retenu cette semaine prouve une chose : il n’est pas de genre mineur quand c’est un styliste qui tient la plume. Il peut être assimilé à un « polar » dans la mesure où action, angoisse, péripéties dramatiques sont au menu. Mais en écrivant Atocha, notre confrère Bernard Oustrières n’a pas cru sacrifier à la facilité. Ce road movie échevelé, où Roland, 40 ans, professeur d’Espagnol dépressif se voit proposer par sa psychiatre - qui est aussi son amie d’enfance Marianne, dont il est depuis toujours amoureux - un voyage en guise de remède à l’angoisse, a tout d’un thriller de belle facture. Roland effectue son périple la mort aux trousses en la personne d’un autre patient, jaloux de sa relation privilégiée avec la thérapeute et bien décidé à se débarrasser de son rival, qu’il poursuit de train en étapes, de Paris à Lisbonne en passant par Madrid et Bilbao un couteau à la main ! Ce pourrait n’être que ça et serait beaucoup. Mais c’est en prime superbement écrit et les rapports humains décrits avec une subtilité et une profondeur qui ajoutent au plaisir procuré par un scénario bien ficelé. Jean Contrucci |
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