MIKAEL OLLIVIER

A neuf ans et quelques jours, Camille ne veut pas céder. Lui qui est un amoureux des arbres, ne voilà-t-il pas que le maire de la commune a décidé de faire abattre le cèdre qui se dresse fièrement dans la cour de l’école. Non il ne cèdera pas, et ce matin il se lève de bonne heure, et laisse un petit mot à ses parents, leur indiquant qu’il est à l’école. Un mercredi matin ! Vraiment, la Terre tourne à l’envers. Mais il ne veut pas céder, d’ailleurs il n’est pas seul dans sa lutte pour la défense des arbres. Et pourquoi cèderait-il devant cette menace de l’abattage programmé de son cèdre. D’abord Camille n’aime pas les interdits. C’est un rebelle. Une graine d’anarchiste selon certains qui ne le disent pas mais ne le pensent pas moins. Un écologiste qui s’ignore plus vraisemblablement, comme Monsieur Jourdain s’exprimait sans le savoir en prose. En réalité Camille est un petit garçon qui aspire à la liberté, loin des obligations ou des interdictions comme « Ne cours pas dans l’escalier », « Arrête de sauter sur le lit » ou encore « Met ton casque pour faire du vélo ». Et il a réussi à embrigader ses copains, les autres élèves de l’école, même les parents, pas tous, les enseignements et la directrice dans sa croisade, leur faisant signer une pétition, écrivant une requête à l’édile. Un cèdre, c’est un cèdre, et il ne cèdera pas devant une décision qui lui paraît injuste.