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MAX OBIONE |
Bunker 68Aux éditions SKAVisitez leur site |
823Lectures depuisLe vendredi 6 Avril 2024
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Une lecture de |
« Quand nous chanterons le temps des cerises, Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête. » entonnaient les communards. « Sous les pavés, la plage » s’émerveillait la jeunesse estudiantine. « 10 ans ça suffit ! » resonnait dans la rue. « Paris des beaux enfants en allés dans la nuit. Paris du vingt-deux mars et de la délivrance […] Ah Paris quand tu es debout Moi je t’aime encore » chantait Léo Ferré. Mais en ce mois de mai, tous n’étaient pas à la fête, tous ne baignaient pas dans l’euphorie, certains étaient rongés par la peur et l’angoisse. Métamorphosée en bunker de survie, leur cave débordait de provision, et l’oreille rivée au transitoire, ils ne perdaient pas une miette des événements dramatiques qui secouaient le pays et menaçaient la cour de la ferme. Le fusil chargé, ils se tenaient prêts à faire face, à repousser l’assaut des envahisseurs, à défaire la horde de bolcheviques sauvages. Mais leur survie était fille des piles qui alimentaient l’appareil radiophonique ! Et quand celles-ci rendaient l’âme, il s’agissait de partir au plus vite s’approvisionner ! Pour revenir avant que l’irréparable ne se soit produit. Max Obione, cinéaste, éditeur et auteur, convie le lecteur à une plongée glaçante dans le monde irrationnel des peurs et des angoisses que génère l’ignorance, la misère intellectuelle et l’obscurantisme le plus crade. Maniant avec virtuosité le vocabulaire rustre et limité de ces êtres aveuglés par une haine infondée, il parvint à les incarner au travers des mots jusqu’à rendre palpable l’odeur de leur misérable existence. |
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