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MAX OBIONE |
Loulou Sœur FouettardAux éditions SKAVisitez leur site |
1653Lectures depuisLe mardi 4 Novembre 2020
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Une lecture de |
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« Paris, 25 mai 1871… Ma vessie va éclater (..). Les Versaillais chassent et fusillent. » (…) « Faute de sommeil, l’épuisement me guette. (..) Le commissaire Roustang fait battre tambour, des sommations sont lancées. (…) Je sais ce qui m’attend… » Entre ces deux moments, celui où Marie-Louise Berthet fuit la répression qui s’abat sur le peuple parisien et qui verra plus de 20 000 communards fusillés et celui où s’étant aventurée par amour dans l’illégalisme, elle attend que la mitraille des pandores n’ait raison d’elle et de son compagnon, le lecteur découvre une tranche de vie de celle que d’aucuns surnommèrent Sœur Fouettard. Originaire de Dieppe, élève studieuse, très vite orpheline et fugueuse, « origine du monde » pour un certain Courbet, pensionnaire de l’établissement de plaisir « Aux vingt cœurs » que dirigeait dame Aubin, virtuose dans l’art de molester les fessiers, mais ne se refusant pas à tourmenter les œillets, les cramouilles et saint-joseph, emportée par la ferveur de beaucoup elle adhérera aux thèses féministes de l’« Union des femmes » que dirigeait par une dénommée Nathalie Lemel et tiendra la barricade de la place Banche, avant de trouver un refuge providentiel dans le couvent des Visitandines, rue du Petit Musc, où elle revêtira l’habit de bure et se coiffera de la cornette assortie. Ainsi grimée, durant de longues années, elle consacrera ses journées à soulager les malades selon les vœux de la bienfaitrice baronne de Chaulieu, maitresse d’œuvre du dispensaire « Sainte Marie-Madeleine », rue des Écouffes, et à fustiger les glutéaux blanchâtres des bourgeoises et bourgeois aussi puissants que débauchés leur soutirant de ses jeux émérites leur foutre et leurs Louis d’or. Max Obione rassemble dans ce roman la totalité des épisodes qu’il avait consacrée aux aventures et autres déboires de la belle Loulou aux éditions Ska, aventures et déboires qui courent de la chute de la commune à l’enterrement de Victor Hugo en passant par celui de Thiers, tant fêté par le petit peuple de la sociale. Mêlant habilement fiction et Histoire, il inscrit son récit dans la tradition des romans lestes et gaillards tels que « Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir ». Loin des « Malheurs de la vertu » son héroïne prospère à l’ombre du vice, à l’image d’une Juliette animée d’une conscience sociale et féministe. A la nuit venue, au matin blême « Loulou Sœur fouettard » conduira chacun au plus profond dans ce rare plaisir de la lecture. |
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