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MAX OBIONE |
Le PontAux éditions SKAVisitez leur site |
591Lectures depuisLe mardi 22 Juillet 2020
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Une lecture de |
Collection Noire Sœur. Editions SKA. Parution 25 mai 2020. 11 pages. 1,99€. ISBN : 9791023408157 A la mi-AoûtOn se sent plus dynamiqueA la mi-AoûtOn s'amuse comme des fous… Ray Ventura Il fait chaud, il fait beau, c’est la canicule. Le narrateur n’est pas serein, d’abord parce que son serin bat de l’aile, ensuite parce qu’il lui faut garder sa mère. C’est moins pénible que garder un gosse turbulent mais quand même. Sa sœur Mireille lui a confié la gestion de leur génitrice et des appareillages auxquels elle est attachée. Pas de risque qu’elle s’envole la mère. Pas plus que le serin d’ailleurs qui bat de plus en plus de l’aile. Pour s’occuper, notre narrateur (en fait il n’appartient à personne, c’est une façon de s’exprimer) démonte puis remonte son outil de travail. Il en a soin de son Glock, il ne faut pas qu’il lui fasse défaut à un moment inopportun, ce qui pourrait lui être fatal. Et un revolver, c’est comme un portefeuille, ça ne se prête pas, c’est bien connu. Donc les révisions, l’entretien, c’est pour sa pomme. Il fait toujours aussi chaud, le serin en a eu marre et il est couché dans sa cage. Dans l’autre pièce, celle où repose sa mère (j’allais écrire gît, mais ce n’est pas encore l’heure) le bip résonne. C’est bien la première fois depuis longtemps que sa mère le réclame. D’ailleurs l’a-t-elle aimé un jour, eu besoin de lui ? Bonne question, mais ce n’est pas l’heure de se la poser et encore moins d’y chercher une réponse. Il faudrait qu’il appelle l’hôpital, mais en cette période de canicule, un quinze août qui plus est, pas sûr de trouver un palliatif. Débordés comme d’habitude.
Sous des dehors bourrus, comme une personne qui cache se pudeur et sa sensibilité en bougonnant, Max Obione nous livre une historiette émouvante et poignante. Une mère malade et un fils indigne. Des retrouvailles après des années de conflits. Faut avouer qu’il l’avait bien cherché aussi Michel (oui, on apprend que notre narrateur se prénomme Michel au fil du récit) en se laissant enfermé pour cause d’indélicatesse avec la loi et la vie d’autrui. Mais une petite visite, cela lui aurait fait plaisir, de temps à autre. Et aujourd’hui le voici transformé en garde-malade, en veilleur d’agonisante, en intérimaire de surveillant de moribond. Michel oscille, et pourtant il n’a pas bu d’alcool, mais il sent monter en lui comme un sentiment qu’il n’avait jamais, ou si peu, ressenti. Et il balance, sachant très bien qu’il ne peut pas la soulager. Le lecteur est au cœur d’un drame familial, temporisé par cette espèce d’humour noir qui est la caractéristique des auteurs sensibles, humains. |
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