African tabloïd de Janis OTSIEMI


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JANIS OTSIEMI

African Tabloïd


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Le dimanche 22 Septembre 2013

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Janis OTSIEMI






Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Le bon gars du Gabon

Le lundi matin, c'est un rituel, le capitaine Koumba et son adjoint Owoula, de la Police Judiciaire de Libreville, sont convoqués par le colonel Essono afin de faire le point sur les affaires en cours. Certaines d'entre elles sont résolues ou sur le point de l'être, mais d'autres restent en suspens. Dont plus particulièrement le vol du chéquier de l'ancien ministre des Mines et du Pétrole Odilon Mébalé.

Mais il y a aussi cette affaire de photos de gamines nues qui circulent sur Internet, gamines qui se sont suicidées par la suite. Enfin une mère et son bébé se sont fait renverser par une voiture qui a pris le large sans demander son reste. Une partie du numéro d'immatriculation a pu être relever mais la voiture de marque japonaise est représentée en trop grand nombre dans la cité pour être rapidement localisée. D'autant que les différents services auxquels les policiers pourraient avoir accès ne sont pas informatisés et les recherches risquent de prendre des mois avant d'obtenir un résultat concret.

La découverte d'un cadavre sur la plage du bord de mer, près du Palais Présidentiel, attire les curieux, l'attraction du jour. Les deux gendarmes du Service des Recherches, Boukinda et son coéquipier Envame sont dépêchés sur les lieux. Il se peut que l'homme soit mort par noyade, et la balle qu'il a reçu dans la gorge aura sans aucun doute accéléré cette submersion. D'après son état physique cela fait déjà un petit bout de temps qu'il a passé de vie à trépas. Et, détail macabre, deux doigts de sa main gauche ont été sectionnés. Comble de l'ironie, la douille qui a servi au meurtrier à perpétrer son forfait est retrouvée dans une poche du défunt.

Le corps mort rend son identité : il s'agit de Roger Missang, journaliste aux Echos du sud, hebdomadaire qui a eu plusieurs fois les honneurs d'être suspendu pour des articles jugés non conformes à l'esprit démocrate de la République du Gabon et offensants envers le parti dirigeant. Et bien évidemment la première des suppositions qui vient à l'esprit de nos gendarmes du service de recherche est qu'il s'agit d'une d'un règlement de compte politique. Or nous sommes en 2008, et des élections présidentielles auront lieu en 2009. L'actuel président est candidat à sa propre succession. Envame et Boukinda ont recours à Gaspard Mondjo, fondateur et rédacteur-en-chef de l'hebdomadaire L'Enquêteur spécialisé dans les faits-divers.

Mondjo propose d'autres pistes, mais la douille est du même calibre, et provient de la même arme que celle qui a exécuté Pavel Kurka, ancien soldat de l'armée tchèque, cousin éloigné de la femme de Baby Zeus, le ministre de la Défense, lequel est le fils du Président. Kurka était le chef des gardes du corps de Baby Zeus. On ne sort pas de la famille ! D'autant que Baby Zeus lui aussi brigue la place de président.

Les enquêtes menées d'un côté par Koumba et Owoula, de l'autre par Bukinda et Envame vont se croiser, et s'ils ne s'entendent guère, ils vont devoir quand même collaborer.

Selon les termes consacrés, ce roman est une fiction, quoiqu'inspiré de personnages et de faits réels. Et Janis Otsiémi se lâche dans la description de la politique menée au Gabon, et ne se prive pas de taper à gauche et à droite. Dans un style fleuri, il décrit son pays coincé entre modernisme et conservatisme rétrograde. Le musée National des Arts et Traditions ne contient que de pâles copies d'œuvres disséminées de par le monde. Ce qui permet à Janis Otsiémi d'écrire : La colonisation n'a pas seulement été une mission civilisatrice, mais aussi un pillage des biens et des âmes.

Les représentants de forces de l'ordre, qui étaient déjà les protagonistes de son précédent roman Le Chasseur de lucioles, sont des hommes les autres. Ils sont pour la plupart des adeptes de la cuisse tarifée, possèdent une ou des maîtresses, ce qui les met dans une position indélicate lorsque celle-ci se retrouve enceinte, car leur femme ou concubine est jalouse et ne peut accepter ce genre de situation, ce qui se comprend. L'antagonisme entre services différents n'est pas l'apanage d'un pays et l'on retrouve ce cas de figure un peu partout, au grand dam de la résolution d'enquêtes parfois. Et les douaniers mangent souvent au râtelier.

Si j'ai écrit que le style de Janis Otsiémi est fleuri, ce roman est toutefois moins décalé, moins haut en couleurs que ces précédents et je pense plus particulièrement à La vie est un sale boulot qui rappelait plus nos auteurs des années cinquante avec un mélange d'argot et d'expressions locales jouissives. Le contexte ne s'y prêtait peut-être pas, car plus ancré dans le domaine politique. Un roman caustique qui devrait intéresser de nombreux lecteurs qui recherchent autre chose qu'un roman noir américain, malgré la référence à James Ellroy, et une plume alerte, corrosive et sarcastique.

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PAUL MAUGENDRE
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Une autre lecture du

African Tabloïd

de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

À Libreville, capitale du Gabon, certaines enquêtes sont confiées à la P.J., et d'autres à la Gendarmerie. Les policiers Pierre Koumba et Jacques Owoula sont les principaux limiers de la P.J., sous les ordres du colonel Lambert Essono. On les charge par exemple de mettre la main sur les escrocs ayant dérobé le chéquier d'un ex-ministre, pompant tout le fric qu'ils peuvent. Ou d'une affaire de vidéos diffusées sur Internet, montrant deux mineures, qui se sont suicidées ensuite. Ou encore d'un accident de voiture ayant causé la mort d'une femme et de son bébé. Dans ce dernier cas, Owoula mène une enquête énergique, afin de repérer l'automobile incriminée. Pour les vidéos du web, plus difficile de glaner une piste, le coupable jouant probablement avec les IP. Quant aux escrocs de l'ancien ministre, la plus grande banque de la ville est alertée, et signalera quand se présentera un chèque.

Du côté des gendarmes, on s'occupe généralement de crimes sensibles, politiques ou qui peuvent concerner la sécurité du pays. C'est à Louis Boukinda et Hervé Envame que leur supérieur et le Procureur de la République, proches de la famille présidentielle, confient les cas délicats. Le meurtre du journaliste Roger Missang, retrouvé sur la plage non loin des bâtiments gouvernementaux, est assurément à traiter avec précaution. Abattu par balle, après avoir été ligoté, torturé et mutilé, le journaliste d'investigation publiait des articles polémiques. Si la presse est libre au Gabon, il y a des sujets sur lesquels il est préférable de ne pas fouiner. Même la franc-maçonnerie, thème qu'il comptait bientôt aborder, reste de ceux qu'on n'étale guère. Toutefois, si on a déposé le cadavre si près de la Présidence, il peut aussi bien s'agir d'un complot, sachant que les élections sont dans un an.

Détail essentiel, Roger Missang a été exécuté avec une arme de pro. La même qui servit à tuer Pavel Kurka, chef de la sécurité du ministre de la Défense. Ce qui signifie que le crime peut cibler politiquement Baby Zeus, successeur possible à la tête du pouvoir. La presse internationale et locale commence à exiger des réponses sur la mort de leur collègue. Côté flics, Koumba et Owoula ont réussi à attraper un des escrocs au chéquier. Ce n'est qu'un lampiste au service d'un énigmatique Docteur. Si ce dernier a fui son QG, en traînant dans certains quartiers, c'est une piste que les policiers pourront suivre. Concernant les vidéos pédophiles, ils avancent lentement, jusqu'à ce qu'une femme leur indique le nom d'un suspect. C'est au Port-Môle qu'on va le retrouver. Quant au meurtre de Roger Missang, les enquêteurs de la gendarmerie ne négligent aucune hypothèse...

Le Gabon ayant été un des pivots de la Françafrique, c'est un pays que nous pensons un peu connaître, fut-ce superficiellement. La dynastie Bongo, le pétrole et autres matières premières, l'Afrique équatoriale et sa forêt luxuriante, tout ça n'est pas faux. Mais il est sans doute plus judicieux de laisser un Gabonais évoquer son pays, et présenter sa vaste métropole, Libreville. Batékés, Fangs, et un grand nombre d'ethnies y cohabitant, c'est un subtil jeu (non sans connotations politiques) que de préserver l'unité nationale dans cette ville et sur tout le territoire. Les arcanes du pouvoir y sont aussi obscurs qu'ailleurs. Quant au peuple, il n'ignore pas la corruption qui gangrène ses élites, car le produit des richesses du Gabon aboutit forcément au sommet du pays. Outre qu'il s'agit d'un très bon polar, Janis Otsiemi se montre brillant pour suggérer le contexte sociopolitique gabonais.

Deux équipes d'enquêteurs ne sont pas de trop pour résoudre les cas criminels en cours. Là-bas comme en France existe la classique rivalité des services : “L'affaire avait sûrement fait sourire les bangandos (voyous). Si les flics et les gendarmes se bastonnaient pour des broutilles au lieu de leur courir après, ça ne pouvait être qu'une bonne chose pour eux.” Tout en suivant ces affaires sensibles, on n'oublie pas de nous parler de la population. Par exemple, avec le portrait de Maryline, petite amie du gendarme Boukinda, par ailleurs marié. Et si toute l'Afrique est coutumière des trafics, ils n'en restent pas moins illégaux. Bien qu'utilisant des termes typiques, l'auteur ne force pas la dose. Ce qui nous permet de vérifier que Janis Otsiemi, dont le talent est certain, maîtrise toujours mieux ses intrigues. Quatrième titre publié aux Éditions Jigal d'un auteur africain à ne pas manquer.

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CLAUDE LE NOCHER
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Une autre lecture du

African Tabloïd

de
L A

L A

Tout est en tout, rien n’est nulle part.

Pendant que Koumba et Owoula – de Police judiciaire - recherchent un chauffard qui, après avoir écrasé une femme et son enfant, a pris la fuite, Baoukida et Envame - de la gendarmerie nationale - doivent débusquer les assassins d’un journaliste, dont on a retrouvé le corps sur une plage, non loin de la résidence de la présidence de la République.Et pendant ce temps, circulent des vidéos pédophiles…  se suicident des adolescentesSi l’une des deux affaires fait grand bruit puisqu’elle risque de déboucher sur un scandale politique, la résolution de l’autre ne dépend que du bon vouloir des enquêteurs qui par ailleurs doivent s’occuper d’un vol de chéquier… de celui d’un ministre…

D’accidents en meurtres, de brigandages en mitraillages, chacun tente de construire des petits arrangements avec la vie, la misère ou la corruption… Ainsi va African tabloïd puisque sur les deux berges de l’océan l’un n’est que le reflet de l’autre.

Janis Otsiemi signe son nouveau roman de la même plume acide que ses précédents ouvrages. Les fioritures et autres effets de style ampoulés n’ont pas lieu d’être ! La phrase doit corrompre le verbe et la moiteur doit enfanter la syntaxe, la signature vocale doit être audible, comme sont lisibles les embardées langagières.

Autres titres de
janis otsiemi



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