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JEAN-PAUL NOZIERE |
TangosAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
1820Lectures depuisLe vendredi 17 Juillet 2015
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Une lecture de |
Collection Les Noirs N°42. Parution juillet 1998. 222 pages. Bon anniversaire à Jean Paul Nozière né le 7 juillet 1943. Milou s’est installé à Sponge dix ans auparavant. Directeur d’un supermarché il est devenu une figure marquante de la cité, chacun lui étant plus ou moins redevable. Il traficote et même les gendarmes bénéficient de ses largesses. Seulement il a écrasé Babeth, la fille d’un riche transporteur, un soir de cuite, avec son 4X4 et il a été enfermé durant une semaine dans un asile psychiatrique, gavé d’antidépresseurs. Il revient au village et recueille une jeune auto-stoppeuse, Dolorès, et lui propose de dormir chez lui. L’arrivée au village n’est pas ce qu’il escomptait. Les gendarmes ont dressé un barrage et se conduisent envers lui comme avec un vulgaire pékin. Les villageois le traitent d’assassin. Seul Maurice, son majordome, un Libanais qui reste en France grâce aux faux papiers que Milou parvient à lui procurer, semble lui vouer la même déférence qu’avant l’accident. Des appels téléphoniques intempestifs, des dégradations sur son 4X4, les accusations portées par Dolorès le perturbent fortement. Ses deux chiens sont éventrés dans le chenil. Muni d’une carabine, Milou tire au hasard et tue Dolorès. Tandis que Maurice est chargé d’enterrer les cadavres, Milou fouille le sac de la jeune fille et découvre des lettres adressées par Babeth ainsi qu’un pistolet. Au supermarché, complètement disjoncté par l’alcool et les médicaments, il se montre particulièrement odieux envers ses employés, les menaçant du pistolet qu’il s’est accaparé, allant jusqu’à écraser une femme sous un chargement de pommes de terre déversées d’un chariot élévateur. A la fête du village il se conduit guère mieux et est rejeté par tous. Alors il se rend chez le père de Babeth et découvre cadavre gisant au milieu de bandes magnétiques et de lecteurs de cassettes.
L’action de ce roman se déroule dans un petit village des Côtes d’or, et pourtant le lecteur pourrait se croire transporté dans une bourgade des Etats-Unis, tellement l’ambiance décrite semble issue d’un ouvrage de Jim Thompson. La vindicte des villageois, leur façon de procéder afin de démontrer que Milou n’a plus qu’une solution celle de quitter la cité, les agissements de Milou envers ses employés et ceux qu’il considère sous sa botte, à commencer par les gendarmes, n’ont rien à envier aux thèmes développés par Thompson. Et une fois le livre terminé, avec un excellent retournement de situation, il reste une morale : il ne faut jamais se fier aux premières impressions. Un roman noir fort qui serait judicieux d’adapter au cinéma. Et l’on retiendra également la dérive de Milou comme une brèche issue de son enfance et les nombreuses références musicales qui sont échelonnées tout au long du roman. |
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