Dans la chaleur écrasante de juillet la stazione Pitti est submergée des appels de la signora Giusti, une vieille dame de quatre-vingt-onze ans qui a coutume de se répandre en plaintes sur le voisinage. Les carabiniers savent bien comment vont les choses, mais si personne ne se déplace et qu’il arrive malheur à la signora, tous les journaux du pays se déchaîneront contre eux avec de gros titres en gras les accusant de tous les maux. L’adjudant Guarnaccia se propose de passer chez la signora en effectuant sa tournée des hôtels. Après avoir déblatérer tout son saoul, la vieille dame consent à donner la vraie raison de ses nombreux appels : elle a entendu du bruit dans l’appartement d’à côté, une violente dispute. Le logement, inoccupé depuis des années, appartient à Tom Goossens, un orfèvre flamand qu’elle a pratiquement élevé et qui ne manquait jamais de venir saluer sa mammina à chacun de ses passages à Florence. Alerté par un nouveau bruit, l’adjudant décide de pénétrer dans l’appartement et découvre Tom Goossens mourrant. Tout semble indiquer un suicide et l’orfèvre rend l’âme en murmurant quelques mots : « Ce n’était pas elle ». L’adjudant ne peut s’empêcher de penser que cet homme a été assassiné mais on n’ouvre pas une enquête sur une simple conviction. Il faut des preuves. Que venait chercher Tom Goossens à Florence ? Qui attendait-il dans cet appartement ? Et pourquoi sa belle-mère, qu’il chérissait tant, refuse-t-elle de le voir depuis dix ans ? La réponse à toutes ses questions se trouve au cimetière, dans une tombe dont on ne pensait pas qu’elle serait réouverte un jour…
Au fil de son récit, dans une ambiance chargée de suspense, Magdalen Nabb distille ces petits riens qui font la vie italienne et florentine. Ce sont ces divergences de vies et de vues entre italiens du nord et du sud, cette fierté florentine qui rend si difficile l’intégration des nouveaux habitants ou encore ces flots de touristes qui donnent à la ville des airs de Tour de Babel. Outre de palpitantes scènes de chasse-à-l’homme dans les rues de Florence, Magdalen Nabb excelle à trousser d’inoubliable personnages. Cette seconde enquête de l’adjudant Guarnaccia est ainsi placée sous le signe des « gars de Pordenone », deux jeunes carabiniers aux joues roses qui apportent une irrésistible note de fraîcheur.
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