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JOHN-ERICH NIELSEN |
Crime à L’heure Du TayAux éditions HOHVisitez leur site |
1925Lectures depuisLe jeudi 20 Juillet 2012
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Une lecture de |
Le jeune inspecteur Sweeney est un policier d’Édimbourg qui a quelques enquêtes réussies à son actif. En cet automne pluvieux sur l’Écosse, il est fort inquiet pour la santé de sa tante Midge, son unique famille. Tandis qu’elle est hospitalisée, il se retrouve seul avec son chien Berthie. Sweeney est appelé d’urgence pour une nouvelle affaire par son collègue plus âgé, Ian Mc Tirney. Ça se passe à Wormit, assez loin d’Édimbourg, dans l’estuaire du Tay, près de Dundee. La petite Sue, huit ans, a été retrouvée poignardée et violentée près du grand pont de chemin de fer enjambant le Firth of Tay. La veille au soir, elle était sortie à vélo avec son ami David, onze ans, qui est porté disparu. L’endroit étant isolé, cela explique sue il n’y ait pas de témoin. Néanmoins, il est étonnant que le corps de Sue ait été retrouvé si loin de chez les deux enfants, qui habitaient Tayport. En décembre 1879, ce site fut le théâtre d’une catastrophe ferroviaire qui causa de nombreuses victimes. C’est sans rapport avec l’affaire actuelle mais ça ne peut qu’impressionner le sensible Sweeney. De retour à son appartement, le policier croit percevoir une présence fantomatique. Plus tard, il entendra même des bruits troublants. L’état de santé de sa tante Midge, bien soignée tout en ayant besoin de repos, explique en partie cette fébrilité de Sweeney. De même, tant qu’il fait le long aller-retour d’Édimbourg à Tayport, il a intérêt à resté concentré sur la route. La municipalité a accordé à Ian Mc Tirney et à Sweeney un bureau rudimentaire à Tayport. Alors qu’une battue est programmée avec des militaires cantonnés non loin, les deux policiers interrogent les familles de Sue et David. Ce dernier reste introuvable, bien qu’on l’espère encore en vie. Il n’est pas facile de se faire une idée précise de l’univers familial de chacun des enfants. À l’opposé, il est sans doute simpliste de désigner trois suspects locaux potentiels. Certes, ils sont fichés pour de sérieuses raisons, et ne possèdent que des alibis bancals. Selon McTirney, ce n’est pas le moment de se laisser déborder par des intuitions, comme Sweeney en est coutumier. Pourtant, quand il rêve d’un voyage en train, où il croise une jeune femme inconnue, le jeune enquêteur sent qu’il peut exister un lien. Quand le père de Sue disparaît momentanément, son épouse et sa fille Anna ont des confidences à faire aux policiers. Même si l’affaire progresse lentement, ce ne sont pas les pistes qui manquent. Au risque, Sweeney restant perturbé dans sa vie privée, de se tromper et de rater le vrai coupable… Avec son petit club de golf fétiche, son dictaphone à bande, sa barbe hirsute, son chien Berthie, et sa tante Midge, on commence à bien connaître ce policier plutôt atypique. S’il n’est pas très ordonné par nature dans son quotidien, s’il est parfois lunatique, notre ami Sweeney n’en est pas moins un limier efficace. C’est bien de romans d’enquêtes que traitent ses aventures, en effet. Sans une ambiance bien restituée, ce genre d’histoire devient vite trop théâtrale. L’auteur évite cet écueil avec une habileté certaine, nous entraînant dans des lieux et sous de climats qu’il sait suggérer. Autre atout de ces romans, les réflexions de Sweeney apparaissent en italiques, ce qui nous permet de suivre ses pensées. L’indispensable Tante Midge n’est, ici, pas au mieux de sa forme, on espère qu’elle s’en remettra. Si sa santé tourmente son neveu, ça introduit une densité supplémentaire et agit sur cette affaire. Un neuvième épisode qui reste à la hauteur des précédents. |
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