JEAN-PAUL NOZIERE

Il était une fois trois enfants qui avaient été surnommés les trois Moustiquaires. Tom, le fils du gendarme Maxime Périta, Léo dont le père n’est pas franchement raciste (c’est lui qui l’affirme) mais n’aime pas les Chinetoques, et Mei, la petite Chinoise qui vit avec sa mère Hua, dans une espèce de grenier aménagé en appartement, disons en mini atelier à vivre. Mei et sa mère sont des sans papiers, pourtant la gamine va à l’école, elle est même la première de sa classe. Hua travaille dans un atelier de confection chinois qui a pignon sur rue malgré ses employées qui sont pour la plupart entrées illégalement en France. Et le maigre salaire qu’elle perçoit est en partie destiné à rembourser les frais de son transfert, argent qu’elle remet à son patron. Comme dans le roman d’Alexandre Dumas, il existe un autre Moustiquaire, Victor, le clodo qui vit de l’air du temps et de vin rouge. Ancien libraire qui a planté femme et enfants pour s’octroyer une liberté de vie, Victor n’a pas de conversation suivie, pourtant quand il veut il émet des vérités bien vite noyées sous un déluge de fadaises. Tout irait pour le mieux si une directive gouvernementale n’obligeait pas les autorités locales à renvoyer à la frontière les sans-papiers. « Nous appliquons la loi, seulement la loi. Nous n’avons rien de grave à vous reprocher » déclare l’adjudant de gendarmerie qui doit exécuter la décision venue d’en haut. Alors sous l’impulsion de Tom et de Léo, la résistance s’organise.