|
|
PIERRE NEMOURS |
Un Môme Sans IllusionAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
705Lectures depuisLe jeudi 31 Janvier 2019
|
Une lecture de |
Fabien Lefèvre est un enfant de dix ans, habitant rue Berger à Paris. C’est le fis d’un chirurgien de l’Hôpital de la Pitié, et d’une mère d’allure souffreteuse qui est en fait une sacrée fêtarde. C’est l’employée de maison lusitanienne Flora qui s’occupe de lui. Le matin, elle l’accompagne à son école, non loin de chez eux. En ce 25 avril, c’est l’anniversaire de Fabien, important pour lui, mais il sent bien que ça n’intéresse guère ses proches. Alors qu’il arrive avec Flora devant l’école, Fabien est intercepté par deux hommes masqués de noir, qui le kidnappent. Marie-Claude Janvier, jeune agent de police chargée de sécuriser les abords de l’établissement, s’interpose avant d’être embarquée avec Fabien dans le véhicule volé des ravisseurs. Un tel enlèvement au cœur de Paris ne peut qu’avoir de nombreux témoins. Les médias sont rapidement alertés. Les autorités se doivent de réagir vite. L’enquête va être confiée au commissaire Pascal Cros, policier chevronné de l’Office Central de Répression du Banditisme. Il sera assisté par l’inspecteur principal Amédée Vidalon. La hiérarchie exige des résultats, les médias sont à l’affût, la France entière est informée de l’affaire. Le commissaire Cros mène les investigations dans les règles de l’art. Il interroge les parents, surtout le père – médecin aisé, mais pas plus fortuné qu’un autre. Un couple mal assorti, il s’en aperçoit. Ce dernier prétendra que les ravisseurs ne l’ont pas contacté pour une rançon, mais le policier est bientôt convaincu du contraire. Par ailleurs, les enquêteurs cherchent à identifier les deux Noirs, bien que ce ne soit nullement leur couleur de peau. L’équipe des ravisseurs se compose de quatre personnes, trois hommes et une femme. S’ils avaient aménagé un logement pour séquestrer le petit Fabien, la gardienne de la paix Marie-Claude Janvier n’était pas prévue au programme. L’enfant ne dramatise pas ce kidnapping. S’adaptant aux mieux, le duo passe le temps en attendant la suite. La cohabitation entre eux est heureusement harmonieuse. Marie-Claude commence à comprendre l’état d’esprit de Fabien. Pour les ravisseurs, tout se passe selon le plan prévu. Le commissaire Cros se demande toujours pourquoi on s’en est pris à ce médecin en particulier. Bien que sous surveillance policière, y compris à l’hôpital, le docteur Lefèvre réussit à transmettre la rançon qu’il a pu réunir. Marie-Claude est consciente que, une fois versée la somme demandée pour le gamin, elle devient un élément gênant pour les ravisseurs – qui l’élimineront peut-être. Mais il se présente une occasion de s’évader. Au centre d’une pareille aventure donnant du piment à son dixième anniversaire, Fabien n’y tient pas vraiment. S’étant attaché à la jeune agent de police, il accepte néanmoins ce qu’elle a prévu pour fuir. Toutefois, les ravisseurs – toujours pas identifiés par les services du commissaire Cros – vont tenter de les en empêcher. Si elle ne manque ni de volonté ni de sang-froid, Marie-Claude maîtrisera-elle la situation jusqu’au bout ? Rien n’est moins sûr… (Extrait) “Elle est consciente de vivre un drame, dans lequel sa vie est en jeu. Elle se sait au centre, avec Fabien, d’une tragédie qui doit résonner dans la France entière, mais l’inconscience du gamin la déconcerte. Se joue-t-il, pour lui-même, le rôle du fils de milliardaire aux mains de gangsters sans pitié comme dans tel feuilleton télé ? Non, car il aurait alors tendance à dramatiser le tragique de la situation. La vérité qui s’impose peu à peu à Marie-Claude est à la fois bien plus simple et plus effarante : Fabien n’est pas fâché de cette aventure, parce que c’est plus marrant que l’école et a maison, et qu’au surplus ça fait chier ses parents. Mare-Claude a été une petite fille et une adolescente heureuse, entre un père et une mère modestes mais attentifs et chaleureux. Elle découvre soudain un gouffre dans les relations entre ce gosse de riche et ses auteurs. Et derrière la pseudo-inconscience, peut-être une infinie détresse.” Ce “Môme sans illusion” fut un des derniers romans publiés en 1981 par Pierre Nemours, décédé l’année suivante à l’âge de soixante-deux ans. Auteur de romans d’espionnage, de sujets historiques toujours parfaitement documentés, et d’histoires à suspense dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir, Pierre Nemours fut un des piliers de ces éditions. Peut-être cet artisan très productif fut-il moins "reconnu" dans les milieux du polar, injustement. Pourtant, ses intrigues bénéficient d’une narration agréablement fluide, et ses scénarios s’avèrent sans défauts. Aujourd’hui, quelques-uns de ses livres sont disponibles en version numérique chez French Pulp Éditions. Si le thème des enlèvements d’enfants est un classique de la littérature policière, Pierre Nemours y ajoute ici une part psychologique non négligeable. Car le petit héros de ce rapt est un enfant intelligent et lucide. Et la gardienne de la paix qui se trouve entraînée avec lui analyse bientôt son caractère. Tout cela sans la moindre pesanteur bavarde, en suivant simplement les faits. “Un môme sans illusion” fait partie des bons titres de Pierre Nemours, à redécouvrir. |
Autres titres de |