Camp paradis de Jean-paul NOZIERE


Camp Paradis NOZIERE70

JEAN-PAUL NOZIERE

Camp Paradis


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Le dimanche 19 Mai 2013

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Jean-paul NOZIERE




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Point n’est besoin de compulser un quelconque Guide du Broutard, du Petit Rusé ou autre publication du même acabit, car nulle part vous ne trouverez trace de ce camp au nom si avenant. Camp Paradis est situé quelque part en Afrique, coincé entre la forêt et la brousse, la rivière Tiplok traçant son sillon en cascades non loin. Pa et Ma sont aux commandes du Camp Paradis. Pa a connu des déboires professionnels, et il est gros, comme un tonneau. Ma, qui dirigeait une maison de filles, est plus sèche et maigre qu’un cep de vigne. Ils accueillent les Eclopés de la vie, des gamins qui pour une raison ou une autre doivent quitter leur foyer familial. Ils sont là pour deux ou trois jours, des semaines et même des années comme Boris.

Boris est arrivé un beau jour amené par un ami de son père. Il n’a jamais connu sa mère et a été trimballé au rythme des déplacements du prétendu colonel Youri Cholokov. Cholokov est un trafiquant d’armes et il a installé sa base en un lieu appelé les Cygnes noirs. Mais pensant avec raison que ses activités pouvaient être dangereuses pour le gamin, il avait demandé à son adjoint de confier Boris à Pa et Ma. Boris a quatorze ans et il rêve de devenir écrivain. Aussi il consigne dans de petits carnets ses faits et gestes, ce qu’il ressent, ce qu’il sait de son passé puis les événements qui vont se dérouler. Il participe aussi à la vie de Camp Paradis, soignant les lapins et les poules, s’occupant du potager et tuant des Salopards, les serpents qui grouillent dans les environs. Pa se rend parfois à Borudji ou à Bangalori, situés respectivement à une trentaine et une centaine de kilomètres de Camp Paradis, à bord d’un vieux pick-up. Car si la petite communauté ne manque pas de vivre, il faut penser à s’approvisionner en eau potable, en carburant pour le groupe électrogène, en cigarettes et alcool pour Pa. Jusqu’au jour où Victoire débarque.

Pa et Ma attendaient Victoire, ils étaient prévenus de son arrivée, mais elle s’est pointée avec un jour d’avance. Victoire est une gamine de treize ans, hargneuse, vindicative, mais ce n’est qu’une façade. Victoire avait déjà fait un séjour à Camp Paradis, deux ans auparavant, mais elle avait été obligée de regagner Bangalori. C’est Ma qui raconte l’histoire de Victoire, un précédent dans la communauté où personne ne pose jamais de question sur l’origine des arrivants. Victoire est Laotienne, vendue par son père à l’âge neuf ans à de riches Vietnamiens. Ceux-ci se sont installés à Bangalori et Victoire est devenue leur esclave. C’est pourquoi elle s’était enfuie une première fois, mais cette fois, elle est sûre que personne ne viendra la réclamer. Victoire apprivoise un petit singe qu’elle nomme Joli Cœur, comme dans Sans Famille d’Hector Malot.

Boris est tout étonné de voir un jour arriver un jeune garçon habillé en militaire. En réalité c’est une fillette de douze ans qui s’est rasé les cheveux, a enfilé les vêtements et pris l’identité d’un enfant-soldat. Fatouma a elle aussi participé à la guerre durant un an et elle s’y connait en armes. Mais ces horreurs lui taraudent l’esprit et la nuit elle crie. Elle trouve refuge auprès de Boris, se glissant dans son lit la nuit, car la maison des filles et celle des garçons sont séparées.

Deux autres enfants permanents s’installent à Camp Paradis. D’abord Serge, à qui il manque un bras, mais qui se débrouille fort bien malgré son handicap, amené par sa mère, et enfin Djodjo, un loupiot de sept ans continuellement affamé. D’ailleurs Boris et ses jeunes compagnons l’ont trouvé en train de dévorer les légumes du jardin, comme ça, sans fioriture, la terre ne le rebutant pas.

Seulement entre les Boulabas et les Calades, les deux ethnies qui se partagent, se divisent plutôt le pays, c’est la guerre pour la suprématie du pouvoir. Entre le président en exercice et le prétendant, c’est un affrontement sans pitié. Après avoir décimés les bergers Mossi, qui ne demandaient rien et se contentaient de vaquer sur les plateaux en gardant leurs animaux. Les armées se rapprochent du Camp Paradis, d’ailleurs Fatouma a aperçu une compagnie de soldats, le bataillon Justice, dont elle connait certains membres. Cela sent mauvais mais Pa et Ma n’osent croire qu’un jour ils devront déménager. Pourtant un oiseau de mauvais augure, figuré par un avion, plane sur leurs têtes, apportant le malheur.

Nul n’est besoin de préciser le pays, qui d’ailleurs n’est jamais indiqué, car le lecteur pourra se référer à des événements qui ont secoué l’Afrique dans les années 90. Ce roman humaniste, comme pratiquement tous ceux qu’écrit Jean-Paul Nozière, est destiné à un lectorat d’adolescent, à partir de treize ans précise l’éditeur. Mais éventuellement les parents pourront suppléer en apportant des informations plus concrètes, surtout s’ils lisent ce roman avant leur progéniture. Et s’ils ont quelque peu oublié la guerre ethnique qui a opposé les Tutsi et les Huttus, ils peuvent retrouver les éléments en parcourant Internet. Et peut-être leur expliquer les ravages de la colonisation qui a créé des pays en ne tenant pas compte des réalités, des rivalités tribales, déplaçant des populations, les obligeant à cohabiter sans tenir compte de leurs cultures ancestrales.

Un roman poignant, émouvant, même si par certains côtés une pointe d’humour se dégage parfois. Il est bon de permettre aux jeunes générations d’accéder à l’information récente, à leur dessiller les yeux, à leur expliquer certains événements et leurs prolongements. Inculquer la haine comme certains le font, dresser des communautés les unes contre les autres, leur montrer du doigt les frontières et les obliger de regagner un pays d’où ils sont impitoyables chassés, n’a jamais résolu quoi que ce soit et démontre que la haine de l’autre est une erreur manifeste, engendrant une violence attisée par des assoiffés de pouvoir qui manipulent des individus acquis à une cause délétère.

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