|
|
KYOTARO NISHIMURA |
Petits Crimes JaponaisAux éditions RIVAGESVisitez leur site |
809Lectures depuisLe mercredi 2 Mai 2018
|
Une lecture de |
Traduction de Jean-Christophe Bouvier. Collection Rivages Noirs N°218. Réimpression. Parution le 11 avril 2018. 224 pages. 8,50€. Première édition collection Série 33 N°13. Editions Clancier-Guenaud. 1988. ISBN : 978-2-7436-4361-4 Chaque pays pourrait les revendiquer ! Après avoir publié un roman-hommage mettant en scène quelques grands détectives de la littérature policière, Les grands détectives n’ont pas froids aux yeux, les éditions Clancier-Guenaud dans leur collection Série 33 proposaient un recueil de nouvelles du même auteur, Kyotaro Nishimura. Cette collection qui était dirigée par Stéphane Bourgoin et François Guérif n’a pas obtenu la consécration qu’elle méritait, pourtant les auteurs proposés au catalogue étaient tous de vieux routiers du roman policier et de fantastique, de renommée mondiale. Un problème de mise en place, peut-être, de distribution et de diffusion, de notoriété, mais celle-ci ne s’obtient en général que dans la durée, toute une conjonction de causes défavorables qui firent que cette collection fut abandonnée au bout de seize titres. Il est vrai que parallèlement François Guérif dirigeait également, et ce depuis 1986, la collection Rivages/Noirs qui était soutenue par les éditions Payot qui possédaient plus de visibilité chez les libraires. Huit nouvelles, dont sept inédites à l’époque de la première édition de ce recueil, qui traitent avec humour et ironie des petits crimes, des crimes dont les protagonistes sont des personnages simples, des gens de tous les jours, des Monsieur Tout le monde. Le crime, qui est perpétré par ces chômeurs, ces ouvriers, ces policiers, et autres représentants de la population nippone, est commis un peu comme une tentation, un jeu, un défi, mais aussi par provocation. Provocation envers un destin inéluctable, envers une façon d’interpréter les principes moraux, envers une certaine forme d’injustice, mais toujours effectuée en fonction d’un besoin. Besoin alimentaire certes, mais besoin aussi de dignité. La banalité au quotidien, serais-je tenté de penser, mais une banalité épicée par la révolte, parfois toute relative, du héros malgré lui qui fait un pied-de-nez à son avenir, à la société ou plus prosaïquement à celui dont il est la victime. Une femme désirant se débarrasser de son mari devenu encombrant depuis qu’il est chômeur, un policier secourant les clochards d’une manière peu orthodoxe, une jeune fille s’inquiétant de l’état de santé d’un voisin dépressif, un milliardaire apprenant les règles de la charité, tels sont les sujets de ces petites histoires traitées avec un humour noir, narquois, goguenard, grinçant, mais toujours plaisant, raffiné, délicat, comme ces estampes japonaises célèbres pour la minutie de leur dessin.
|