le silence pour toujours de Stuart NEVILLE


Le Silence Pour Toujours NEVILLE97

STUART NEVILLE

Le Silence Pour Toujours


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Le mardi 18 Janvier 2017

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Stuart NEVILLE




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  
À Belfast, Irlande du Nord, de nos jours. Âgée de trente-quatre ans, Rea Carlisle pourra s’installer dans la maison de son défunt oncle Raymond Drew. C’était le demi-frère de sa mère, Ida, mariée au politicien ultra-conservateur Graham Carlisle., valeur montante de son parti. La famille de Rea n’était plus en contact avec Raymond depuis longtemps. Elle est intriguée par une pièce dont la porte est hermétiquement close. La forçant avec difficulté, Rea y pénètre. Elle y trouve des photos de famille, mais aussi de proches vêtus en paramilitaires, et surtout une sorte de registre. Raymond Drew y relate ses crimes, huit meurtres : Gwen Headley enlevée à Manchester en 1992, le jeune prostitué Andrew tué à Leeds en 1994, et puis les autres. Même la mort de son épouse Carol paraît finalement louche. Rea consulte ses parents au sujet du registre. Sa mère suivra la décision de son père, qui ne souhaite nullement avertir à la police. Un scandale nuirait à sa carrière.

Rea renoue avec le policier Jack Lennon, avec qui elle eut une relation intime houleuse cinq ans plus tôt. Bien que le sinistre registre ait disparu entre-temps, peut-être dérobé par le père de Rea, Lennon accepte d’écouter la version de la jeune femme. Toutefois, Jack a lui-même de sérieux problèmes personnels à régler. Élevant seul sa fille Ellen, il habite avec Susan McKee et sa fille Lucy. Rapports tendus avec Susan, qui n’est pas loin de penser que la place d’Ellen serait chez sa tante Bernie McKenna. Côté métier, Jack Lennon est empêtré dans une affaire cafouilleuse. Il a été blessé en protégeant une femme, et a abattu un collègue flic véreux en légitime défense. Jack est certain que le policier Dan Hewitt, contre qui il a des preuves, fera tout pour l’enfoncer.

Rea est victime d’une agression mortelle. L’inspecteur-chef Serena Flanagan est depuis vingt ans dans la police. Elle a la réputation d’être coriace. Encore qu’elle masque à son entourage ses graves problèmes de santé actuels. C’est elle qui est chargée de l’affaire criminelle, où Jack Lennon apparaît comme le principal suspect. Dan Hewitt s’empresse de lui dresser un portrait très négatif de Lennon. Serena Flanagan se doute du manque de sincérité de ce collègue-là. Si elle n’inculpe pas son suspect, le témoignage de Lennon ne semble guère crédible. Il y a bien cette photo ancienne, mais plus le registre des aveux. La policière interroge les parents, bien vite assistés d’un avocat. Si Ida n’était pas ainsi dominée par son politicien de mari, Flanagan est certaine qu’elle progresserait sans nul doute plus facilement. Entre les deux femmes, la compassion peut-elle jouer un rôle ?

L’inspecteur-chef Uprichard est le seul sur qui Lennon puisse tant soit peu compter. Quand Jack se retrouve en cavale, il l’héberge brièvement. Uprichard plaide la cause de son ami auprès de Serena Flanagan. Elle commence à discerner la personnalité du suspect. Pour Lennon, se réfugier chez Roscoe Patterson n’est pas une garantie de sécurité. La vérité ne jaillira pas sans qu’il y ait d’autres morts…

(Extrait) “Flanagan n’aimait pas le terme "victime". C’était un mot trop petit lorsqu’il s’agissait d’un meurtre. On pouvait être victime d’un pickpocket, ou d’un pirate informatique. Mais quand une vie avait été supprimée, une autre désignation s’imposait, pas seulement pour la personne tuée, pour ceux qui restaient aussi. La dévastation que c’était. Elle avait connu des famille détruites par la mort d’un être cher. Dépression, alcoolisme, drogue ; suicide, même. Pour chaque vie ôtée, bien d’autres sombraient par la suite […]

Même à travers le masque, elle percevait l’odeur métallique, carnée, de la mort violente. L’atmosphère en était chargée. Elle monta l’escalier en évitant prudemment le rouge. En haut, elle dut se tenir à la rampe pour franchir la flaque d’une large enjambée…”

Il existe des régions du monde où il semble impossible de tourner définitivement la page, d’échapper au climat délétère qui assombrit la vie des populations. Belfast et l’Ulster en sont l’exemple. Certes, un statu-quo est en place depuis près de vingt ans, permettant une nette amélioration de la vie des habitants. Pourtant, on sent que beaucoup restent meurtris dans leur âme, dans leur chair. Que les rancœurs ne sont pas toutes éteintes. Par exemple, la famille McKenna symbolise ici la hautaine bourgeoisie fière de son statut, et le policier Hewitt incarne la corruption des institutions, autant d’héritages du passé. Autour de Jack Lennon, héros de plusieurs romans de l’auteur, l’ambiance est lourde, morbide, glaçante par de nombreux aspects.

Stuart Neville s’est fait connaître en France avec “Les fantômes de Belfast” (Prix Mystère de la critique 2012). Outre “Ratlines”, il s’est imposé avec “Collusion” et “Âmes volées”, deux autres opus de Jack Lennon (tous ces titres étant disponibles en format poche). Et il confirme avec “Le silence pour toujours”, ce quatrième épisode. Qu’il s’agisse de Serena Flanagan ou de Lennon, les portraits décrivent avant tout des êtes humains, imparfaits, faillibles, marginalisés ou souffrants, possédant quand même assez de ténacité pour faire la lumière sur des agissements criminels. Malgré l’âpreté des situations, la narration reste d’une sympathique fluidité, rendant franchement captivante cette histoire très noire.

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